Middle East low EQ mess.

332

“Une maison dominée par les Arabes est dans un état voisin de l’anarchie, où chacun s’oppose à l’autre. Ce genre de civilisation ne peut durer: Il court à sa perte, aussi vite que l’anarchie elle-même. La religion a soudé leur pouvoir temporel à la loi religieuse et à ses prescriptions qui -de façon explicite ou implicite-sont dans l’intérêt de la civilisation”. (1).

Beyrouth, Liban – Le processus de dégradation sur les terrains au Moyen Orient concerne la reprise percutante des tensions historiques entre les fils de l’Islam, la rare prévalence de la tolérance au présent et la remise en question de la bienveillance religieuse. Elle est pourtant un principe essentiel de l’exercice de la foi par la coexistence.  Elle nécessite surtout le respect des différences critiques et ardues sans mettre en danger la dynamique de cohabitation entre les croyants. Les leçons terribles du passé n’ont pas servi à promouvoir un Moyen Orient sécurisant pour ses habitants et le monde.

La religion demeure assujettie aux stratégies combinatoires simples des pouvoirs immuables, des petits chefs aigris et des grands décideurs. Elles consistent à diviser, envenimer les susceptibilités, ranimer les violences, raviver  la “priorité” des minorités selon des rapports haineux et à répondre aux intérêts géopolitiques divers. Il suffirait parfois d’humilier un haut responsable pour déclencher un cycle de violence généralisé, long et dévastateur, au profit des marchands d’armes et des ennemis de la paix durable. Les grandes puissances cherchent à assoir des monopoles sur la précarité des vécus et des débordements individuels ou collectifs. Le prétexte est souvent le même. Concourir à défendre des droits bafoués pour finalement intervenir avec des verbes tranchants pour des causes qu’elles savent perdues d’avance. Le langage “diplomatique” de la bienséance existe sur des pages poussiéreuses. Il servira surtout à exposer des “ententes” vouées aux minutieux détails selon la convenance de chaque partenaire.

Le leitmotiv des grandes puissances persiste à discuter des “objectifs” pour la promotion de la paix”, ” du droit à la liberté” et “de la consolidation des normes démocratiques”. En fait, la plupart des populations du tiers monde et du Moyen Orient reconnaissent et/ou subissent les engagements extérieurs sans chercher à vraiment s’en distancer. L’état flagrant des conflits de civilité dans des contextes extrémistes perdure et profite de la fragilité des échanges entre les partenaires. On préfèrera alors dépendre des solutions qui s’imposent faute de -vouloir ou pouvoir- gérer son propre terrain. Les privations les plus élémentaires seront utilisées pour installer des promesses en attendant des formes de résolutions. Les solutions définitives se confirment presque toujours comme de lointains horizons. L’endettement domine le provisoire à court et à moyen terme. Le statu-quo international protège la course aux investissements ainsi que l’exploitation effrénée des ressources minières et énergétiques.

(1) Ibn Khaldoun Discours sur l’histoire universelle. Al-Muqaddima.

Joe Acoury.

Un commentaire?