Un trésor du Liban au Louvre: Les statuettes cultuelles de Mithra originaires de Sidon

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Parmi les autres trésors du Musée du Louvre originaires du Liban, les statuettes cultuelles de Mithra qui se se trouvent dans un petit recoin.

Le Mithraeum de Sidon aurait été découvert par Edmond Durighello, antiquaire de son état en 1887 sans toutefois en révéler son emplacement exact et qui demeure jusqu’à aujourd’hui inconnu. Ce sanctuaire aurait été sauvé par les adorateurs de Mithra qui auraient scellé la grotte dans lequel il se trouvait pour entrer ensuite dans l’oubli jusqu’à cette année là. Certaines sources indiquent que cette cavité se trouverait dans les fondations de l’Archevêché Grec-Catholique de la localité. Mais jusqu’à aujourd’hui, le site n’a toujours pas été redécouvert.

Edmond Durighello aurait cependant emporté un groupe de statues en marbre datées de 389 après Jésus-Christ. Amenées à Paris en 1892, ces sculptures désormais appelées “collection Péretié” feront d’abord partie des collections du Comte Louis de Boisgelin avant d’être transmises par donation au Musée du Louvre en 1967.

On trouvera ainsi un Génie mithriaque porteur de torche , Hécateion, déesse d’Asie mineure associée à Mithra en raison de son omnipotence sur le monde souterrain, ainsi que Mithra lui même sacrifiant un taureau, dont le sacrifice serait à l’origine de la vie, le sang de l’animal fertilisant la terre.

Mithra, dieu iranien est à l’origine d’un culte monothéiste antérieur au Christianisme qui se serait propagé dans l’Empire Romain en ayant la faveur des soldats romains. Son culte connaitra son apogée au IIIème siècle avant de faire l’objet de persécutions vers le IVème siècle après Jésus-Christ, ce qui correspond quelque peu aux dates du groupe statuaire se trouvant à Saïda, en raison de la concurrence que cette religion causait au Christianisme, plus populaire. L’Empereur Théodose publiera en 391 un décret ordonnant la destruction systématique des sanctuaires.

Ces sculptures appartiennent au décors d’un mithraeum et sont représentatives de l’iconographie de son culte: Le sacrifice du taurau est l’acte fondateur de la théologie mithrarique, Mithra porte ensuite la dépouille de l’animal

Culte à mystère, les fidèles devaient subir une initiation pour être acceptés et portaient des grades précis. Les femmes étaient, elles, exclues des Mystères de Mithra. De nombreux points communs avec le Christianisme sont à noter, dont un banquet rituel composé d’eau et de pain, similaire donc à l’Eucharistie.

Les sanctuaires étaient généralement installés à l’intérieur de grottes naturelles ou dans des temples construits sous forme de grotte. Cela faisait allusion à la naissance de Mithra lui-même, né d’une roche selon les légendes.

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