(Sous ce grand titre, nous publions une série de petits articles qui ciblent, entre autre, deux principaux objectifs :
1- Rendre hommage à toutes celles et à tous ceux qui ont agi et réagi pour tenter de sauver l’installation portuaire phénicienne et l’hippodrome de Beyrouth… à toutes celles et à tous ceux qui défendent le patrimoine libanais.
2- Consigner par écrit, pour les générations futures, un crime qualifié qui constitue une première dans l’histoire de notre patrimoine et de l’archéologie en général.)
I
Plus jamais cela !
Le 25 juin 2012, la « science » du ministère de la culture « a parlé » et l’installation portuaire phénicienne a été détruite. Aucune chance d’en récupérer le moindre caillou. Un acte irréversible.
Y-a-t-il encore besoin d’en parler ?
A cette question qui paraît bien judicieuse, la réponse est sans aucune hésitation :
Oui ! Aujourd’hui plus qu’ hier !
Déclasser un site archéologique d’une importance tout à fait particulière suscite déjà l’indignation. Donner l’autorisation de le détruire et de l’arracher totalement constitue un acte sans précédent dans le monde de l’archéologie mondiale. Cet acte est d’une extrême gravité. Il ouvre la voie au déclassement et à la destruction d’autres sites sur simple décision de personnes qui bafouent toutes les valeurs gérant le patrimoine archéologique et historique de notre pays. L’histoire de l’archéologie libanaise est désormais entachée d’un crime qualifié.
Je me dois de témoigner et de présenter des documents dont la publication n’aura aucune conséquence quant au sort qu’on a réservé à l’installation portuaire phénicienne, mais elle aura certainement le mérite d’informer les libanais et de les mettre en garde contre les agissements de politiciens qui ne savent même pas que la politique est d’être d’abord au service de l’intérêt public.
J’espère que ce témoignage sera transmis à tous les libanais d’aujourd’hui et de demain. Il s’agit tout simplement d’un cri d’alarme…
Pour que vive le patrimoine…
Pour qu’il ne soit plus victime de drames aussi stupides que criminels…
Il faut parler, écrire, élever la voix et crier : PLUS JAMAIS cela !
(à suivre)
Dr Naji Karam
Professeur d’archéologie phénicienne
Ancien chef du Département d’Art et d’Archéologie
Libnanews