Une autre victime de la pauvreté, Naji al Fliti, se suicide à Aarsal

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Naji al Fliti, un père de famille, résidant à Aarsal, s’est suicidé après que sa fille ne lui ait demandé que 1 000 LL (soit 0.66 dollars ou 0.5 Euro au taux officiel) pour pouvoir s’acheter un manouche. Endetté de seulement 700 000 Livres Libanaises, au chômage, Naji al Fliti n’en pouvait plus.

Si, non pas des vies qui disparaissent, mais seulement des chiffres pouvaient émouvoir les responsables de la situation, il conviendrait de leur signaler que, selon certains rapports de la Banque Mondiale, 50% de la population libanaise pourrait vivre en dessous du seuil de pauvreté dès l’année qui s’annonce, entre 35 et 40% de la population active est au chômage, un chômage qui touche encore plus cruellement de nombreux jeunes, dont 30 000, nouvellement diplômés, étaient dans l’obligation de s’exiler, loin des leurs, proches et êtres aimés quand ils en ont encore la chance. Et peut-être, il serait encore préférable de passer sur le reste.

Si des comptes en banque (bien qu’aujourd’hui normalement bloqués en raison de la situation) pouvaient les émouvoir, 59.64% d’entre eux ont moins de 3 333 USD en solde quand on a encore le luxe d’en avoir un avec toutes les difficultés que cela suppose pour finir ses fins de mois, à défaut de pouvoir considérer prendre une retraite bien méritée ou de pouvoir payer simplement des études pour assurer des jours meilleurs.

Si des importations de produit de luxe pouvaient les satisfaire, qu’en est-il du manque prochain de blé ou de médicaments dont les stocks actuels s’amenuisent simplement parce qu’il n’y a plus de devises étrangères pour les acheter sur les marchés internationaux?

Mais ces chiffres ne les concernent pas… ils n’en ont rien à faire des Naji al Fliti ou des autres victimes de la crise.

Ils sont en train de laisser le peuple libanais mourir.

Ils continuent à tergiverser sur la possible formule gouvernementale au lieu de se retrousser les manches et promouvoir des solutions économiques à la crise qui est plus importante que la crise politique, du haut d’une tour d’ivoire qui pourrait paraitre comme branlante aujourd’hui en raison de la crise sociale et économique comme jamais, le Liban, dans son histoire moderne n’en a connu une.

Et encore, la crise sociale et économique n’est qu’à son début. Certains ont encore le courage de d’y faire face, d’autres baissent les bras et tombent au champs d’honneur.

Repose en Paix Naji al Fliti

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