S’exprimant à l’occasion du 77ème anniversaire de l’Indépendance du Liban, le Président de la République, le général Michel Aoun, a abordé les questions essentielles concernant les crises que traverse actuellement le Liban.

Le chef de l’état a ainsi évoqué la crise économique, les réformes à mener mais également le dossier des investigations entrepris suite à l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août dernier.

Certains libanais ont souffert et même ont perdu des êtres chers, estime le général Michel Aoun, dans un des pires désastres qui a touché la capitale ou encore la pandémie qui tue dans le monde entier.

Reconnaissant la gravité de la situation actuelle, le président de la République a reconnu que la situation actuelle n’est pas reluisante. Il a cependant appelé la population à ne pas se rendre. Nous sommes un peuple qui doit saisir ses droits à l’existence et à la vie.

La crise a été induite, note, le général Aoun par une économie rentière qui a tué la production, amené à la dette et forcé “à la subordination” pour répondre à ses besoins en dépendants à des créditeurs. Quant au système judiciaire, il est prisonnier de la politique et de la domination de certains hommes influents qui bloquent toute politique, progrès, poursuit-il.

Abordant le dossier du port de Beyrouth, le chef de l’état reconnait que 3 mois et demi se sont passés depuis l’explosion. Même en respectant la confidentialité de l’enquête imposée par la loi et l’indépendance de l’appareil judiciaire, le Président de la République appelle à ce que les investigations puissent se poursuivre afin de désigner les personnes coupables.

Le Général Michel Aoun a également abordé la question du retrait du cabinel Alvarez & Marsal suite au refus du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé à transmettre à cette entreprise les documents nécessaires pour mener l’audit juricomptable, notant que cet audit est nécessaire au déblocage de l’aide internationale face à la crise économique et financière que traverse le Liban.

Le chef de l’état a accusé “un groupe organisé” de poser des obstacles aux mesures de réformes et a appelé le parlement libanais à agir.

Le discours en français

Chères Libanaises, chers Libanais,

Cette année nous célébrons la soixante-dix-septième fête de l’indépendance du Liban qui fut malheureusement jalonnée de crises et de difficultés impactant les moyens de subsistance de tous les Libanais, leurs économies ainsi que l’avenir de leurs enfants. Certains ont même payé le prix fort soit pour avoir perdu des êtres chers à la suite de la plus grande tragédie qui a touché le cœur de Beyrouth soit qu’ils aient été victimes d’un fléau qui continue à paralyser le monde entier.

Oui, notre situation actuelle n’est guère prometteuse, mais l’évaluer ne signifie ni l’accepter ni se laisser faire. Nous sommes un peuple qui a toujours résisté pour exister. Et je ne déroge pas à ma promesse de creuser les rochers, quel que soit leur solidité, pour ouvrir la voie du salut à la patrie.

Chers compatriotes,

L’indépendance au sens général du terme signifie l’indépendance politique et la libération de l’occupation, d’un mandat, de la tutelle étrangère, de la dépendance politique … Cependant l’expérience libanaise prouve que tout cela ne suffit pas pour que notre pays soit indépendant. De nombreux obstacles subsistent, faisant de nous des prisonniers.

Notre pays est aujourd’hui otage d’un système de corruption politique, financière et administrative, sous le couvert de divers types de protections codifiées, sectaires, confessionnelles et sociales. À tel point que cette corruption est devenue une culture et une philosophie ayant même ses théoriciens qui la justifient et la défendent.

Notre pays est entre les mains d’une clique unie et solidaire qui empêche toute accusation et poursuite, fournissant les prétextes et adaptations nécessaires pour contourner les lois et faire obstacle à leur mise en œuvre.

Notre pays est captif d’une économie rentière qui a tué sa production en l’orientant vers l’emprunt et le plaçant en situation de dépendance pour subvenir à ses besoins, devenant ainsi l’otage de ses créanciers.

Notre pays est prisonnier d’un système judiciaire, lui-même asservi par la politique et dominé par les personnes influentes.

Notre pays est otage de politiques obstructives et malveillantes qui empêchent tout progrès et toute réalisation.

Notre pays est enfermé dans la haine et l’incitation diabolique qui transforme ses fils en frères ennemis.

Notre patrie est captive de diktats et d’altercations internationales ainsi que de calculs internes qui font de l’indépendance, de la souveraineté et de la démocratie des mots vides de sens.

Chers compatriotes,

Nombreux sont aujourd’hui les obstacles qui entravent notre chemin. Cependant, il n’est pas impossible de les abattre si nous voulons véritablement reconstruire la nation, nous libérer et atteindre une réelle indépendance.

Je vous le dis en toute sincérité, la réforme et la création de l’État dépendent de votre volonté, alors exprimez-la.

Si nous voulons rétablir l’État, il n’y a pas d’échappatoire à la lutte contre la corruption. Aucun pays ne peut être entreprenant et efficace sous le règne de la corruption. Et cela doit obligatoirement démarrer par une enquête financière et pénale suivie par l’adoption de projets de lois portant sur les réformes, la responsabilité et la régularité financière déjà présentés au Parlement. Au premier rang desquels figurent : le recouvrement de l’argent volé, le tribunal spécial pour les délits financiers, l’enquête automatique sur les avoirs financiers des responsables du secteur public… Par ailleurs, il nous faut adopter les lois qui préservent et protègent la dignité humaine, dont notamment celle sur l’assurance vieillesse.

Si nous voulons reconstruire l’État, il est obligatoire de concentrer tous les efforts pour atteindre la suffisance économique, donnant la priorité à la production qui reste la pierre angulaire de la construction d’une économie nationale indépendante.
Aucune indépendance réelle n’est possible lorsque l’économie du pays dépend de l’étranger.

Si nous voulons reconstruire l’État il faudra libérer les institutions de l’influence des politiciens et des pôles de références, afin que les décisions et les nominations reposent sur la compétence, l’intégrité, le mérite et la productivité en adoptant des normes identiques pour toutes les communautés du pays.

Enfin et surtout, la reconstruction de l’État exige la présence d’un gouvernement qui entreprend et exécute. N’est-il pas temps, à la lumière de toutes ces conditions contraignantes, de libérer le processus de formation du gouvernement des tiraillements et des affronts dissimulés sous le couvert d’initiatives de sauvetage afin de s’écarter des règles qui régissent la composition de tout gouvernement ? C’est-à-dire appliquer les mêmes normes à tous pour mettre en place une autorité procédurale juste et efficace. D’autant que les tâches qui attendent ce gouvernement ont un caractère immédiat et urgent avec en priorité le lancement d’un chantier de réformes structurelles, la reconstruction de Beyrouth, le pansement de ses blessures et l’élaboration d’un plan de relance financier traduit en lois et décrets d’application.

Chers compatriotes,

Trois mois se sont écoulés depuis la tragique explosion du port de Beyrouth et le Liban et le monde sont toujours en attente des résultats de l’enquête. Avec tout mon respect pour la confidentialité du secret de l’instruction et de l’indépendance du pouvoir judiciaire, j’appelle en tant que Président de la République à l’accélération de ce processus. Les Libanais et en tête ceux qui ont été touchés directement, parents des victimes, blessés et ayants-droit… ils ont tous besoin des résultats de l’enquête pour connaitre la vérité, incriminer les coupables et innocenter ceux qui sont injustement accusés. Des résultats qui leur permettent aussi de bénéficier des indemnités auxquelles ils ont droit. Par ailleurs, il est évident que l’enquête doit couvrir tous les aspects de la catastrophe et ne pas se limiter aux responsabilités administratives.

Chers compatriotes,

Au milieu des défis qui entourent notre pays et auxquels nous sommes confrontés, il est important de souligner que le Liban reste entièrement attaché à la souveraineté de ses frontières, espérant que les négociations pour délimiter les frontières maritimes au sud du pays porteront leurs fruits. Notre pays pourra ainsi recouvrir tous ses droits et rectifier la Ligne bleue tout comme ses frontières terrestres telles qu’elles ont été tracées, fixées et reconnues par les conventions internationales.

Quant aux changements politiques radicaux et aux transformations qui se déroulent autour de nous tant au niveau international que régional, il est frappant de constater la reconnaissance d’Israël par plusieurs pays arabes. Ceux-ci se dirigent vers une normalisation complète des relations ce qui entraîne malheureusement l’acceptation implicite de la perte de Jérusalem et du plateau du Golan. À cela il faut ajouter la pression américaine accrue avant la mise en place de la nouvelle administration et le retour de l’implication russe dans le dossier des déplacés syriens.

Ces changements auront sans aucun doute des répercussions importantes sur le Liban, et il n’appartient à aucun responsable ni gouvernement de décider individuellement des politiques à adopter face à cette nouvelle réalité qui nécessite une grande solidarité. D’autant que nous sommes devant des modifications qui peuvent changer la face de la région. Par conséquent, il est impératif de lancer un dialogue national pour discuter des changements nécessaires dans les secteurs politiques, sécuritaires et de la défense afin d’être en mesure d’accompagner cette étape.

Tous les désaccords doivent être mis de côté pour permettre aux volontés de converger vers une position unifiée qui permet de protéger le Liban l’empêchant d’être sacrifié et devenir le bouc émissaire des grandes ententes de la région.

À présent je voudrai m’adresser à nos forces armées.
Chers militaires,

Nous sommes unis par un serment : pour ma part celui de protéger la constitution, les lois, l’indépendance de la patrie et son intégrité territoriale. En ce qui vous concerne, il consiste à défendre et à protéger le pays. En cette période votre rôle est crucial car vous devez non seulement défendre nos frontières, mais également préserver l’unité nationale que beaucoup cherchent à ébranler. Je suis confiant que vous accomplirez cette mission primordiale aujourd’hui avec honnêteté et engagement.
À mon tour, je vous promets de ne renoncer à aucun de nos droits et de ne signer aucun projet qui ne soit dans l’intérêt du Liban.

Chers compatriotes,

Le Liban a été informé hier de la regrettable décision du cabinet d’audit médico-légal Alvarez & Marsal de se retirer de la mission qui lui avait été confiée et ce en raison du refus de la Banque Centrale du Liban de lui transmettre les informations et documents demandés et de l’incertitude de les obtenir dans le délai restant, l’empêchant ainsi de mener ses travaux conformément aux normes internationales approuvées.

Le moins qu’on puisse dire dans ces circonstances, c’est qu’il s’agit d’un revers porté à la logique du rétablissement de l’État et à la transparence souhaitée. En effet, le contrôle judiciaire et pénal est l’entrée en matière de toute réforme. Il permet de mettre en lumière les sources de corruption et de gaspillage, d’expliquer les causes de l’effondrement actuel et de nommer les responsables. Après la Banque Centrale, il était convenu que ce contrôle soit appliqué à tous les ministères, les départements et les institutions. Il est en effet vain de combattre la corruption sans avoir recours à un audit financier et pénal. J’ajoute à cela que celui-ci est demandé dans toutes les feuilles de route réformatrices et notamment l’initiative française. De plus, il est l’une des conditions du programme d’aide du FMI et des pays et fonds donateurs. Malgré cela ou sans doute à cause de cela, de nombreux obstacles et écueils ont été dressés sur sa route. À chaque obstacle soulevé, un autre apparaissait, encore plus difficile. Les barricades se sont ainsi multipliées à dessein par les profiteurs jusqu’à lui porter le coup fatal.

Et je le dis en toute clarté :

Je ne reculerai pas ni ne m’écarterai de ma lutte contre la corruption enracinée dans nos institutions, bien que ce soit une bataille inégale face à un système interconnecté qui tient les rênes de la décision financière depuis des décennies.

Je n’abandonnerai pas le contrôle financier et pénal, quels que soient les obstacles, et je prendrai les mesures nécessaires pour qu’il puisse reprendre son cours.

J’appelle les députés de la nation à s’acquitter de leur devoir législatif pour lequel les citoyens les ont élus.

J’appelle les médias à mener cette bataille en toute honnêteté et transparence, car elle constitue la véritable arène où se tient la lutte contre la corruption.

Quant au peuple du Liban, je l’exhorte à se lever d’une même voix pour faire pression là où c’est nécessaire et remporter cette bataille essentielle pour sauver le Liban.

Vive le Liban !

Le discours en arabe

كلمة فخامة الرئيس العماد ميشال عون في الاستقلال بعبدا، 21/11/2020أيتها اللبنانيات، أيها اللبنانيون،هي السنة السابعة والسبعون على استقلال لبنان، وللأسف حفلت بشتى أنواع الأزمات والشدائد انعكست سلباً على حياة كل اللبنانيين سواء بلقمة العيش أو بجنى العمر أو بمستقبل الأبناء، والبعض منهم قد طاولته بشكل أقسى فخسر أحباء في أسوأ كارثة ضربت قلب عاصمتنا أو بسبب وباء عمّ العالم ولا يزال يحصد الضحايا. نعم، واقعنا اليوم ليس واعداً ولكن إدراك الواقع لا يعني القبول به والاستسلام له، فنحن شعب جُبِل على المقاومة لينتزع حقه بالوجود وبالحياة. وأنا باق على وعدي بحفر الصخر مهما تصلّب لشق طريق الخلاص للوطن.أيها اللبنانيون،ان الاستقلال بالمفهوم العام يعني الاستقلال السياسي وتحرر البلد من احتلال، من انتداب، من وصاية خارجية، من تبعية سياسية

لكن التجربة اللبنانية تقول إن كل ذلك لا يكفي كي يكون الوطن مستقلاً ، فهناك العديد من القيود التي تجعلنا أسرى؛ وطننا اليوم، أسير منظومة فساد سياسي، مالي، إداري، مغطى بشتى أنواع الدروع المقوننة، الطائفية والمذهبية والاجتماعية حتى أضحى الفساد ثقافة وفلسفة لها منظّروها ومن يبررها ويدافع عنها، وطننا أسير منظومة تمنع المحاسبة بالتكافل والتضامن، وتؤمّن ما يلزم من الذرائع والابتكارات لتخطّي القوانين وعرقلة تطبيقها وطننا اسير اقتصاد ريعي قتل انتاجه وذهب به نحو الاستدانة ووضعه مجبراً في خانة التبعية لتلبية احتياجاته، والارتهان للدائنين. وطننا اسير قضاء مكبّل بالسياسة وبهيمنة النافذين، وطننا أسير سياسات كيدية معرقلة تمنع أي تقدم أو أي انجاز، وطننا أسير أحقاد وتحريض شيطاني يكاد يجعل من شبابه “إخوة أعداء”وطننا أسير إملاءات وتجاذبات خارجية وارتهانات داخلية تجعل الاستقلال والسيادة والديمقراطية مجرد كلمات جوفاء،أيها اللبنانيونكثيرة هي القيود التي تكبّل، ولكن تحطيمها ليس بالمستحيل إذا أردنا فعلاً بناء الوطن وتحقيق التحرّر والاستقلال الفعلي، وأقول لكم ومن منطلق المصارحة اللازمة إن الاصلاح وقيام الدولة هما رهن إرادتكم فعبّروا عنها:إذا أردنا قيام الدولة فلا مفر من مكافحة الفساد، إذ لا قيام لدولة قادرة وفاعلة في ظل الفساد، والبداية هي في فرض التحقيق المالي الجنائي ثم عبر إقرار مشاريع واقتراحات قوانين الإصلاح والمحاسبة والانتظام المالي الموجودة في مجلس النواب وفي مقدمها استعادة الأموال المنهوبة والمحكمة الخاصة بالجرائم الماليّة، والتحقيق التلقائي في الذمة الماليّة للقائمين بخدمة عامة…، وأقلّه إقرار قوانين تحفظ وتصون كرامة الانسان وأولها قانون ضمان الشيخوخة.إذا أردنا قيام الدولة، فالضرورة ملحّة لتركيز الجهود على تحقيق الاكتفاء الاقتصادي، فنولي الاهمية المطلوبة للإنتاج واحتياجاته، وهو الذي يشكّل حجر الأساس في بناء الاقتصاد الوطني والمستقل، ومعلوم أن لا استقلال حقيقياً لبلد اقتصاده مكبّل بالخارج. وإذا أردنا قيام الدولة فلا بد من تحرير مؤسساتها من نفوذ السياسيين والمرجعيات، فتأتي القرارات والتعيينات على أساس الكفاءة والنزاهة والاستحقاق والإنتاجيّة وبمعايير واحدة، وكلها متوافرة في جميع الطوائف.وأخيرا وليس اخراً، قيام الدولة بأبسط مقوماته يحتاج لوجود حكومة فاعلة وفعّالة؛ أولم يحن الوقت بعد، في ظل كل تلك الاوضاع الضاغطة، لتحرير عملية تأليف الحكومة العتيدة من التجاذبات، ومن الاستقواء والتستر بالمبادرات الإنقاذية للخروج عن القواعد والمعايير الواحدة التي يجب احترامها وتطبيقها على الجميع كي يستقيم إنشاء السلطة الإجرائية وعملها؟ خصوصاً وأن هذه الحكومة تنتظرها مهام تحمل صفة الفوري والعاجل والإنقاذي، وفي مقدمها إطلاق ورشة الاصلاحات البنيوية الملحّة، وإعادة إعمار بيروت وتضميد جراجها، وتطوير خطة التعافي المالي وترجمتها بالقوانين والمراسيم التطبيقيّة. أيها اللبنانيون ثلاثة أشهر ونصف مضت على كارثة انفجار مرفأ بيروت ولا يزال لبنان والعالم بانتظار نتائج التحقيق. ومع احترامنا الكامل لسرية التحقيق التي يفرضها القانون، ولاستقلالية القضاء العدلي، فأنني، ومن موقعي، أدعو الى الاسراع فيه من دون التسرّع، لأن للبنانيين، وخصوصاً لمن طالتهم الكارثة مباشرة، من جرحى وأهل الضحايا أو أصحاب الحقوق، الحق بمعرفة النتائج، أولاً لإجلاء الحقيقة وتجريم المذنب وتبرئة المظلوم، وثانياً لتحرير حقوق المتضررين.وبديهي أن يشمل التحقيق جوانب الكارثة كافة، فلا يقتصر على المسؤوليات الإدارية. أيها اللبنانيونفي غمرة التحديات التي تواجهنا وتحيط بوطننا لا بد من التأكيد على أن لبنان متمسك بحدوده السيادية كاملة، ويأمل أن تثمر مفاوضات ترسيم الحدود البحرية الجنوبية، فيسترجع حقوقه كاملة بالاستناد الى المواثيق الدولية، وتصحيح الخط الأزرق وصولاً الى الحدود البرية المرسومة والثابتة والمعترف بها دولياً.أما في ما يجري حولنا وفي العالم من تغيرات وتحولات سياسية جذرية دوليّاً وإقليميّاً، فإن اللافت منها اعتراف دول عربيّة عدة بإسرائيل وسيرها نحو التطبيع الكامل معها، وفي ذلك، مع الأسف، قبول ضمني بضياع القدس والجولان، فضلاُ عن ارتفاع وتيرة الضغوط الأميركية قبيل تسلّم الادارة الجديدة، كما عودة روسيا الى ملف النازحين.هذه المتغيرات سيكون لها من دون شك انعكاسات هامة على لبنان، ولا يقع على عاتق أي مسؤول أو أي حكومة أن يقررا منفردين السياسات التي يجب اعتمادها إزاء الواقع الجديد الذي يحتاج الى الكثير من التضامن خصوصاً وإننا على مشارف استحقاقات قد تغير وجه المنطقة. لذلك، من الواجب اطلاق حوار وطني لبحث ما تفرضه من تغيرات في جميع القطاعات السياسية والأمنية والدفاعية، لنستطيع مواكبة هذه المرحلة، فتوضع كل الخلافات جانباً وتلتقي الإرادات للخروج معاً بموقف موحّد يحصّن لبنان ولا يسمح بأن يكون أضحية التفاهمات الكبرى وكبش محرقتها.وهنا أتوجه أيضاً الى قوانا المسلّحة، أيها العسكريون:يجمعنا قسم يمين، أنا بصون الدستور والقوانين واستقلال الوطن وسلامة أراضيه، وأنتم بالذود عن الوطن وحمايته؛ دوركم في هذه المرحلة محوري، ليس فقط بحماية الحدود والدفاع عنها، إنما بصون الوحدة الوطنية التي يسعى كثيرون لضربها. هي مهمتكم الأساسية اليوم، وكلّي ثقة أنكم ستؤدونها بكل أمانة والتزام.وانا بدوري أعدكم بأنني لن أتنازل عن أي حق للبنان ولن أوقع على أي مشروع لا يصبّ في مصلحته.أيها اللبنانيونلقد تبلّغ لبنان بالأمس القرار المؤسف لشركة التدقيق المحاسبي الجنائي الفاريز ومارسال Alvarez & Marsal بالانسحاب من المهمة الموكلة اليها، وذلك بسبب عدم مدّها من قبل مصرف لبنان بما تطلبه من معلومات ومستندات تمكنّها من القيام بعملها وفقاً للمعايير الدولية المعتمدة، وعدم تيقّنها من الحصول عليها في الفترة المتبقية.أقل ما يقال في هذه الظروف بأنها انتكاسة لمنطق قيام الدولة، والمكاشفة والمساءلة والمحاسبة والشفافية؛ فالتدقيق الجنائي هو مدخل كلّ إصلاح، لأنه قادر على كشف مكامن الفساد والهدر، وتبيان أسباب الانهيار الحالي والمسؤولين عنه. وكان مقرراً له أن ينسحب على كلّ الوزارات والإدارات والمؤسسات بعد المصرف المركزي. وعبثاً نحارب الفساد بمعزل عنه. أضف الى أنه وارد في جميع الأوراق الإصلاحية، سيّما في المبادرة الفرنسية، وهو شرط من شروط الاستحصال على برامج المساعدات من صندوق النقد الدولي والدول والصناديق المانحة.. ومع ذلك، أو ربما لذلك، كثيرة كانت العراقيل والمطبات أمامه. ومع تذليل كل عقبة كانت تنبري أخرى أشد وأصعب، وبقيت المتاريس المصلحيّة مرفوعة بوجهه بتمويه متقن حتى تمكّنت أخيراً من توجيه هذه الضربة له. وأقولها بكل وضوح:لن أتراجع أو أحيد عن معركتي ضد الفساد المتجذر في مؤسساتنا، على الرغم من كونها معركة غير متكافئة راهناً، مع منظومة متماسكة وممسكة بمفاصل القرار المالي منذ عقود. لن اتراجع في موضوع التدقيق المالي الجنائي مهما كانت المعوقات، وسوف اتخذ ما يلزم من إجراءات لإعادة إطلاق مساره المالي، وأدعو نوّاب الأمة الى القيام بواجبهم التشريعي الذي على أساسه أولاهم الناس ثقتهم.وادعو الإعلام الى خوض هذه المعركة بكل صدق وشفافية، فهنا الساحة الحقيقية لمحاربة الفساد. أما أنتم أيها اللبنانيون، فأدعوكم الى الوقوف وقفةً واحدة حقاً، فتضغطون حيث يجب، وترفعون الصوت في المكان الصحيح لكسب هذه المعركة، لأنها المعركة الأساس في إنقاذ لبنان.عشتم وعاش لبنان

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