Source Photo: Pixabay
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Plus de 350 juges ont déclaré une grève ouverte afin de protester contre la détérioration des conditions sociales et financières qui les touchent ainsi que les attaques dont ils font l’objet notamment par les banques libanaises.

Cette décision intervient alors que la Banque du Liban a cessé de payer leurs salaires au taux de change de huit mille livres libanaises, suite aux pressions exercées par le président de la chambre Nabih Berri dont plusieurs proches font l’objet d’accusation dans l’affaire de l’explosion du port de Beyrouth.

Les juges entendent ainsi souligner la dégradation de leurs conditions financières à l’image de celle de la population, et la perte du pouvoir d’achat qui les touchent ainsi que la détérioration de leurs conditions de travail avec les coupures d’électricité dans les bâtiments publics ou encore les pénuries de papier administratif.

Certains sont même obligés de fournir eux même la papeterie nécessaire à la poursuite de leur travaux.

Autre grief des juges libanais, ils dénoncent “les tentatives de l’autorité politique d’humilier et d’assujettir les juges”, allusion justement au bras-de-fer entre l’autorité judiciaire, les banques mais également les hommes politiques dans différents dossiers, entre ceux de la Banque du Liban, ceux des dépôts bancaires ou ceux des responsables politiques qui refusent de se présenter devant les magistrats.

Ils exigent ainsi des assurances quant à l’indépendance de la justice, libre de toute pression ou de toute ingérence.

Cette décision de grève est soutenue par la procureur du Mont Liban, la juge Ghada Aoun, le premier juge d’instruction Nicolas Mansour, sur les tables desquels figurent en haute place le dossier du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, accusé de détournement de fonds et de blanchiment d’argent et le Premier juge d’instruction du Nord Samaranda Nassar, ainsi que le Procureur de la République d’appel du affectation dans le Nord Juge Ziad Al-Shaarani.

Aussi un membre du Conseil supérieur de la magistrature, le juge Danny Shibli, a également cessé de travailler, même si le président de cette institution, le juge Souhail Abboud, a affirmé que “le pouvoir judiciaire ne démissionnera pas de ses responsabilités, et il restera le pilier de bâtiment de l’État”, et indiqué qu’il ne rejoindra pas ce mouvement en dépit de son soutien à la grève générale.

Les demandes des juges sont plus que justifiées, car il n’est pas possible de continuer à la lumière des conditions et circonstances tragiques que vit le corps judiciaire à tous les niveaux”, avait-il précédemment déclaré.

Cette grève a été élargie aux juges de l’inspection judiciaire, du conseil consultatif de l’état ou du bureau d’audit.

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