« Dans tous les cas, Barack Obama et Vladimir Poutine se sont parlés. Et la conversation a du être suffisamment substantielle puisqu’elle a duré quinze minutes,..L’échange a commencé à la table du déjeuner au château de Benouville, où ils étaient assis à quelques sièges d’intervalle. François Hollande était installé au milieu, la reine d’Angleterre à sa droite et M. Obama à la droite de celle-ci. A la gauche de M. Hollande, se trouvait la reine du Damemark, puis Vladimir Poutine. Lire: D-Day: une cérémonie, 21 chefs d’Etat, 9 moments forts.” Le monde.fr, 7/6/2014.

Le type à la télé, celui qui balaie du regard les gros titres et le passager qui jette un oeil furtif le temps d’une arrivée lisent brièvement, en un même instant, le déroulement d’images dramatiques dans le monde: Des visages aux regards usés qui transparaissent la misère et touchent l’abîme du désespoir dans des contextes où l’injustice et la violence écoeurantes ne touchent plus que rarement la fibre humaine des “hommes”. Les douloureux événements sont nommés des circonstances
favorisées à cause des impacts climatiques, géophysiques, géopolitiques, socio-économiques. Ils fragilisent le quotidien de nombreux individus et communautés. Les réalités durement vécues sont souvent décrites comme des faits propres aux déséquilibres inéluctables de la planète Terre. Les médias servent sèchement au public la montée des extrémismes, sans relever suffisamment la perturbante régression des systèmes démocratiques.

On va nommer les souffrances humaines sous le titre des hostilités, des attentats, des révoltes, des conflits, des guerres et des atrocités. En contrepartie, on aura droit à une couverture exhaustive d’élégantes civilités pour des hauts responsables au langage sélect. Ils vont se montrer, se côtoyer, se rencontrer quelques précieuses minutes peut être, comme des stars guindées aux sourires ajustés. Ils vont user de toute la nuance des mots pour discuter et convenir à “l’ordre publique”, aux “mesures de sécurité”, aux “fermes résolutions”, aux “rapides apaisements”, aux “conférences pour la paix” et aux “cessez le feu “… suspendus presque systématiquement au gré de convenances tacites. Celles de dissensions permises lors de certains conflits régionaux qu’ils renforceraient ou pas à travers les belligérants.

La réalité, on l’apprend de chaque prémisse de dérèglement dans un pays jusqu’à la pourriture finale. Elle devra nécessiter bien tardivement une décence obligée. Celle d’un regard enfin “bienveillant” des grandes nations. Les points de litiges entre ces décideurs de petites et moyennes régions de la carte géographique mondiale reflètent souvent les soubresauts d’ententes et les froides tensions des humeurs stratégiquement dosées. Seuls des patrons de grandes puissances peuvent se permettre une luxueuse forme de désinvolture par ces chefs qui échangent en aparté.

Cependant, on souhaiterait connaitre le potentiel spontanément humain et transparent de ces hommes et femmes responsables de majeures décisions. On rêverait de les voir, s’acharner à sauver ce poste capital de l’attentisme et utiliser le précieux temps à arrêter d’une voix solennelle d’homme le sang qui coule encore.. Nous sollicitons ceux qui défendent surtout la priorité des intérêts vitaux sur celle de la stabilité de certains États, d’autoriser sans controverses les interventions humanistes et pragmatiques de la société civile pour la préservation des valeurs humaines. La subtilité des sièges choisis en soirée pourrait alors offrir en spectacle bien plus qu’une poignée d’hommes aux pouvoirs forts discutables.

Joe Acoury.

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