Un visage d’une femme caché sous celui de la Joconde

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Image de la Joconde selon le documentaire de la BBC

La nouvelle commence à faire le tour du web : un scientifique a découvert un visage caché sous celui de la Joconde. Dans les détails, selon un documentaire vidéo publié par la BBC, le scientifique Pascal Cotte, qui consacre son parcours scientifique majoritairement à cette œuvre magistrale de la peinture de Leonard de Vinci, a découvert grâce à la technique laser LAM (layer amplificator method) un autre visage à la Joconde. Il indique même avoir découvert trois dessins sous la Joconde, et explique que la femme représentée est bel et bien Lisa Gherardini, mais qu’elle serait le résultat de dessins recomposés et superposés, représentant une femme plus jeune à la base.

Le documentaire de la BBC

La femme découverte par Cotte ne sourit pas, ce qui risquerait de mettre de l’ombre au sourire énigmatique de Mona Lisa qui a pu, depuis des années, attirer des milliers de visiteurs venus du monde entier.

Du côté des historiens de l’Art pour qui ce portrait demeure la personnification de la Beauté, ce résultat avancé par Cotte n’a pas été bien accueilli, sans pourtant remettre en cause son analyse technique.

Cependant, ce Portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo riche marchand d’étoffes florentin, dite Monna Lisa, la Gioconda ou la Joconde continuera de faire couler beaucoup d’encres. « Mystère » est le mot d’ordre qui rythme son histoire et son parcours qui a commencé à Florence vers 1503, depuis l’identité du modèle jusqu’au commanditaire du portrait en passant par son arrivée et France dans la collection royale.

Pour en savoir plus, voici comment la Joconde est décrite sur le site du Louvre :

Source : Le musée du Louvres

Le portrait fut probablement commencé à Florence vers 1503. Il s’agirait du portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo, marchand d’étoffes florentin, dont le nom féminisé lui valut le « surnom » de Gioconda, francisé en « Joconde ». La Joconde ne fut sans doute pas livrée à son commanditaire car il semble que Léonard ait continué à y travailler longtemps jusqu’à l’emporter avec lui en France. À sa mort, elle serait entrée dans la collection de François Ier.

Lisa Gherardini, épouse del Giocondo

L’histoire de La Joconde demeure obscure : ni l’identité du modèle, ni la commande du portrait, ni le temps pendant lequel Léonard y travailla, voire le conserva, ni encore les circonstances de son entrée dans la collection royale française ne sont des faits clairement établis.
Deux événements de la vie conjugale de Francesco del Giocondo et de Lisa Gherardini pourraient avoir suscité la réalisation de ce portrait : l’acquisition d’une maison personnelle en 1503 et la naissance d’un second fils, Andrea, en décembre 1502, venu réparer le deuil d’une fille décédée en 1499. Le léger voile sombre qui couvre la chevelure, parfois tenu pour un signe de deuil, est en fait d’un usage assez commun et le signe d’une conduite vertueuse. Aucun élément du costume ne semble remarquable ou signifiant, ni les manches jaunes de la robe, ni la chemise froncée, ni l’écharpe finement drapée sur les épaules ; rien ne désigne ici un rang aristocratique.

Une formule nouvelle

Aucun portrait italien antérieur à celui de la Joconde ne montre le modèle aussi largement cadré, dans toute l’ampleur du mi-corps, intégrant bras et mains sans que l’un ou l’autre se heurte au cadre, campé à une échelle réelle de manière aussi naturelle dans cet espace structuré où il acquiert la plasticité d’une ronde-bosse. Vue jusqu’à la taille, la Joconde est assise dans une chaise dont l’accoudoir, soutenu par des balustres, supporte son bras gauche ; elle est disposée devant une loggia, suggérée par le parapet auquel elle est adossée et par deux fragments de colonnettes qui cantonnent son portrait et délimitent une « fenêtre » sur le paysage. La perfection de la formule élaborée explique sa descendance immédiate dans l’art du portrait florentin et lombard du début du 16e siècle : disposition de trois quarts sur un fond de paysage, encadrement architectural, mains réunies au premier plan se trouvaient déjà mis en oeuvre dans le portrait flamand de la seconde moitié du 15e siècle, surtout par Memling, mais sans cette cohérence spatiale, ni cet illusionnisme atmosphérique, sans cette monumentalité, ni cet équilibre. Cela vaut d’ailleurs pour Léonard dont aucun des portraits antérieurs n’a cette majesté contrôlée.

Un sourire emblématique

Le sourire du modèle est son « attribut » : le sourire est à Lisa del Giocondo ce que les branches de genévrier sont à Ginevra Benci (Washington) et l’hermine à Cecilia Gallerani (Cracovie), une transcription de l’idée de bonheur contenue dans le mot « gioconda ». Léonard en a fait le motif essentiel de son portrait et c’est la raison de la dimension idéale de cette oeuvre. Le caractère du paysage y contribue aussi : le niveau médian, qui coïncide avec le buste, de tonalité chaude, habité par l’homme, puisqu’on y reconnaît une route serpentante et un pont, assure la transition entre l’espace du modèle et un arrière-plan où le paysage se transforme en vision d’une nature vierge, strictement minérale et aquatique, se perdant vers un horizon que le peintre a judicieusement fait correspondre à la ligne du regard.

Bibliographie

– ARASSE Daniel, Léonard de Vinci,  Éditions Hazan, Paris,1997.

– BEGUIN Sylvie (sous la dir. de), Musée du Louvre. Hommage à Léonard de Vinci, catalogue de l’exposition, Éditions des Musées nationaux, Paris, 1952.

– BEGUIN Sylvie,  Léonard de Vinci au Louvre,  Éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 1983.

– CLARK Kenneth, Léonard de Vinci, Éditions Le Livre de poche, Paris, 1967.

– CHASTEL André, L’illustre incomprise. Mona Lisa, collection “Art et Écrivain”, Éditions Gallimard, Paris, 1988.

– CHASTEL André, Léonard de Vinci, Traité de la peinture, Éditions Calmann-Lévy, Paris, 2003.

– KEMP Martin, Leonardo Da Vinci : the marvelous Works of Nature and Man, Cambridge Mass. : Harvard University Press, 1981.

– MARANI Pietro C., Léonard de Vinci,  Éditions Gallimard-Electa, Paris, 1996.

– SCALLIEREZ Cécile, La Joconde, collection “Solo”, Éditions de la Réunion des musées nationaux,  Paris, 2003, n°24.

– ZÖLLNER Frank, Leonardo da Vinci, Mona Lisa, Das Portrât der Lisa del Giocondo, Legende und geschichte, Francfort, 1994.

– ZÖLLNER Frank, NATHAN Johannes (sous la dir. de), Léonard de Vinci, 1452-1519 : tout l’oeuvre peint et graphique, Cologne, Londres, Paris, Éditions Taschen, 2003.

La Redac
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