Un juge américain, John Bates, a rejeté la plainte déposée en janvier dernier par la famille d’Amer Fakhoury aux USA. Ses proches accusaient la Sureté Générale d’avoir kidnappé et torturé l’ancien geôlier de la prison de Khiam mais aussi d’aider des organisations terroristes.

Visant d’abord l’Iran sur base du Foreign Sovereign Immunities Act et du Hezbollah, la plainte avait été ensuite élargie aux autorités libanaises elles-même.

Le juge a ainsi noté que les preuves sont insuffisantes dans le dossier et que par conséquent la plainte à l’encontre de la Sureté Générale ne pourrait être valide.

Pour rappel, Amer Fakhoury était décédé le 17 août 2020 à son domicile aux USA.

Son acquittement par le Tribunal Militaire, le 20 mars 2020, puis son départ rocambolesque du Liban dans un hélicoptère militaire américain via le campus de l’ambassade des Etats-Unis avait défrayé les chroniques de l’époque. Il avait été arrêté au Liban en septembre 2019 où il se rendait après avoir, avait-il indiqué, des assurances de certains dirigeants libanais. 

Sa détention a été à l’origine d’une crise diplomatique entre le Liban et les Etats-Unis, Amer Fakhoury étant par ailleurs détenteur de la nationalité américaine et souffrant, selon Washington, d’une maladie incurable. Certains sénateurs américains étaient allés à l’époque jusqu’à menacer de suspendre l’aide économique au Pays des Cèdres en cas de maintien de sa détention. 

Hassan Nasrallah avait alors estimé que ” les États-Unis ont commencé à exercer de fortes pressions sur l’État libanais pour résoudre ce problème et libérer ce collaborateur sans aucune condition. (…) Des menaces directes ont été proférées pour placer certaines personnes sur la liste des sanctions, interrompre l’aide à l’armée libanaise, imposer des sanctions économiques et empêcher les nations du monde d’offrir une assistance à l’État libanais”.

Pour rappel, l’ancien responsable de la prison de Khiam, Amer el Fakhoury avait quitté le Liban peu avant le retrait israélien du Sud en 2000. Il se serait rendu ensuite aux Etats-Unis où il aurait obtenu la green card. Les autorités israéliennes avaient ainsi transformé en une prison clandestine et un centre de torture en 1984, une ancienne caserne de l’Armée Libanaise. 

Officiellement, cette prison était sous le commandement des officiers de l’Armée du Liban Sud.  Pour rappel, entre 1985, jusqu’au retrait israélien d’avril 2000, la prison de Khiam aurait été sous sa responsabilité. Plus de 5000 personnes auraient alors été emprisonnées sous son commandement. 

Au moins 10 d’entre eux seraient morts en détention.

L’état hébreu a rejeté toute implication dans le fonctionnement de cette prison en dépit des témoignages d’anciens détenus qui ont pu apercevoir des officiers ou fonctionnaires israéliens dans la prison. 

Lors du retrait israélien du Sud Liban en 2000 et suite à l’effondrement de l’ALS, alors que la plupart des anciens geôliers n’ont pas subi d’actes de représailles, ayant été pardonnés après s’être volontairement rendus à la mosquée de Khiam sur l’appel des autorités chiites, une minorité, parmi les personnes les plus impliquées ont préféré se réfugier en Israël.

Newsdesk Libnanews
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