Le 13 avril marque une date sombre dans l’histoire du Liban, celle du déclenchement de la guerre civile en 1975, un conflit qui a déchiré le pays pendant près de quinze ans. À cette occasion, il est crucial de se pencher sur les conséquences de cette guerre et de réfléchir aux défis persistants auxquels le Liban est confronté aujourd’hui, d’autant plus que le Liban se trouve à nouveau face à des défis qui lui paraissent insurmontables.

La guerre civile libanaise a fait en effet des ravages sans précédent. Plus de 150 000 personnes ont péri, des centaines de milliers d’autres ont été blessées et près de 2 millions ont été contraintes de fuir leurs foyers. Les infrastructures du pays ont été détruites, l’économie anéantie et le tissu social déchiré.

Les conséquences de ce conflit se font encore ressentir aujourd’hui, près de 50 ans après sa fin. Le Liban est toujours aux prises avec des divisions politiques et confessionnelles profondes. La corruption, l’instabilité et le manque de ressources entravent son développement. Les traumatismes de la guerre hantent encore les générations qui ont vécu cette tragédie.

La guerre civile libanaise, avec ses multiples factions et ses ingérences étrangères, a profondément marqué la structure sociale, politique et économique du pays. Ce conflit a non seulement coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes, mais il a également laissé surtout derrière lui un pays profondément divisé sur des lignes confessionnelles et politiques.

Les accords de Taëf, qui ont mis fin à la guerre en 1990, ont certes permis d’instaurer une certaine paix et de redéfinir l’équilibre politique en se basant principalement sur un partage du pouvoir confessionnel avec les conséquences et la paralysie institutionnelle dont on paye le prix, crise après crise. Les cicatrices de la guerre demeurent donc visibles. Les infrastructures détruites pendant les combats ont été reconstruites de manière inégale, laissant certaines régions et certains groupes plus marginalisés que d’autres.

La corruption endémique et la mauvaise gestion ont exacerbé ces disparités, entravant le développement économique du Liban et sapant la confiance du public en ses institutions. L’éclatement de la crise financière en 2019, résultat de décennies de politiques économiques désastreuses et de corruption, a plongé le pays dans l’une des pires crises économiques de son histoire moderne. Cette crise a été aggravée par l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, un désastre qui a non seulement causé des pertes humaines et des destructions massives, mais a aussi révélé l’ampleur de la négligence et de la corruption au sein de l’État libanais.

Sur le plan social, le pays reste profondément divisé. Les tensions sectaires, bien que moins violentes, perdurent et sont souvent exacerbées par la politique nationale. La société civile libanaise, cependant, montre des signes de résilience et d’aspiration à un changement significatif, notamment à travers les manifestations de 2019 où des milliers de Libanais de tous horizons ont réclamé un renouveau politique et économique. Mais à nouveau, de guerre lasse malheureusement et au lieu d’une guerre contre la corruption, on assiste à la monté des périls entre nous même.

À l’international, le Liban continue de naviguer dans une région complexe et souvent hostile. La présence de réfugiés syriens et palestiniens ajoute une couche supplémentaire de complexité à la démographie et à l’économie du pays, tout en exacerbant les tensions politiques internes.

Si le 13 avril sert de douloureux rappel de la fragilité de la paix et de l’importance de la réconciliation, c’est aussi un jour de commémoration pour les victimes et leurs familles et un moment pour réfléchir aux leçons du passé et s’engager à construire un avenir meilleur pour le Liban. Malheureusement, ces leçons n’ont toujours pas porté leurs fruits.

Newsdesk Libnanews
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