Jeudi 29 juillet 2021 – Il y a près d’un an, le 4 août 2020, les quartiers historiques de Beyrouth étaient gravement endommagés par la double explosion qui secouait la ville.

Les dégâts patrimoniaux furent rapidement évalués par la Direction Générale des Antiquités du Liban (DGA) et le réseau d’experts en patrimoine « Beirut Built Heritage Rescue 2020 » (BBHR2020), à environ 350 maisons endommagées, dont environ 80 en très mauvais état, voire susceptibles de s’effondrer. Ce risque était aggravé notamment par la perspective de la saison des pluies qui approchait. Une autre évaluation d’urgence, réalisée par la Banque mondiale, indiquait également que, dans le rayon de l’explosion, près de la moitié des monuments nationaux, les trois quarts des musées et la quasi-totalité des bibliothèques et des archives avaient été touchés. 

Depuis, ALIPH s’est pleinement mobilisée aux côtés des Beyrouthins pour les aider à stabiliser et protéger ce patrimoine exceptionnel. La fondation a ainsi rapidement lancé une « Déclaration de solidarité avec le Liban et de soutien à la réhabilitation du patrimoine culturel endommagé de Beyrouth », signée par près de 40 ministères de la Culture, opérateurs du patrimoine culturel, musées et organisations internationales du monde entier, ainsi qu’un plan d’action en faveur de la ville, doté d’une enveloppe de 5 millions de dollars. Pour le mettre en œuvre, ALIPH a coopéré, tout au long de l’année écoulée, avec la DGA, des organisations internationales telles que l’UNESCO, ICOM, ICOMOS et le Bouclier Bleu, et plus d’une trentaine de partenaires libanais (Blue Shield Lebanon, Musée Sursock, Université Saint Joseph, Fondation Nationale du Patrimoine, dans le cadre de la Campagne Beirut Heritage Initiative (BHI), Ecole supérieure des affaires (ESA), etc.) ou étrangers (Institut français du Proche-Orient (IFPO), Musée du Louvre, Fonds arabe pour les arts et la culture, Institut National du Patrimoine (INP – Paris), Prince Claus Fund, Oeuvre d’Orient, Monumenta Orientalia, etc.).  


À ce jour, ALIPH a ainsi soutenu 18 projets, pour un montant de 2,35 millions de dollars, consacrés à des mesures de stabilisation d’urgence d’une trentaine de maisons historiques, parfois menacées d’effondrement, ou à la réhabilitation de monuments, d’édifices religieux ou d’institutions culturelles.  
Parmi les bâtiments historiques stabilisés avec le soutien d’ALIPH, figure le Palais Sursock, réputé pour son architecture ottomane représentative des maisons patriciennes du XIXème siècle, ses arts décoratifs et ses œuvres d’art uniques, et qui, situé à seulement 500 mètres de l’explosion, a été particulièrement endommagé. Le projet, mis en œuvre par la Fondation nationale du patrimoine, en partenariat avec l’École Supérieure des Affaires (ESA), a consisté à installer une couverture temporaire du toit et des fenêtres, et à étayer la façade. En bas de la rue Sursock, bordée de villas des 18ème et 19ème siècles, le toit et les fenêtres de la Villa Mokbel ont également été stabilisés avec le soutien d’ALIPH, et les débris enlevés afin de permettre la réalisation d’un projet plus global de réhabilitation. 
ALIPH a également soutenu la réhabilitation de deux écoles (volet patrimonial), de deux cathédrales, de deux bibliothèques et de quatre musées, qu’il s’agisse des bâtiments ou de leurs collections. Par exemple, le Musée archéologique de l’Université américaine de Beyrouth, qui abrite des objets allant de l’âge chalcolithique à la période islamique, a vu l’une de ses vitrines soufflée par l’explosion, endommageant plus de 70 objets en verre. Grâce à la mobilisation des équipes du musée et à l’intervention d’une restauratrice de l’Institut National du Patrimoine (INP – Paris), un laboratoire de conservation d’urgence a pu être rapidement mis en place, permettant le tri des fragments et la consolidation d’objets. Au musée Sursock, une autre restauratrice de dessins sur papier, missionnée par l’INP, a également mené à bien une intervention d’urgence pour évaluer les pièces les plus endommagées et reconditionner dix d’entre elles. 
« ALIPH a été la première organisation internationale présente à nos côtés. Je dois dire que réussir à conclure un accord et à mettre au point toute la logistique en un mois seulement, c’était très rapide, très, très rapide ! » Zeina Arida, directrice du musée Sursock. 
« Je remercie chaleureusement la fondation ALIPH pour l’aide d’urgence qu’elle a immédiatement accordée au musée National, ainsi qu’au musée Sursock et aux bâtiments historiques. » Dr. Sarkis Khoury, Directeur Général des Antiquités du Liban.
Un an après, le travail se poursuit à Beyrouth. ALIPH souhaite soutenir la réhabilitation d’un ensemble cohérent de maisons historiques, qui reste à définir. En outre, ALIPH continuera à accompagner la transformation du Palais Sursock en une maison-musée, témoignage de l’histoire de Beyrouth, ouverte aux publics local et international. Pour contribuer à cet ambitieux projet, ALIPH a d’ores et déjà organisé en mars dernier une rencontre en ligne entre les propriétaires du Palais Sursock et des experts internationaux, en vue d’échanger des bonnes pratiques. 
Toutes ces actions d’ALIPH ont une importante composante de formation aux métiers du bâtiment, de l’artisanat et des arts. Ils contribuent également à l’activité économique dans ces domaines, dans le contexte de crise aiguë que connaît le Liban aujourd’hui. 

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Pour plus d’informations : www.aliph-foundation.org   

Le rapport annuel 2020 d’ALIPH : https://bit.ly/3BKxw4B  

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A propos d’ALIPH 

L’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) est le seul fonds mondial exclusivement dédié à la protection et à la réhabilitation du patrimoine dans les zones en conflit ou post-conflit. La fondation a été créée en réponse à la destruction massive du patrimoine culturel qui s’est intensifiée depuis dix ans, principalement en raison du terrorisme et de la guerre au Moyen-Orient et au Sahel. 

ALIPH a été fondée en 2017 sous la forme d’un partenariat public-privé rassemblant huit pays et trois donateurs privés. Basée à Genève, cette fondation suisse a le statut d’organisation internationale. 

A ce jour, ALIPH a engagé plus de 35 millions de dollars pour soutenir plus de 100 projets dans 22 pays sur 4 continents. ALIPH finance en priorité des projets de terrain et son objectif est de travailler main dans la main avec les autorités, les communautés et les partenaires locaux.  

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