Un récent rapport de l’ESCWA indique que 71% de la richesse serait entre les mains de 10% de la population, une proportion similaire à celles de certains pays pétroliers arabes.

Cependant, ce chiffre est à comparer à celui de la pauvreté. D’une population dont 28% vit sous le seuil de pauvreté, le Pays des Cèdres est passé à 55% en 2020.

Le fossé entre les personnes les plus riches et les personnes les plus pauvres s’est ainsi creusé d’avantage.

Ces chiffres interviennent alors que le Liban traverse une crise économique aiguë qui est apparue au grand jour avec l’instauration d’un contrôle des capitaux dès novembre 2019.

Ce dernier ayant rendu l’argent captif, de nombreux déposants se sont trouvés dans l’incapacité de disposer librement de leurs fonds afin de les protéger face à la détérioration de la valeur de la livre libanaise dont le taux de change est passé de 1507 LL/USD à presque 9000 LL/USD à l’heure où sont écrites ces lignes, accentuant encore plus la destruction de la classe moyenne.

Une situation de plus en plus inégalitaire

Ainsi, si la classe moyenne constituait 62% de la population jusqu’à il y a peu, elle ne représente plus que 35% des personnes résidant au Liban en 2020.

La situation actuelle est donc caractérisée par un effondrement de la classe moyenne qui reste le principal moteur d’une économie et sans laquelle rien ne peut se faire.

Cette situation rend le retour à la croissance économique de moins en moins probable et pourrait même amener à une détérioration supplémentaire de la situation économique.

Cependant, un point intéressant est le fait que le Liban constitue l’une des principales concentrations de richesses et de milliardaires.

La crise actuelle a été caractérisée par un enrichissement préalable de certains au-delà de toute limite normale: Hommes politiques ou encore directeurs et membres de conseil d’administration de banques dont les rétributions ont dépassé celles des dirigeants des plus grandes banques américaines alors que notre économie, l’économie libanaise ne poursuivait pas le même chemin et entrait dans une crise de grande ampleur, siphonnant quelque peu les derniers fonds de la classe moyenne.

Déjà, précédemment à la crise actuelle, la situation était caractérisée par l’absence d’ascenseur social et de possibilité de réussir au Liban sans faire appel à un réseautage, poussant de nombreux nouveaux diplômés à l’exil.

Parallèlement, la situation des personnes les plus vulnérables est aujourd’hui encore plus critique à cause de la fin programmée des subventions aux produits de base, farine, médicaments ou encore carburant.

Les autorités publiques tentent bien de mettre en place un système de filet de sauvetage social dont pourraient bénéficier 40 000 familles. Cependant, les sommes évoquées – 400 000 LL par mois – semblent être bien maigres par rapport à la perte actuelle du pouvoir d’achat.

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