Le quotidien arabophone libanais Al Akhbar a publié ce mercredi un document confidentiel de l’Ambassade Libanaise de Washington, indiquant que les autorités libanaises auraient reçu des menaces de la part de leurs homologues américaines en cas de participation de la Syrie au sommet économique de la Ligue Arabe qui aura lieu à partir du 20 janvier à Beyrouth.

Beyrouth aurait également été menacé de sanctions économiques en cas de participation au marché de la reconstruction de la Syrie dont la guerre civile semble s’achever par la victoire du régime de Bachar el Assad.

Selon ce document, “le Liban doit s’abstenir de toute mesure contribuant à sécuriser les ressources financières du régime syrien, par exemple en effectuant des investissements ou en envoyant des fonds pour la reconstruction. Tout soutien financier ou matériel au régime d’Assad ou à ses partisans peut être soumis à des sanctions américaines.”

Des menaces similaires auraient été transmises à différents pays appartenant à la Ligue Arabe et qui s’étaient prononcés en faveur de la participation de la Syrie à ce même sommet alors que sur place, les préparations se poursuivent avec l’interdiction d’accès à certaines zones de la capitale, Beyrouth.

Le quotidien n’indique cependant pas comment s’être procuré ce document.

Pour l’heure, les autorités libanaises indiquent que la non participation de la Syrie au sommet économique de la Ligue Arabe est une décision arabe, réfutant toute ingérence américaine.

Une participation problématique de la Syrie au sommet économique de la Ligue Arabe

La participation syrienne à ce sommet a déjà provoqué une vive polémique entre partis considérés comme anti syriens et ceux proches du régime de Damas, qui l’accuse d’être à l’origine de l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri dans un attentat, le 14 février 2005.

La Syrie avait en effet vu sa participation à la Ligue Arabe être suspendue dès 2011 en raison de la guerre civile qui ravageait alors ce pays.

Depuis ce début d’année, les Émirats Arabes Unis et Bahreïn ont annoncé la réouverture de leurs représentations diplomatiques, annonçant un dégel des relations diplomatiques qui avaient été largement entamées par le soutien des pays du Golfe à divers mouvements rebelles dont certains extrémistes.

Autre polémique qui est apparu à l’occasion de cet évènement, celui de la question de la venue de responsables libyen accusés par le mouvement chiite Amal de ne pas coopérer dans le cadre de l’enquête portant sur la disparition en 1978 du fondateur de leur mouvement alors qu’il venait de rencontrer le dictateur Mouammar Khadafi.

La participation à la reconstruction de la Syrie, une manne dont l’économie libanaise aurait cependant bien besoin

Le marché de la reconstruction en Syrie est providentiel pour le Liban, alors que son économie traverse une grave crise. En effet, 2 200 entreprises se seraient déclarées en faillite en 2018, le taux de chômage atteignant désormais entre 30% à 40% selon des différentes sources, en l’absence de statistiques officielles.

La question du retour de la communauté de réfugiés syriens, dont le nombre est estimé à 1.5 millions par les autorités officielles est également critique. Ceux-ci sont accusés d’entretenir de fortes pressions sur les infrastructures libanaises, aggravant la situation.

En dépit d’une pénurie déjà préexistante depuis la fin de la guerre civile, les réfugiés syriens sont par exemple accusés de consommer jusqu’à 10% de la production d’électricité. Leur retour pourrait indéniablement que profiter à l’économie libanaise.

1 COMMENTAIRE

  1. “la Syrie dont la guerre civile semble s’achever par la victoire du régime de Bachar el Assad”.
    Les mots tuent plus sûrement que des balles. Ce n’est pas “LE RÉGIME DE BASHAR EL ASSAD remporte la victoire. C’est le peuple syrien et, à sa tête, son gouvernement et son président légitimes.

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