Le citoyen libanais, ne vit pas sa citoyenneté. Son patriotisme – mal placé parfois-, s’est révélé être un patriotisme de circonstances.

Biens cachés derrière leur « chef », féodal, confessionnel, historique ou autre, les libanais n’ont jamais paru être des patriotes ou des citoyens à part entière. Ils ont toujours « regardé », ce que les autres font, ils ont toujours voulu « copié » l’Occident ou même maintenant l’Orient. Ils  ont toujours eu ce qu’on appelle, le complexe de l’étranger. Tout ce qui vient de « dehors », est bien, mieux, même si plus cher, même les idéologies importées sont les meilleures. Les libanais, – pour la plupart- ont voulu pratiquer la politique de l’autruche, accuser l’autre, ne jamais se sentir responsables de leur situation.

Depuis quelques années, le vent tourne. Une « révolte » pacifiste prend forme, pour faire boule de neige. (Rien à faire avec les mouvements de gauche révolutionnaire qui scande leur désarroi et leur haine sur tout ce qui ne plait pas). Les maux de tous les jours, au niveau social, financier, idéologique, confessionnel ou même politique, le ras le bol accumulé un peu partout  -surtout dans les grandes villes, où la diversité de cultures et de religions et de convictions existent – poussent surtout les mouvements de jeunes (les plus touchés), à réfléchir au problème existentiel de leur citoyenneté et leur appartenance.

Déjà vers 2009, à l’échéance des premières élections législatives prévus après le départ de l’armée syrienne et des bouleversements militaires et politiques, un mouvement de jeunes regroupés en « société civile », désorganisé, inexpérimenté, « révolutionnaire un peu », incontrôlables, prend forme, et clame un changement dramatique et radical dans le système politique, confessionnel, et administratif

Les conférences, les regroupements, les appels au boycott de l’État s’accumulent, mais font toujours obstacles à l’esprit de « traditions », la notion de « religion », l’emprise de « féodalité », et la peur

Le libanais avait besoin d’être citoyen à part entière et non un patriote de circonstances et occasionnel.En 2013, le « Mouvement de la citoyenneté », traduit en libanais par « haraket al mouwatna », voit le jour. www.harakatalmouwatana.org/ – www.facebook.com/harakatalmouwatana

Ce nouveau parti/citoyen se veut être à l’écoute et avant-gardiste et proche du citoyen. Le féodalisme doit disparaitre, le confessionnalisme politique ne doit pas être une priorité.

Ce parti lance appel à tous celles et ceux qui voudraient bâtir la République de citoyenneté qui place les citoyens au sommet de leurs priorités, ainsi que leur bien-être et la sécurité de leur avenir.

Les principes fondamentaux de ce parti, sont ceux que clament « en silence » la majorité des libanais : Liberté – Laïcité – Développement durable

La Liberté – Nous estimons que le respect des droits et libertés individuels et collectifs est une condition préalable à la construction d’une société libre, juste et prospère, ce qui nous incite à réduire l’ingérence autoritaire dans les choix personnels des individus et à défendre le droit de chacun de se livrer à toute activité pacifique et sincère tant que cela ne porte pas atteinte aux droits d’autrui, caractérisé par la société.

La Laïcité – Nous sommes attachés à la laïcité dans notre travail et croyons en un système d’État civil laïc qui englobe la diversité culturelle et sectaire au lieu de l’effacer ou de la supprimer, et nous nous opposons également aux modèles de régimes autoritaires (laïques, civils ou sectaires) qui seraient en conflit avec les droits et libertés publics et individuels.

Le Développement durable – Nous visons un développement durable qui équilibre les domaines économiques, sociaux, environnementaux et écologiques avec une attention particulière pour la culture et le patrimoine. Nous exhortons donc la génération actuelle à adopter des modes de vie durables et à travailler pour les générations futures.

Sur la base de nos principes fondateurs, nous pensons que le lancement de la République de la citoyenneté repose sur quatre piliers.

Réformer le pays en luttant contre la corruption et en réformant la justice et la responsabilité

Construire et développer la laïcité et lutter contre le sectarisme et l’incitation confessionnelle

Promouvoir les droits et libertés et lutter contre la répression, la torture et l’intimidation de toutes sortes

Transiter vers un développement durable qui crée des opportunités et des avantages pour tous les segments de la société, dans le respect de l’environnement et le maintien de sa durabilité afin de créer une économie globale et durable

Le libanais a besoin d’être citoyen à part entière et œuvrer pour reprendre son pays en mains, en se libérant des ingérences internes et externes. Le libanais excelle a l’étranger, les capacités existent, le vouloir est là aussi, la soif d’avoir un pays commence à reprendre du souffle, mais la plateforme est encore hésitante et perplexe.

Le Mouvement de la Citoyenneté est ouvert à tous et le rêve peut être et devenir une réalité. Nous bâtissons pour demain et non pour aujourd’hui, et œuvrons pour les générations futures. Nous sommes tous libanais, nous sommes tous fiers de l’être, quelques soient notre appartenance sociale, culturelle, confessionnelle ou idéologique.

Un pays mûr est un pays ouvert aux autres tout en gardant en priorité son appartenance citoyenne !!

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