Au lendemain de la diffusion de l’interview du Premier Ministre Saad Hariri, les libanais sont toujours sceptiques face aux propos tenus par ce dernier.

Pour rappel, Saad Hariri a déclaré être libre et de pouvoir se déplacer selon les souhaits. Il s’est déclaré en faveur d’une action politique du mouvement chiite mais s’est opposé à son action militaire en Syrie ou au Yémen, citant le principe de dissociation nécessaire pour le Liban. Ces propos intervenaient alors que de nombreux observateurs accusent l’Arabie Saoudite de maintenir le Premier Ministre Libanais en résidence surveillée depuis son arrivée à Riyad la semaine dernière. Ils indiquent également que ce dernier se verrait privé de moyens de communications y compris avec ses proches et aurait vu son personnel de sécurité libanais lui être retiré au profit de gardes saoudiens.

Beaucoup de téléspectateurs ont relevé également la tristesse, les yeux humides hier soir du premier ministre alors que débutait l’interview, son regard fatigué et la présence d’un homme qu’on distingue mal derrière la présentatrice Paula Yacoubian que Saad Hariri semblait craindre.

Une main tendue pour une sortie de crise?

Revenant d’abord sur sa démission diffusée depuis Riyad le 4 novembre par la chaîne saoudienne Al Arabiya, le Premier Ministre a déclaré vouloir revenir au Liban pour discuter avec le Président de la République Michel Aoun de la situation politique. Il n’a pas exclu de revenir sur sa décision si nécessaire avant les élections législatives prévues en mai 2018. Ces propos ont été interprétés par beaucoup comme une main tendues à Mohammed Ben Salmane en vue d’une sortie de la crise provoquée par l’Arabie Saoudite.

Mise en garde du Président de la République Michel Aoun face aux propos de Saad Hariri qu’il considère comme retenu

Peu avant la diffusion de l’Interview, le Président de la République avait mis en garde les libanais contre les propos suspicieux de son premier ministre. Michel Aoun a indiqué que de nombreux pays considèrent également les circonstances de la démission de Saad Hariri comme mystérieuses et ambiguës et relève les restrictions de déplacement et les contraintes de communication – y compris avec sa famille – dont il fait l’objet.

Par conséquent, le Président de la République considère que tout propos que Saad Hariri pourrait faire comme non officiel et pouvant lui avoir été extorqué.

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