Je parle d’un pays où les contrastes entre richesse et pauvreté, plaisir et peine brillent avec une intensité saisissante.
Je parle des ruelles de Beyrouth, une capitale qui se présente comme une terre de dissonance où la vie quotidienne oscille entre l’opulence et la misère, la résilience et la désillusion.
Je parle des restaurants et des boîtes de nuit bondés où la scène nocturne de Beyrouth vibre au rythme des verres qui trinquent et des fumées épaisses libérées par les chichas et où, derrière le voile scintillant des lumières de la nuit, se cache une autre facette du Liban, moins reluisante mais tout aussi réelle, où une grande partie de la population lutte quotidiennement pour joindre les deux bouts, confrontée à un chômage rampant, à une inflation galopante et une détérioration des conditions de vie .
Je parle des fins de mois, synonymes de difficultés et miroir d’une réalité oppressante pour beaucoup de libanais qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté, mettant en relief une disparité criante entre les privilégiés et les démunis et révélant les profondes fissures sociales économiques qui traversent le pays.
Je parle d’une dualité qui soulève des questions sur l’équité et la justice sociale au Liban, une dualité qui met en lumière les défaillances d’un système politique et économique gangrené par la corruption et l’inefficacité.
Georges Milad Al Maalouf