Le point de passage de Masnaa à la frontière entre le Liban et Israël. Crédit Photo: Libnanews.com
Majdal Aanjar

L’ambassadeur de Syrie au Liban Ali Abdul Karim Ali a indiqué, à l’issue d’une rencontre avec le Président de la République, le général Michel Aoun, que la réunion libano-syrienne en vue d’ouvrir des négociations avec comme objectif de négocier la délimitation des zones maritimes entre les 2 pays a été reportée à une date ultérieure en raison d'”engagements précédemment pris”.

Pour rappel, une délégation libanaise devait ainsi se rendre à Damas ce mercredi.

De source médiatique, on indique que Damas souhaiterait une visite de haut niveau à Damas en vue d’inaugurer le processus. Il pourrait s’agir de demander au premier ministre libanais lui-même de se rendre en Syrie afin de normaliser la relation entre les 2 pays alors que Damas pourrait nommer prochainement un nouvel ambassadeur de haut rang au Liban et que du côté de Beyrouth, la nomination d’un nouveau ambassadeur n’est pas encore à l’ordre du jour, les services diplomatiques étant actuellement gérés par un fonctionnaire de 3ème catégorie.

Parallèlement, la Russie pourrait être invitée par Damas à se joindre aux négociations, des procédures avec des sociétés russes en vue d’explorer et d’exploiter les ressources potentielles des zones maritimes syriennes étant en cours. En effet, une société nommée Capitale serait déjà chargée d’explorer et d’exploiter les ressources présentes dans le bloc numéro 1 côté syrien, un bloc dont une partie se trouve dans les zones revendiquées par les 2 pays. 750 à 1 000 km carrés seraient ainsi concernés par les négociations qui devraient être lancées.

Cette information intervient alors que ce jeudi devrait être signé un accord entre le Liban et Israël. Les préparatifs de cette réunion se seraient terminés et la cérémonie devrait se tenir au siège de la FINUL à Naqoura en présence du médiateur américain, Amos Hochstein. Celui-di devrait arriver au Liban dès ce mercredi.

Côté Israélien, les préparatifs se poursuivent aussi en vue d’exporter le gaz du champ Karish vers l’Europe. Le porte-parole de la FINUL, Andrea Tenenti, a indiqué “être satisfaits de l’issue des négociations maritimes et de la conclusion d’un accord entre le Liban et Israël”.

Focus

À l’origine, l’accord signé par les autorités syriennes avec une société russe “Capitale” permettant l’exploration du bloc 1 de leur zone maritime. Cependant, le bloc 1 syrien engloberait certaines parties des blocs 1 et 2 libanais sur une zone estimée de 750 km carrés avait indiqué Laury Haytayan.

Le chevauchement s’étend sur une superficie de 750 kilomètres carrés, et Damas n’a donc pas le droit de commencer le processus d’exploration avant que le différend frontalier ne soit résolu. Le gouvernement libanais doit préserver ses droits maritimes reconnus par les Nations Unies en lançant des négociations, déplorait-elle alors.

Aucune polémique, mais des négociations avec Damas qui sont désormais nécessaires, estime le ministre sortant des AE Charbel Wehbé

Pour l’heure, les autorités libanaises, par l’entremise du ministre des Affaires Etrangères sortant d’alors Charbel Wehbé en 2021 estiment qu’aucune violation des frontières maritimes n’a lieu pour le moment puisque les zones explorées par la société russe se trouvent dans des zones syriennes non contestées.

Quant à la zone revendiquée par les 2 pays, elle devrait faire l’objet de négociations conformément au droit international.

Cette polémique n’est également pas nouvelle, rappelle-t-il. Elle trouverait son origine en 2011 avec la publication par les autorités libanaises d’une délimitation de ses zones maritimes à cette date. Dès 2013, les autorités libanaises ont pu ainsi lancer des appels d’offres pour l’exploration des ressources des blocs 1, ce qui avait amené Damas à déjà protester.

Le bloc 1 et 2 du Liban seraient potentiellement riches en ressources gazières et pétrolières selon les études préalablement effectuées sous les auspices du ministère de l’énergie et des ressources hydrauliques par une société norvégienne.

Puis en 2014, c’est au tour de la Syrie de faire de même tout présentant ses objections quant au tracé devant les Nations Unies et en attendant les négociations bilatérales pour résoudre le différend sur les points maritimes entre les 2 pays.

Une polémique aussi interne au Liban: Faut-il négocier avec la Syrie?

La polémique est depuis devenue également locale, après que l’ancien ministre des Affaires Etrangères Gébran Bassil ait révélé avoir transmis plus de 20 lettres afin d’obtenir l’ouverture de négociations avec la Syrie en vue de délimiter la zone maritime libanaise et cela après que certains de ses adversaires politiques l’aient directement mis en cause dans ce dossier.

Il a ainsi rappelé qu’aucune autorisation à l’ouverture de telles négociations ne lui a été accordée au Liban, certains partis, les mêmes aujourd’hui à l’origine de la polémique, refusant toute négociation directe avec le régime syrien.

Désormais, l’ouverture de négociations avec Damas semble désormais nécessaire, alors que le Liban a également débuté des négociations en octobre dernier, en vue de délimiter sa zone exclusive avec Israël, un état avec lequel il est toujours techniquement en guerre.

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