Il y a quelques années, les murs de Beyrouth ont été gravés de coeurs rouges avec des messages d’amours et d’espoirs. Ces palpitants sont venus égayer les murs gris et délabrés de la capitale. Des murs gris et délabrés comme les coeurs de ses habitants qui l’ont quittée, gris et délabrés comme leurs projets, leurs avenirs, leurs situations, dans un pays macérant dans une corruption qui l’a rongé jusqu’aux os.
Ces coeurs étaient signés #TheBeirutHeartProject, un groupe de taggeurs qui semble s’être eclipsé, mais qui, le temps d’une saison ou plus, a réussi a marquer les murs de la ville d’un petit message d’espoir et d’amour, facteurs vitaux ô combien en voie de disparition – pour ne pas dire disparus.
Beyrouth, la grande Dame du Monde, mille fois meurtrie et mille fois ressuscitée. Beyrouth, demain risque de tomber de nouveau dans les mailles de ceux qui ont toujours su la mener à l’abattoir, avec ses habitants, son histoire, son identité et son patrimoine… si ces habitants manquent d’amour … encore une fois envers elle.
Demain, les Beyrouthins auront le choix entre une liste chapeautée par ceux qui l’ont noyé dans les ordures au propre comme au figuré, et deux listes, chacune toute aussi excellente l’une que l’autre : Beyrouth Madinati qu’il est inutile de présenter aujourd’hui, et la liste du brillant penseur, militant, ingénieur polytechnicien et économiste qui dérange les médias, les partis et tous les poissons morts que le courant emporte.
L’essentiel, c’est que tout soit fait dans un climat d’entente, de calme et de paix, pour que ces deux listes prennent le dessus sur la première, pour que non seulement les murs de Beyrouth soient de nouveau émaillés de coeurs, mais pour que le coeur de la ville et les coeurs de ses habitants puissent battre de nouveau dans un climat sain, leur donnant un espoir d’une vie digne dans une ville qui sera de nouveau à leur portée, à leur service, et à leurs enfants.