L'ancien Premier Ministre Fouad Saniora
L'ancien Premier Ministre Fouad Saniora

Chose peu commune, l’ancien premier ministre Fouad Saniora a accusé les banques de mal-gérances des fonds qui leur avaient été confiés par les déposants dans une interview accordée à une chaine égyptienne.

Il avait précédemment estimé que “le Liban est dans un état de détérioration continue depuis 12 ans. La grande croissance économique réalisée au Liban au cours des années 2007-2010 s’est transformée en croissance négative à partir de 2011, et la balance des paiements est passée de positive à négative. De manière significative, les réserves nettes de la Banque du Liban sont devenues négatives et le ratio dette publique/PIB a également augmenté à nouveau. Tous ces indicateurs confirment la survenance de ces effondrements, qui ne se sont pas accompagnés par une gestion rationnelle des gouvernements libanais successifs”.

Il a ainsi appelé à mener des réformes économiques, financières, monétaires, administratives et politiques dont le Liban a désespérément besoin, déplorant l’impossibilité actuelle de mettre en place de telles mesures.

“Depuis 1975, tous les budgets publics et le trésor public du Liban souffrent d’importants déficits, et ils se sont poursuivis jusqu’à présent. Ce déficit se transformait en une dette publique croissante”, note l’ancien locataire du Grand Sérail, “jusqu’à ce que le gouvernement du Premier ministre Hassan Diab, au début de l’année 2020, décide d’arrêter de payer sans que le gouvernement libanais ne prenne l’initiative d’adopter un plan clair et correct qui garantit les droits des déposants, des créanciers et l’intérêt de l’économie nationale, et sans se coordonner avec le Fonds monétaire international, sans aborder l’essence des problèmes”

“Toutes ces choses ont amené la situation libanaise à un effondrement, alors que les Libanais souffraient d’une énorme crise d’inflation, et il est devenu impossible pour les Libanais de récupérer les dépôts qu’ils ont déposés dans les banques, dont la plupart sont en dollars américains, et les déposants sont désormais incapables de les retirer et de les convertir en dollars. (…) Ce n’est qu’après qu’ils ont perdu environ 85% ou plus de leur valeur. Il est devenu impossible pour le déposant libanais de retirer une partie de son argent et de son épargne déposés dans les banques pour subvenir à ses besoins quotidiens.Ils ne peuvent pas retirer une partie de leur argent et ce dont ils ont besoin pour assurer leur vie décente, ni même pour payer des frais médicaux et d’éducation et autres”, poursuit Fouad Saniora.

Abordant le volet des solutions possibles, il estime que “les banques ne peuvent pas et ne doivent pas se soustraire à leur responsabilité dans ce qui s’est passé et qu’elles ont investi les dépôts appartenant aux déposants dans des bons du Trésor libanais sans comprendre les conséquences de cette concentration de leurs investissements sur un débiteur unique qui ne sont pas concernés par les deux problèmes de liquidité et de solvabilité. Par conséquent, cette insolvabilité qui a affligé les banques n’est pas la responsabilité du déposant.”

Il appelle ainsi les autorités à mettre en place les réformes économiques, financières, monétaires et administratifs pour redonner confiance aux déposants libanais, cela sans amnistier les personnes responsables.

Newsdesk Libnanews
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