Capture d'écran du discours du Secrétaire Général du Hezbollah, le 26 mars 2019
Capture d'écran du discours du Secrétaire Général du Hezbollah, le 26 mars 2019

Pour la première fois depuis la visite la semaine dernière du Secrétaire d’Etat Américain aux Affaires Etrangères Mike Pompeo au Liban, le Secrétaire Général du Hezbollah s’est exprimé pour vivement s’en prendre à l’administration américaine qui a reconnu ce lundi la souveraineté israélienne sur le Golan.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a d’abord salué la population de Gaza actuellement soumise à des bombardements israéliens.

Hassan Nasrallah a ensuite évoqué la question du Golan. Pour rappel, ce lundi, l’administration américaine a reconnu la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan.

Le dirigeant du Hezbollah estime qu’il s’agit d’un événement crucial dans le conflit israélo-arabe. Il a souligné l’union arabe sur la question, qui considère que ce plateau est un territoire syrien occupé par Israël, en dépit de l’alliance entre certains pays arabes avec les USA.
” Trump a manqué de respect à tout le monde pour l’amour d’Israël”, accuse Hassan Nasrallah, qui estime que cette décision américaine viole toutes les lois internationales.

L’administration américaine ne reconnaît pas ni l’intérêt de son pays, ni les décisions conseil de sécurité ni les résolutions internationales. Il utilise uniquement ces institutions pour servir les intérêts et les projets israéliens.
Hassan Nasrallah, le 26 mars 2019.

Hassan Nasrallah a indiqué que cette décision américaine ne permet plus aux USA d’être un médiateur honnête dans le processus de paix et qu’elle est fatale au processus de Paix israélo-arabe. Il a rappelé la reconnaissance en 2017 par les USA de la souveraineté israélienne sur Jérusalem-Est. Il a également accusé le peu de réaction de la part des pays arabes à l’époque comme à l’origine de la décision actuelle.

Les pays arabes, estime-t-il, devraient “retirer l’Initiative de paix arabe” lors du prochain sommet tunisien des pays membres de la Ligue Arabe

Le secrétaire général du Hezbollah a indiqué s’attendre désormais “à ce que Trump reconnaisse la souveraineté d’Israël sur la Cisjordanie.”

Abordant le sujet de la Résistance face à Israël, il l’a estimé plus que nécessaire.

Ceux qui hésitent encore doivent devenir convaincus que la résistance est le seul choix possible pour les Syriens de récupérer le Golan, pour les Libanais de récupérer les fermes de Shebaa et les collines de Kfarshouba et pour que les Palestiniens obtiennent leurs droits.
Hassan Nasrallah, le 26 mars 2019

Sur la visite du Secrétaire d’Etat Américain aux Affaires Etrangères Mike Pompeo au Liban, Hassan Nasrallah a estimé que ce dernier n’a jamais mentionné les menaces israéliennes contre le Liban.

Pompeo a mentionné le Hezbollah 18 fois en quelques minutes lors de son allocution. (…)
Cela nous fait plaisir que l’administration américaine soit en colère contre nous à ce point. (…)
Pompeo a affirmé que le Hezbollah était le problème du Liban depuis 34 ans, sans mentionner Israël, pas même une seule fois dans son discours.

Hassan Nasrallah, le 26 mars 2019

Le Peuple Libanais, estime Hassan Nasrallah, souhaite libérer ses territoires occupés et maintenir la Paix et la Stabilité avec un état qui ne serait pas gangrené par la corruption.

Il a indiqué que le Hezbollah est l’une des forces libanaises sur lesquelles les espoirs sont fondés. Il a répondu au secrétaire d’état américain qui avait accusé le Hezbollah de voler le Liban, estimant que c’est Israël qui met le pays des cèdres en danger depuis 1948 et que cette menace a été écarté grâce aux mouvements de résistances qui comprend le Hezbollah.
Le dirigeant du mouvement chiite a indirectement accusé les USA d’empêcher le retour des réfugiés syriens présents au Liban.

Hassan Nasrallah a indiqué que le principal objectif de la visite de Mike Pompeo était d’inciter les Libanais à s’opposer les uns aux autres et à remettre en question la représentation du Hezbollah au parlement et au gouvernement.

Sur les accusations de vols de Mike Pompéo, le Hezbollah n’a jamais volé de fonds publics. Il a également invité ses contradicteurs à présenter des preuves concernant l’utilisation du Liban par l’Iran concernant des trafics de drogues et le blanchiment d’argent sale.

Sur l’implication du Hezbollah en Syrie, il a indiqué qu’il s’agissait d’une décision pour protéger tout le Liban et tous les Libanais, et non seulement la communauté chiite. Le Hezbollah, estime-t-il, a fait avorter les plans américains concernant la Syrie.

Hassan Nasrallah a démenti toute volonté américaine au retour des réfugiés syriens et révélé que “l’unité de la position libanaise, l’équation en or et les capacités de la résistance sont ce qui empêche Israël de mener une guerre” contre le Liban.

Il a également remercié le Président de la République, le Général Michel Aoun, le Président de la Chambre, Nabih Berry et le Ministre des Affaires Etrangères Gébran Bassil ainsi que toutes les forces politiques, personnalités, journalistes et “jeunes” pour leurs réponses au Secrétaire d’Etat Américain.

Hassan Nasrallah a conclu estimant qu’il ne faut pas laisser aux ““grands satans” ou aux “petits satans” de manipuler (notre) situation ou de déclencher une guerre civile“.

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