L’intervention des États-Unis, sous la conduite de l’émissaire Amos Hockstein se poursuit avec son retour à Beyrouth. Le sud du Liban, théâtre d’une escalade récente des tensions, se retrouve au centre d’un effort concerté visant à désamorcer une situation potentiellement explosive, couplé à une initiative similaire dans la bande de Gaza. Cette double approche témoigne de la complexité d’une région où les conflits entremêlés défient les solutions simplistes.

Un Défi de Taille

La proposition américaine, visant une trêve de six semaines à Gaza, rencontre des obstacles majeurs, illustrant la difficulté de concilier les exigences élevées d’Israël avec celles du mouvement Hamas. L’optimisme prudent de Washington contraste avec les réalités sur le terrain, où chaque partie campe sur ses positions. Cette impasse soulève des questions sur la viabilité d’une trêve qui inclurait également le front sud du Liban, malgré les assurances d’Hockstein.

La séparation souhaitée par Washington entre les fronts de Gaza et du sud du Liban s’avère particulièrement ardue. Israël menace de poursuivre les confrontations avec le Hezbollah, tandis que ce dernier promet de continuer son escalade tant que les agressions sur Gaza perdurent. Dans ce contexte, l’effort américain pour refroidir simultanément les deux fronts semble être un pari risqué mais nécessaire pour éviter un embrasement régional.

Le Rôle Clé d’Hockstein pour le Liban

La visite de Hockstein à Beyrouth symbolise une médiation qui va au-delà de la simple désescalade. Son projet vise un arrêt permanent des hostilités entre le Liban et Israël, s’attaquant ainsi à la racine du problème. Cependant, les réactions mitigées au Liban, où le plan est perçu comme favorisant Israël au détriment des intérêts libanais, mettent en lumière les défis inhérents à toute négociation dans cette région fracturée.

La proposition d’Hockstein, bien qu’imparfaite, reconnaît néanmoins l’urgence de résoudre les points de friction le long de la Ligne bleue et reporte les décisions concernant les zones contentieuses. Cela souligne la difficulté de parvenir à un accord qui satisferait pleinement toutes les parties, dans un contexte où le respect unilatéral des résolutions de l’ONU reste un point de contention majeur.

Une Réponse Libanaise Nuancée

Le Liban, face à la proposition d’Hockstein, articule sa réponse autour de principes fermes, insistant sur le retour des déplacés, le respect intégral de la résolution 1701 de l’ONU, et son droit à la défense face à toute agression. Cette posture reflète la détermination libanaise à ne pas se laisser entraîner dans une guerre, tout en défendant sa souveraineté et ses droits légitimes pour de possibles négociations à venir concernant les points frontaliers toujours litigieux.

Perspectives et Réalités sur le Terrain

Le terrain, quant à lui, reste volatile, avec une escalade continue qui ne fait qu’accroître les risques d’un conflit plus étendu. La situation est d’autant plus préoccupante que les opérations militaires risquent de dégénérer en affrontements directs, mettant en péril la stabilité de toute la région.

u sud du Liban, la frontière avec Israël est devenue un point de friction intense. Les échanges d’artillerie et les raids aériens se sont multipliés, avec des bombardements d’artillerie ciblant spécifiquement les périphéries de villes et villages libanais. Les avions de guerre israéliens ont lancé des raids aériens, atteignant des zones stratégiques telles que Tair Harfa, Al-Jabeen, Yatar – Al-Haban Hill, Yaron, Dahira, et les environs de Naqoura, exacerbant les tensions et provoquant des déplacements de population.

En réponse, le Hezbollah a annoncé le ciblage de positions de l’armée israélienne, illustrant une escalade significative dans les hostilités. Les attaques ont inclus des frappes précises contre des sites militaires israéliens, signalant une volonté du Hezbollah de réagir fermement à toute agression israélienne. Cette dynamique dangereuse soulève des préoccupations quant à une possible expansion du conflit. Le mouvement chiite a également bombardé avec un drone kamikaze, la colonie de Metula.

La Situation dans la Bande de Gaza

Dans les coulisses, loin des perceptions relayées à Beyrouth, un représentant du Hamas ayant récemment visité Beyrouth et faisant partie de la délégation aux pourparlers en Égypte, a clarifié que tout accord de cessez-le-feu à Gaza engloberait également le sud du Liban. Cette information devrait être officialisée si un accord de cessez-le-feu est atteint à Gaza au cours des discussions au Caire.

Du côté des négociations, un dirigeant du Hamas exprime une certaine ambiguïté dans les pourparlers. Les discussions stagnent, et les prochaines 24 heures s’annoncent cruciales. Israël est sur le point de communiquer ses réponses aux propositions du Hamas par l’intermédiaire des médiateurs qataris.

À ce stade critique des négociations, le Hamas reste sceptique quant à la réception de réponses concrètes d’Israël concernant ses demandes, malgré les assurances des médiateurs qataris et égyptiens jugeant ces demandes réalisables par Israël. Le Hamas insiste pour que ces engagements soient clairement énoncés dans l’accord et non pas simplement verbalisés. Le groupe souligne le manque de précision concernant le retrait israélien, jugeant l’offre de se retirer de l’est de Gaza trop vague et exigeant une délimitation claire par des cartes.

Le responsable du Hamas réaffirme leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu, incluant des conditions non restrictives sur l’acheminement de l’aide, sans inspection israélienne, le retour des personnes déplacées et le début des travaux de reconstruction. Ces préalables seraient suivis par des discussions sur la libération des prisonniers. Cependant, Netanyahu refuse de céder sur les points de l’anéantissement de Gaza et du démantèlement de la résistance avant d’aborder la question des prisonniers. Il reste inflexible sur la poursuite des frappes contre toute activité à Gaza, tandis que Biden écarte toute négociation concernant Netanyahu avant le départ des figures clés du Hamas de Gaza, y compris Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Abu Obeida, ainsi que la question des prisonniers.

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