Edito: le Liban entre funérailles à l’ombre du souvenir du 13 avril et menaces de conflit régional

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Le 12 avril se présente comme une journée particulièrement tendue au Moyen-Orient, chargée d’événements significatifs qui pourraient avoir des répercussions profondes à l’échelle régionale. La journée est marquée par les funérailles de Pascal Sleiman, une figure politique libanaise assassinée dans des circonstances mystérieuses, tandis que l’ombre d’un conflit majeur plane entre l’Iran et Israël.

Cette juxtaposition des crises internes libanaises avec les tensions irano-israéliennes crée un mélange volatile. À la veille de la commémoration de la guerre civile libanaise, elle rappelle douloureusement que les cicatrices du passé ne sont pas encore guéries. Le Liban, toujours en quête d’équilibre après des années de conflits, se retrouve à nouveau au cœur d’enjeux géopolitiques majeurs qui pourraient soit forcer une certaine unité soit fragmenter davantage le pays.

Les funérailles de Pascal Sleiman : un appel à la raison

Les funérailles de Pascal Sleiman, coordonnateur de la région de Jbeil pour “les Forces Libanaises”, se tiendront aujourd’hui en présence du patriarche maronite Béchara Boutros Raï. Le patriarche devrait réitérer son appel à la prudence et à éviter les réactions émotionnelles qui pourraient mener à la discorde, une préoccupation partagée par Samir Geagea, chef des “Forces Libanaises”. Geagea, conscient des tentatives de détourner l’attention publique, devrait réaffirmer l’importance des institutions étatiques et la persistance de la résistance contre les logiques de mini-états, tout en évitant les pièges qui pourraient être tendus à son parti.

Le meurtre de Sleiman relance également la question brûlante des réfugiés syriens au Liban, exacerbée par les déclarations d’Essam Charafeddine, ministre des Déplacés, qui a mis en évidence l’insécurité au Liban et la présence d’armes dans les camps de réfugiés ainsi qu’un nombre estimé de 20 000 combattants. Charafeddine a annoncé une initiative pour le retour de ces réfugiés après l’Eid al-Fitr, soulignant les efforts nationaux malgré l’absence de soutien européen ou international.

Tensions irano-israéliennes : une guerre évitable ?

Parallèlement à ce drame national, le Liban se trouve pris en étau dans le conflit qui se dessine entre l’Iran et Israël. Le bombardement de l’ambassade iranienne à Damas par Tsahal a été condamné par la communauté internationale, mais il a également provoqué des craintes d’une escalade militaire. Les propos de la CIA, évoquant une possible opération de représailles iranienne, ont encore accentué ces tensions.

Des sources diplomatiques israéliennes ont indiqué que Tel Aviv était prête à absorber une riposte limitée de l’Iran, dans le cadre d’une tentative de désescalade encouragée par les États-Unis. La recherche d’une formule de compromis pour limiter l’escalade semble être à l’ordre du jour, avec des efforts de diplomatie dans les coulisses pour éviter un affrontement direct.

La communauté internationale, avec des acteurs clés comme l’Allemagne et la Russie, appelle à une réduction des tensions. Cela est devenu encore plus pertinent après les appels à la modération lancés par le nouvel envoyé américain pour le Moyen-Orient, Bert McGurk, qui a contacté des ministres des affaires étrangères arabes pour influencer la réaction iranienne.

Newsdesk Libnanews
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