Depuis le début du conflit à Gaza et les tensions dans le sud du Liban, Israël a admis avoir intensifié le brouillage GPS dans la région pour contrecarrer les attaques de Hamas et du groupe armé libanais Hezbollah. Cette tactique de guerre électronique, visant à perturber les communications et les systèmes de navigation de l’ennemi, a eu des répercussions significatives sur l’aviation civile et notamment au Liban

Un vol de Turkish Airlines a notamment rencontré des difficultés lors de son approche de Beyrouth, en raison de la dépendance de son système de navigation au GPS. L’avion a dû survoler l’aéroport pendant environ 40 minutes avant de retourner en Turquie.

Ce n’est pas la première fois que de tels dispositifs inquiètent. Déjà l’augmentation du brouillage GPS a suscité l’inquiétude des autorités civiles européennes dès février 2022, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le problème persiste près des zones de conflit, et l’Agence de Sécurité Aérienne de l’UE a émis des bulletins d’alerte concernant l’augmentation du brouillage et du spoofing des systèmes de navigation par satellite globaux.

Du côté libanais, les autorités ont émis une recommandation officielle aux compagnies aériennes, les exhortant à arrêter l’utilisation du Système de Positionnement Global (GPS) pour la navigation aérienne. Ils ont conseillé aux compagnies de se tourner vers les systèmes de navigation traditionnels, qui sont basés au sol. Cette décision a été prise en raison de préoccupations croissantes concernant la sécurité et l’efficacité des systèmes de navigation par satellite.

Parallèlement, Beyrouth a également porté plainte devant le conseil de sécurité de l’ONU pour ces mêmes raisons.

Cette situation a suscité un certain nombre de questions concernant la sécurité et l’efficacité des solutions de rechange au GPS dans l’aviation civile. Il est essentiel de noter que le GPS a été largement adopté dans l’aviation en raison de sa précision et de sa fiabilité. En effet, il permet d’obtenir des informations précises et en temps réel sur la position de l’avion, ce qui est crucial pour assurer une navigation sûre et efficace.

Cependant, les systèmes de navigation conventionnels basés au sol, bien que moins sophistiqués, ont été utilisés pendant de nombreuses années avant l’introduction du GPS. Ces systèmes, tels que le système VOR (VHF Omnidirectional Range) et le système ILS (Instrument Landing System), ont fait leurs preuves en matière de sécurité et de fiabilité.

Néanmoins, la décision des autorités libanaises de se tourner vers ces systèmes traditionnels soulève des questions. En effet, bien que ces systèmes aient été efficaces dans le passé, ils ne sont pas sans défauts. Par exemple, ils peuvent être affectés par des interférences radio ou des conditions météorologiques défavorables. De plus, ils nécessitent une infrastructure au sol importante et coûteuse à entretenir.

Qu’est ce que le système GPS?

Le Système de Positionnement Global (GPS), devenu un outil indispensable dans la navigation moderne, révolutionne depuis des décennies la manière dont nous naviguons sur terre, en mer et dans les airs. Issu d’un projet militaire américain devenu opérationnel dans les années 1990, le GPS permet de déterminer avec précision la position d’un objet ou d’une personne n’importe où sur la planète, grâce à une constellation de satellites en orbite.
L’idée du GPS remonte à la Guerre Froide, lorsqu’une précision de navigation accrue est devenue une priorité pour les forces armées des États-Unis. Initialement conçu pour les applications militaires, son usage s’est rapidement étendu au civil, transformant radicalement les domaines de la navigation, de la cartographie, de l’agriculture et même de la gestion des catastrophes.

Comment cela fonctionne-t-il?

Le fonctionnement du GPS repose sur un réseau d’au moins 24 satellites, répartis sur six plans orbitaux autour de la Terre. Ces satellites émettent des signaux captés par les récepteurs GPS, permettant de calculer leur position exacte à travers un processus appelé trilatération. Pour obtenir une précision optimale, le récepteur doit capter le signal d’au moins quatre satellites.

Comment le brouillage des fréquences GPS fonctionne?

Mécanisme de brouillage :
Émission de signaux interférents : Le brouilleur GPS émet un signal radio à la même fréquence que les signaux envoyés par les satellites GPS (1,57542 GHz pour la bande L1, par exemple). Ces signaux interférents sont généralement beaucoup plus puissants que les signaux GPS, qui sont relativement faibles car ils proviennent de satellites situés à environ 20 200 km de la Terre.
Submersion du signal légitime : Le signal de brouillage submerge le signal GPS légitime, empêchant ainsi le récepteur GPS de déterminer correctement sa position. Le récepteur ne peut plus distinguer les informations utiles du bruit créé par le brouilleur.
Perturbation de la réception : En conséquence, le récepteur GPS peut perdre la capacité de calculer sa position, sa vitesse ou son temps, rendant inutilisables les applications qui dépendent de ces informations.
Types de brouillage :
Brouillage simple : Il s’agit d’une interférence brute qui vise à bloquer la réception des signaux GPS en émettant un bruit sur la même fréquence.
Brouillage sélectif : Plus sophistiqué, ce type de brouillage cible certaines fréquences ou certains signaux spécifiques du GPS, permettant de perturber de manière ciblée sans affecter tous les utilisateurs de GPS dans la zone.

Quelles sont les contre-mesures ?

Face au brouillage, diverses contre-mesures peuvent être mises en œuvre, telles que l’utilisation de technologies anti-brouillage, l’amélioration de la robustesse des signaux GPS grâce à des techniques de modulation avancées, ou encore l’utilisation de systèmes de navigation alternatifs qui ne dépendent pas exclusivement du GPS, comme les systèmes de navigation inertielle (INS) ou les aides à la navigation basées au sol.

Newsdesk Libnanews
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