Les racines du cœur de Frida Anbar et de Chimène Zouki

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Lancement au Salon du livre francophone de Beyrouth – Biel, Stand Librairie Le Point, Dimanche 6 novembre à 17h

L’auteure libano-canadienne, Frida Anbar, offre un conte fantastique, illustré par Chimène Zouki,  pour tout adolescent qui aimerait découvrir les valeurs orientales du passé et pour tout adulte qui souhaite s’émerveiller à nouveau !

En Amérique, dans une grande et riche résidence, la petite Nina s’ennuie. Un soir de profonde solitude, un 21 décembre, elle erre parmi les décorations de Noël, l’âme en peine. Ainsi, de dépit ou de chagrin, une larme coule, explose et anime un tarbouch (chapeau oriental) enfermé dans une mallette oubliée dans le grenier. Il passera avec elle quelques jours pour l’initier aux traditions et aux coutumes du pays natal de son papa, le pays du Levant. Ce tarbouch emportera la fillette dans un voyage pour lui faire découvrir son passé familial et collectif. Ensuite, il lui permettra de frôler l’amour inconditionnel avant de lui révéler la clé qui lui permettra de concrétiser son destin.

Comme le souligne Carmen Boustani dans la préface, Frida Anbar a voulu dans Les Racines du cœur, nous entraîner dans le merveilleux par la magie des mots soumis au bon vouloir des fées. Les illustrations de Chimène Zouki magnifient la texture du livre donnant un développement poétique à l’ensemble. Alliées au récit, elles ouvrent de profondes avenues à l’imagination la plus fertile.

Avec les talents conjugués de l’écrivaine et de la conteuse, Frida fait revivre la maison natale, source d’inspiration de chacun. Son conte ramène au seuil du temps perdu. Sa sensibilité crée dans les hauts lieux de l’imaginaire de continuelles intelligences avec tout ce qui touche l’esprit des enfants : liberté, fantaisie, beauté.

Des images insolites renversent la logique, provoquant des redécouvertes paradoxales. En tant que femme, Frida Anbar donne la primauté au mot sur la phrase. Les mots récurrents sont : olivier, murex, noix de pin, plume. Ils forment des combinaisons phoniques non reconnaissables ou quittent leur place dans le véhicule linguistique pour devenir des croquis exquis. Frida Anbar en choisissant ces quatre éléments, que la petite Nina a ramenés de son voyage initiatique au pays des ancêtres, utilise la symbolique qui se cache derrière. L’olivier symbole de paix et d’abondance, qui offrait autrefois son huile pour éclairer, le murex, coquillage marin à la base du renom de la pourpre phénicienne, la pomme de pin signe d’immortalité et de permanence de la vie végétale et la plume, associée à l’oiseau libéré de la pesanteur de ce monde, mais aussi à l’écriture pour laisser une trace derrière soi. Avec ces éléments on est face à ceux de l’imaginaire matériel de Bachelard (air, eau, feu, terre) qui émergent comme une flambée de l’être prenant racine dans chaque lecteur.
Anbar crée dans Les Racines du cœur un genre littéraire : le conte-poème. Or, en échange de la sentimentalité puérile d’une écriture orientée vers l’enfant, l’auteur offre une philosophie de vie.

Ce conte dédié à ses enfants demeure résolument orienté vers la jeunesse par ses illustrations et le signifié de son contenu. Et tout en étant conscient qu’une lecture dans une chambre d’enfants est possible comme pour les textes de Lewis Carroll et ceux de La Fontaine, notre lecture à nous ne peut manquer d’être à la fois tristement et joyeusement adulte. Tristement parce que nous avons perdu le secret de l’interprétation enfantine, joyeusement parce que nous tentons d’en retrouver le secret en lisant ce conte merveilleux que nous vous recommandons vivement.


Extrait :

« – Héritière… D’un pays que je ne connais pas. Je vis en Occident et, lui, il se trouve en Orient. Que vais-je faire de cet héritage? Je ne parle même pas la langue…

– Une langue s’apprend, mais l’émotion ne se commande pas. Elle doit émerger du plus profond de toi aussi pure qu’une prière. Tu verras, tu agiras au bon moment. L’important, maintenant, c’est que le message te soit parvenu. Quand le cœur émerge de son immobilité et que la curiosité inonde ses vaisseaux, plus rien n’est impossible! Cette vision est arrivée jusqu’à toi. Elle a ouvert la porte vers une émotion qui réveillera en toi la volonté de poser un geste. Le plus important, c’est lorsqu’un mouvement se met en branle vers quelqu’un ou quelque chose. C’est l’élément déclencheur, c’est le début. »
www.fridaanbar.com

Jinane Chaker Sultani Milelli
Jinane Chaker-Sultani Milelli est une éditrice et auteur franco-libanaise. Née à Beyrouth, Jinane Chaker-Sultani Milelli a fait ses études supérieures en France. Sociologue de formation [pédagogie et sciences de l’éducation] et titulaire d’un doctorat PHD [janvier 1990], en Anthropologie, Ethnologie politique et Sciences des Religions, elle s’oriente vers le management stratégique des ressources humaines [diplôme d’ingénieur et doctorat 3e cycle en 1994] puis s’affirme dans la méthodologie de prise de décision en management par construction de projet [1998].

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