L’agence de notation Moody’s estime que les perspectives pour le secteur bancaire libanais sont négatives en raison de la détérioration des conditions économiques et financières. Ainsi, Moody’s estime que l’exposition des banques à la dette publique, alors que les autorités ont déclaré un état de défaut de paiement et la crise économique, pourrait provoquer de lourdes pertes financières allant jusqu’à 68% des actifs totaux de ces établissements, soit 143 milliards de dollars.

Aussi, toujours selon Moody’s, la contraction de l’économie libanaise devrait se poursuivre provoquant une hausse des faillites et du taux de chômage. Cette récession devrait être encore aggravée par la pandémie de coronavirus COVID-19 alors qu’elle aurait déjà atteint 6.5% en 2019. Parmi les secteurs les plus affectés, l’agence de notation indique que le secteur touristique pourrait encore pâtir.

Aucune amélioration n’est prévue pour l’heure, alors que les conditions de crédit au Liban resteront difficiles. Les banques libanaises étroitement liées au souverain Ca- et à la Banque du Liban les empêchent pour l’heure de pouvoir accéder à de nouvelles ressources de financement. Pour rappel, également, les autorités souhaitent restructurer l’importante dette publique. Cela entraînera des pertes importantes pour les créanciers privés, y compris les banques locales.

Sans accès à un financement externe, les risques financiers induits par une restructuration non contrôlée pourrait amener à une dépréciation également non contrôlée de la livre libanaise.

Par ailleurs, les banques libanaises pourraient également pâtir de cette restructuration avec une perte importante du capital des actionnaires. Pour rappel, ce dernier atteignait seulement 9.6% du total des actifs fin 2019. Pour rappel, la Banque du Liban avait déjà demandé de relever ce ratio à 20%, d’ici juin 2020. Cependant, il semblerait que certains établissements ne puissent respecter ces délais.

Les revenus des banques, largement dépendant de la dette publique, devraient également fondre. Cependant, cela pourrait être contrebalancé par la baisse des taux d’intérêts à la clientèle à la fois en dollar et en livre libanaise.

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