The headquarters of the Association of Banks of Lebanon after the explosion of the Port of Beirut. Photo Credit: Libnanews.com
The headquarters of the Association of Banks of Lebanon after the explosion of the Port of Beirut. Photo Credit: Libnanews.com

Le gouverneur de la Banque du Liban aurait estimé que le pire de la crise économique serait passé, selon un communiqué publié par l’Association des Banques du Liban à l’issue de la réunion mensuelle entre ce dernier, la banque centrale et le comité de surveillance du secteur financier.

La Banque du Liban et le comité de surveillance bancaire prendront toutes les mesures nécessaires pour réactiver le secteur bancaire, qui avait instauré, de manière informelle, un contrôle des capitaux dès novembre dernier.

La capitalisation et la liquidité sont essentielles au financement de l’économie, souligne le communiqué.

Pour l’heure, Riad Salamé estime que l’économie souffre en raison de problèmes majeurs qui ne sont pas pour l’heure résolus, comme l’absence d’une politique claire et l’état de défaut de paiement. (NDLR: il n’a donc pas jugé que le contrôle des capitaux et de ses conséquences sur la vélocité monétaire ait aggravé le ralentissement de l’économie locale).

Le gouverneur a rappelé que les négociations avec le Fonds monétaire international sont toujours en cours.

En cas de persistance de la situation actuelle, le retour à la croissance économique n’est pas prévu.

Outre les secteurs économiques, la situation impacte également le déficit public qui continue à se creuser. Pour l’heure, la Banque du Liban assure le financement du ministère des Finances sur la base de l’article 91 de la loi sur la monnaie et le crédit, finance ce déficit.

Par ailleurs, Riad Salamé a confirmé avoir informé le gouvernement qu’il ne violera pas les dispositions prises pour préserver les réserves monétaire obligatoires (les réserves monétaires ne tomberont pas en deçà de 17 milliards de dollars par conséquent). Le programme de subvention à l’achat de produits de première nécessité ne pourrait donc pas se poursuivre plus de 2 ou 3 mois au taux de 1500 LL/USD. Quant aux marchandises alimentaires, le taux de change appliqué sera désormais de 3 900 LL/USD.

Le gouverneur a indiqué souhaiter que le gouvernement puisse protéger le pouvoir d’achat des populations les plus vulnérables sans préciser les mesures préconisées par lui à ce sujet alors que le déficit public continue à se creuser.

Concernant la circulaire 154 prévoyant l’augmentation des fonds propres des banques libanaises à 20% des actifs totaux, il a appelé les banques à procéder à ces mesures afin de rétablir une position liquide pour leurs établissements.

Alors que les actionnaires existants ont montré certaines résistances pour y procéder, Riad Salamé a évoqué la possibilité aux établissements de proposer aux déposants des obligations perpétuelles ou des actions, à condition qu’elles soient réalisées après un processus d’évaluation par des organismes fiables

Cette position pourrait encore s’améliorer avec le retour de fonds transférés à l’étranger depuis 2017, rappelle le responsable.

Cette recapitalisation a été qualifiée par lui comme essentielle alors que les banques sont confrontées à l’importantes difficultés financières et à des pertes que certains estiment être au delà du seuil des 100 milliards de dollars.

Les 14 premières banques du Liban nécessiteraient jusqu’à 63 milliards de dollars à elles-seules pour être recapitalisées. La restructuration du secteur financier ne semble pas avoir été évoquée, tout comme la restructuration de la banque du Liban elle-même, sujette actuellement à un audit juricomptable. xxxx

Concernant le dollars étudiant, Riad Salamé a rappelé qu’une circulaire a été publiée par la banque du Liban à ce sujet. Il rappelle à ce qu’elle soit respectée alors que les plaintes de personnes souhaitant poursuivre des études à l’étrangers se multiplient, indiquant que les établissements bancaires ne respectent pas leurs engagement.

Cependant, le gouverneur de la Banque du Liban rappelle que ces lois doivent être approuvées par le parlement afin de créer un mécanisme de vérification central.

Concernant aussi le contrôle des capitaux, Riad Salamé note avec satisfaction que l’Association des Banques du Liban a accepté d’engager un dialogue avec les représentants des déposants.