La livre libanaise reste sous la menace du seuil symbolique des 10 000 LL/USD au marché noir, avec un taux de change à l’achat de 9 900 LL/USD et à la vente de 9 950 LL/USD en ce début de matinée.
Cette dégradation de la parité entre livre et dollar amène le salaire minimum local à 2.33 dollar par jour, soit bien en-dessous du seuil de pauvreté, estimé localement à 6 USD par jour par personne. Cette dégradation de la parité de la monnaie locale a été induite d’une part par la diminution des réserves monétaires disponibles qui permettaient, jusqu’à présent de contenir quelque peu, la pression sur la devise locale en rapport avec les importations importantes nécessaires pour subvenir au besoin de la population, le Liban n’était pas autosuffisant et aurait été accentuée par l’achat massif de devises étrangères par les banques locales pour tenter de répondre favorablement à la circulaire 154 de la Banque du Liban stipulant une augmentation à 20% de leurs fonds propres.
Ces mesures sont cependant largement critiquées par les spécialistes financiers, qui notent qu’en dépit de cette circulaire, il est quasiment impossible pour les banques locales d’être à nouveau solvables en raison du fort différentiel entre taux de change officiel et taux réel de la livre libanaise face au dollar. Ils estiment ainsi que la dégradation de la valeur de la livre libanaise aurait pu être évitée en l’absence de pression du système bancaire sur la parité, la majorité d’entre elles étant de facto déjà insolvables, les devises étrangères figurant dans les livres des comptes des banques ne représentant plus que 15% à 30% de la valeur des dollars réels.
