Lettre ouverte à François Hollande, président de la République | Gabriel Enkiri

Monsieur le Président,

Vous avez raté votre quinquennat… mais vous pouvez entrer dans l’Histoire par la grande porte ! Il vous reste 5 mois pour réussir ce qu’aucun Chef d’État n’a encore réussi : rétablir la paix au Proche-Orient !

Originaire par mon père, naturalisé français en 1914, de Saint-Jean-d’Acre et de Naqoura, actuel QG des casques bleus de l’ONU, et apparenté au défunt Patriarche maronite, Paul-Pierre Méouchi, lequel a gagné l’estime de tous ses compatriotes en défendant l’indépendance du Liban lorsque celle-ci fut menacée, je me sens naturellement concerné par le devenir du pays de mon père, ce cher Liban “coincé” entre deux pays frères martyrisés, au nord cette malheureuse Syrie, détruite par des puissances avides de s’en emparer, au sud cette Palestine “éternelle”,  arrachée à son peuple au lendemain de la 2e guerre mondiale, par les impérialismes dominants du moment. Mais cette tragédie, dont nous sommes en partie responsables risque de déboucher sur une 3e guerre mondiale, l’année 2017 se révélant être “l’année de tous les dangers” !

En effet, il y a tout juste cent ans, en 1917, comme vous le savez, l’Angleterre et la France se “partagèrent” la région, avec les fameux Accords secrets (Sykes-Picot) signés à Londres, accords dénoncés par le nouveau gouvernement soviétique, au lendemain du coup d’Etat d’octobre de la même année… Nous entrons, par conséquent, dans une année de “commémorations” qui vont agiter tout le monde arabo-musulman, actuellement traversé par des courants antagonistes au sein de l’islam. Comme on peut l’imaginer, le retour en France et en Europe de centaines de djihadistes aguerris en Syrie et en Irak, va permettre aux organisations terroristes de commettre des attentats, d’une plus grande ampleur encore que ceux que nous avons connus, au Bataclan, à Nice, à Bruxelles, ou à Londres !

Libéré de tout souci électoral, vous avez le devoir d’initier, avant votre départ, une grande Conférence internationale qui pourrait se tenir à Genève, afin de régler pacifiquement et définitivement les problèmes du Proche-Orient. Vous avez ébauché ce projet récemment à Paris : voici le moment venu de le concrétiser !

A cet effet, je vous suggère de confier à votre ancien condisciple de l’ENA, Dominique de Villepin, qui fut un excellent Ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, votre voisin en Corrèze !, le soin de  préparer et d’organiser cette grande Conférence pour la paix dès maintenant ! On se souvient de son fameux discours prononcé à l’ONU qui évita à la France de s’embourber dans la guerre en Irak. Avec lui, cette Conférence aurait de bonnes chances d’instaurer enfin la paix sur la rive sud de la Méditerranée, laquelle serait suivie d’une vaste coopération économique, politique et culturelle entre les deux rives…

Afin de consolider cette entreprise internationale, je vous suggère également de confier pour ces derniers mois le poste de Premier Ministre à votre ami, Jean-Yves Le Drian, président de la Région Bretagne et Ministre de la Défense Nationale… Avec lui et Dominique de Villepin, vous obtiendrez l’appui et le soutien de l’immense majorité de nos compatriotes pendant cette ultime étape de votre présidence.

Je vous demande, instamment, Monsieur le Président, d’étudier cette double suggestion – compte tenu de la gravité de la situation.

Dans l’attente, je vous prie de bien vouloir agréer l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Gabriel Enkiri
LORIENT, Morbihan