Une polémique est né dernièrement des déclarations du fils de Fairuz, célèbre chanteuse libanaise, dont les chansons ont traversé et ont fait pleurer de nombreuses personnes, on se souviendra notamment de celles – mélancoliques inspirées par les différents conflits que traverse le Moyen Orient, comme celles intitulées Jérusalem ou encore Li Beyrouth, nostalgique de la période précédant la guerre civile, dite âge d’or du Pays des Cèdres. Fairuz a toujours été une nationaliste arabe puis libanaise, sa prise de position – via les déclarations de son fils – ne fait que le rappeler d’une certaine manière.
Que Fairuz admire Nasrallah ou pas, puisqu’il s’agit des déclarations de son fils Ziad Rahbani, n’est pas la bonne question. Il faudrait rappeler à ce qui critiquent aujourd’hui Fairuz, que les plus grands ennemis ou les plus grands amis s’admirent toujours et se respectent ainsi.
La bipolarité de la classe politique libanaise et les insultes qui – souvent – ne volent pas très haut, démontrent en tout cas qu’elle manque justement de classe. Le fait de respecter, voir d’admirer quelqu’un, ne veut pas obligatoirement dire d’être totalement ou partiellement d’accord sur ses idées. Respecter une personne qu’on soit contre ou pour, signifier d’abord l’estimer et non décrédibiliser ses actes et amoindrir son importance, il s’agit d’une reconnaissance. Que serait- Alexandre le Grand, sans Darius III? Est ce qu’on se souviendrait aujourd’hui de Saladin le chevaleresque qui envoya des médecins soigner Richard Coeur de Lion?
Peut-être que la classe politique libanaise doit grandir un peu, quelque soit le désaccord, elle doit se respecter et peut-être à ce moment là, les tensions politiques, au lieu des pugilats habituels s’amoindriront au profit d’un dialogue sincère, ainsi Li Beyrouth pourra redevenir réalité et le Liban pourra enfin connaitre un nouvel âge d’or de prospérité, une fois le calme et la sécurité revenue.