Riad Salameh, governor of Lebanon's central bank, speaks to the Financial Times in his office in Beirut, Lebanon, on October 30, 2017. [Sam Tarling for the Financial Times]

Le procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat, aurait refusé d’autoriser le juge Jean Tannous et son collègue Raja Hamouche, pourtant son représentant, à se rendre ce lundi à Paris comme annoncé le 21 janvier dernier dans le cadre d’une réunion de concertation et d’échange d’informations concernant l’affaire Riad Salamé, le gouverneur de la Banque du Liban, objet de plusieurs enquêtes internationales pour détournement de fonds publics et blanchiment d’argent.

Des sources étrangères proches du dossier estiment que le procureur souhaiterait être personnellement présent lors de cette réunion, ce que refusent les représentants des appareils judiciaires de certains pays en raison de la crainte de voir alors certaines preuves être enterrées.

Pour rappel, le Parquet national financier (PNF) avait jugé en mai 2021 que les soupçons de fraude du gouverneur de la Banque du Liban, suite à l’ouverture d’une enquête en Suisse, justifiaient l’ouverture d’une enquête en France. 

Depuis, la justice française a mené des perquisitions dans plusieurs propriétés liées au gouverneur de la Banque du Liban et notamment un appartement loué par la Banque du Liban à la mère d’origine Ukrainienne de sa fille, ce qui pourrait constituer un abus de bien social.

En novembre dernier, le juge Jean Tannous s’était vu être demandé par le procureur de la république de cesser son enquête concernant les suspicions d’enrichissement illicite du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé et de son frère Raja Salamé, alors qu’il avait demandé à 6 banques locales, de lui transmettre les dossiers relatifs à des transferts de fonds.

Ces dernières auraient alors refusé ces dernières, se retranchant sous le secret bancaire. L’ancien ministre Rachid Derbas, qui est l’avocat de la Banque Med s’en serait ainsi pris au juge l’accusant de violer la législation locale, estimant que seule une demande formulée à la commission d’enquête de la BdL pourrait, le cas échéant, lever le secret bancaire sur les comptes de Riad Salamé, une commission qui est elle-même présidée par des proches du gouverneur de la Banque Centrale.

Cependant, les experts juridiques qui avaient été consultés, estimaient que la législation concernant le secret bancaire ne peut s’exercer dans ce cas, puisqu’en est exclu les dossiers relatifs à l’enrichissement personnel, amenant le gouverneur de la Banque du Liban et les banques libanaises à lever le secret bancaire sur ces comptes, chose toujours pas faite à l’heure actuelle, après que le procureur de la république ait bloqué ces demandes.

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