C’est en dépit des 11 milliards de dollars de prêts et de dons obtenus à l’issue de la conférence d’aide CEDRE au Liban qui s’est tenue le 6 avril dernier à Paris, que le Ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, met en garde ce mardi 24 avril contre une dégradation financière et économique en raison de la corruption présente au sein des institutions publiques. Cette dégradation présenterait même, selon lui, des risques supérieurs à celle d’une dégradation sécuritaire.
S’exprimant lors d’une conférence d’explication du projet de budget 2018 qui sera examiné par le Parlement, le Ministre des Finances a ainsi expliqué que les institutions publiques sont gangrénées par la corruption au-delà du supportable.
“Il n’est plus acceptable aujourd’hui d’ignorer la réalité et la nature de la situation dans laquelle nous vivons, ce qui exige plus de clarté et de transparence dans l’approche du problème principal – la situation financière et économique, qui pourrait dépasser, dans sa dangerosité, la situation sécuritaire“, a estimé le ministre qui a poursuivi en indiquant que les institutions publiques sont confrontées à un défi structurel sans précédent pour faire face à toutes les formes de gaspillage et de corruption généralisée.
Abordant la question du prochain gouvernement, Ali Hassan Khalil a estimé que ce dernier devra mettre en place de nouvelles mesures de lutte contre la corruption afin de renforcer la confiance des citoyens dans les administrations publiques.
Pour rappel, alors que le projet de budget 2018 prévoit un déficit de 4.8 milliards de dollars, différentes sources économiques estiment le montant des sommes détournées des administrations publiques à 3 milliards de dollars en raison de commissions illégales et des détournements fiscaux quant à eux estimés à 4.2 milliards de dollars.
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