Les travailleurs envisagent de protester contre une grave pénurie de personnel

Les contrôleurs aériens libanais de l’aéroport international Rafic Hariri ont annoncé qu’ils se mettraient en grève à partir du 5 septembre pour protester contre la grave pénurie de personnel.

Ils ont déclaré qu’ils travailleraient selon des horaires plus courts, de 7 heures du matin à 20 heures, ce qui signifie que les vols de nuit pourraient être suspendus. L’aéroport de Beyrouth fonctionne actuellement 24h/24 et 7j/7.

“Ces horaires sont à la mesure de notre nombre actuel et tiennent compte de la sécurité des mouvements jusqu’à la mise en œuvre des réformes nécessaires au sein de l’Autorité de navigation aérienne pour rétablir le travail à l’aéroport 24 heures sur 24 de manière sûre et saine”, selon un déclaration des travailleurs.

Cette annonce fait suite à un rapport publié la semaine dernière par l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne (AESA) et l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) qui mettait en lumière les conclusions révélées par The National.

Le rapport a mis en évidence diverses « déficiences systémiques » après qu’une équipe de sécurité aérienne a inspecté l’aéroport en juin. La visite visait à préparer l’audit de l’année prochaine, en identifiant les faiblesses potentielles à rectifier.

Le rapport souligne qu’il est « d’une importance cruciale » pour les autorités de l’aviation civile libanaise de permettre « le recrutement et la rétention de contrôleurs aériens dûment qualifiés et expérimentés » comme « une question de la plus haute urgence ».

Un contrôleur aérien guide l’avion depuis le roulage jusqu’au décollage et à l’atterrissage, garantissant une séparation sûre entre les avions et des itinéraires efficaces, en fournissant des instructions à l’avion. C’est une profession très réglementée en raison de son caractère extrêmement stressant.

Le communiqué des contrôleurs aériens « met en garde contre une grave pénurie », soulignant qu’il ne reste plus que 13 contrôleurs aériens. La réglementation standard en exigerait 87, selon une source du Département de l’aviation civile libanaise.

Les contrôleurs aériens ont indiqué que leurs propositions pour résoudre ce problème ont été systématiquement ignorées par les gouvernements successifs, qui ont écarté leurs préoccupations en matière de sécurité au fil des années.

Ces suggestions comprenaient entre autres la formation des contrôleurs adjoints – qui travaillent sans certification – et le recrutement de nouveau personnel.

“Nous sommes fatigués et épuisés à cause de nos horaires de travail inhumains, qui ne sont inacceptables ni au Liban ni à l’échelle internationale”, ont-ils déclaré dans le communiqué.

Ils ont ajouté qu’ils travaillent environ 300 heures par mois et qu’avec une majorité d’ employés de plus de 50 ans, cela constitue une « menace sérieuse pour la sécurité du trafic aérien ».

Fadi Elhassan, le directeur général de l’aviation civile, a déclaré au National qu’« aucun vol ne sera suspendu ».

“Notre aéroport restera opérationnel 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, il n’y a pas d’adoption officielle de la part des contrôleurs aériens sur la déclaration qui a été diffusée”, a-t-il ajouté.

Il n’a pas précisé quelles garanties seraient données pour mettre un terme à la grève des contrôleurs – le cas échéant.

La Direction générale de l’aviation civile a précédemment déclaré qu’elle travaillait en étroite coordination avec l’OACI pour remédier à la pénurie de contrôleurs aériens afin de formuler « un solide programme de formation et de certification qui renforcera nos contrôleurs avec des professionnels qualifiés dans un avenir proche ».

M. Elhassan n’a pas commenté les détails de la formation, le nombre de postes ATC envisagés, le rôle de l’OACI ou la date à laquelle elle serait promulguée.

Article écrit en anglais par Nada Maucourant Atallah et publié sur https://www.thenationalnews.com/mena/lebanon/2023/08/24/air-traffic-controllers-warn-no-more-night-flights-at-beirut-airport/.

Nada Maucourant Atallah
Nada Maucourant Atallah est correspondante au bureau de Beyrouth de The National, un quotidien de langue anglaise publié aux Émirats arabes unis. Elle est une journaliste franco-libanaise avec cinq ans d'expérience au Liban. Elle a auparavant travaillé pour L'Orient-Le Jour, sa version anglaise L’Orient-Today et le journal d'investigation français Mediapart, avec un accent sur les enquêtes financières et politiques. Elle a également fait des reportages pour divers médias français tels que Le Monde Diplomatique et Madame Figaro.

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