L’agence de presse Reuters annonce que le Liban pourrait être prochainement placé sur la liste grise des pays de la GAFI, amenant à une nouvelle gifle aux autorités monétaires et financières locales. Ce placement pourrait s’expliquer par l’insuffisance des mesures de prévention prises dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Cette nouvelle mesure pourrait amener à ce que les banques correspondantes internationales toujours en relation avec les banques libanaises décident de clôturer les comptes de ces dernières et intervient alors que la Banque du Liban a adopté la circulaire 165 instaurant un mécanisme de compensation des fresh dollars localement.
Ce mécanisme pourrait amener à de nouvelles interrogations quant à la légitimité de ces fonds, des fonds sales pouvant être ainsi injectées et recyclées par l’intermédiaire des banques locales.
Par ailleurs, l’économie cash actuelle, faute de restructuration du système financier local qui tarde à se concrétiser en raison des liens importants entre hommes politiques et acteurs bancaires, a amené à de nombreux trafics. Ainsi, plus de 40% de l’économie est désormais informelle.
Les autorités libanaises et notamment la commission d’enquête spéciale de la Banque du Liban peinent à répondre aux interrogations légitimes des autorités internationales, alors que même le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre d’une enquête pour détournement de fonds et blanchiments d’argent.
Cette inclusion pourrait signifier de nombreuses difficultés concernant le transfert de fonds à la fois entrants et sortants du Liban et entrainer des coûts supplémentaires pour les institutions. Elle intervient également alors que des banques européennes auraient signifier à des clients libanais de transmettre des informations sur l’origine de fonds transférés voire même auraient clôturer de nombreux comptes.
Par ailleurs, des enquêteurs européens auraient demandé des informations concernant de nombreux comptes appartenant à des personnes soupçonnées de fraude financière.