Les contrôleurs aériens avaient prévu de réduire leurs horaires de travail, fermant partiellement le seul aéroport international du Liban, en signe de protestation.

Les contrôleurs aériens libanais suspendent leur grève à quelques jours de l’arrêt du travail, à la suite de négociations avec le directeur général de l’aviation civile et le ministère de la navigation aérienne.

Les pourparlers visaient à résoudre le problème critique de la grave pénurie de personnel, comme indiqué dans un communiqué de presse mardi.

“Tous les efforts seront déployés pour continuer à assurer les services de navigation aérienne à l’aéroport 24 heures sur 24, de manière sûre et efficace”, ont indiqué les contrôleurs aériens dans leur communiqué.

Les contrôleurs aériens avaient précédemment prévenu qu’ils travailleraient en horaires réduits, de 7h00 à 20h00 à partir du 5 septembre, en réponse aux conclusions des inspections menées par l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne (AESA) et l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) à Rafik. Aéroport international Hariri, le seul aéroport international du Liban.

Les conclusions, révélées par The National le 17 août, ont soulevé des inquiétudes alarmantes quant au nombre insuffisant de contrôleurs aériens, un « grave problème de sécurité, qui pourrait avoir des répercussions critiques sur l’aviation au Liban ».

Une source du Département de l’aviation civile libanaise a déclaré au National que les contrôleurs aériens au Liban sont « épuisés et poussés à leurs limites ».

Ils fonctionnent avec seulement 13 employés au lieu des 87 requis, ce qui entraîne des journées de travail pénibles de 24 heures et un total de 300 heures de travail par mois.

À l’issue des négociations avec leur direction, les contrôleurs aériens ont annoncé leur accord sur une « feuille de route » pour faire face à la crise des effectifs.

Cela inclut une formation continue pour les contrôleurs existants, car certains d’entre eux, notamment ceux occupant des postes inférieurs ou travaillant comme assistants, opèrent sans certification appropriée depuis des décennies.

Le communiqué fait également état du projet de promulgation d’un décret de recrutement des contrôleurs aériens ayant réussi les examens de 2018.

Cette promotion de 20 candidats retenus n’a jamais été approuvée par la présidence en raison des craintes de créer un déséquilibre sectaire dans le pays.

L’approbation du décret est désormais prévue « lors de la première séance du Conseil des ministres du ministre des Travaux publics et des Transports ».

Les contrôleurs et la direction ont également convenu d’employer les services de contrôleurs internationaux agréés sur une « base temporaire » pendant que les contrôleurs locaux suivent une formation.

Les récentes révélations du National ont incité la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) à envoyer une lettre à toutes les compagnies aériennes, affirmant leur collaboration avec l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour remédier à la pénurie de contrôleurs aériens.

La lettre décrivait des plans pour un « programme de formation et de certification robuste qui renforcera nos contrôleurs avec des professionnels qualifiés dans un avenir proche ».

La sécurité aérienne négligée

Le secteur public et les institutions étatiques du Liban sont secoués par une grave crise économique apparue fin 2019 en raison de décennies de corruption et de mauvaise gestion.

Mais jusqu’à présent, les modalités de financement du recrutement des contrôleurs aériens internationaux, ni les grandes lignes du programme de formation, n’ont pas été précisées.

Le ministre sortant des Travaux publics, Ali Hamieh, n’a pas répondu à notre demande de commentaires concernant le calendrier de mise en œuvre de la feuille de route ou le nombre de contrôleurs aériens qui en bénéficieront.

Ce n’est pas la première fois que les contrôleurs aériens élèvent la voix.

Au fil des années, ils affirment avoir constamment exprimé leurs préoccupations et leurs revendications en matière d’emploi et de formation adéquate aux ministres successifs.

Le récent rapport sur la sécurité a rendu public ce problème et suscité des inquiétudes parmi les voyageurs et les responsables.

Le député d’opposition Waddah Sadek a déclaré qu’il « travaillait à la préparation d’un dossier complet » sur l’aéroport « couvrant la négligence, la corruption, les pots-de-vin, la mauvaise gestion et l’absence de contrôleurs aériens », a-t-il écrit mercredi sur X, anciennement Twitter.

L’aéroport de Beyrouth a été confronté à des coupures d’électricité et à des pénuries d’équipements pendant la haute saison estivale. Plus de 4 millions de voyageurs ont afflué vers le Liban depuis le début de l’année.

Article écrit en anglais par Nada Maucourant Atallah et publié sur https://www.thenationalnews.com/mena/lebanon/2023/08/30/beirut-airport-air-traffic-controller-strike/.

Nada Maucourant Atallah
Nada Maucourant Atallah est correspondante au bureau de Beyrouth de The National, un quotidien de langue anglaise publié aux Émirats arabes unis. Elle est une journaliste franco-libanaise avec cinq ans d'expérience au Liban. Elle a auparavant travaillé pour L'Orient-Le Jour, sa version anglaise L’Orient-Today et le journal d'investigation français Mediapart, avec un accent sur les enquêtes financières et politiques. Elle a également fait des reportages pour divers médias français tels que Le Monde Diplomatique et Madame Figaro.

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