Syrie : Controverse

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Syrie : A propos de François Burgat, de son dĂ©pit amoureux d’Oumma.com et de RenĂ© Naba, de ses vapeurs  et de ses humeurs.

RenĂ© Naba – 21.06.2013

Paris- Sous d’autres cieux oĂč la LibertĂ© d’opinion et d’expression est sacrĂ©e, pareils borborygmes se seraient dissipĂ©s dans les remugles des fosses nausĂ©abondes de la mĂ©diocritĂ© et de la haine rance.

Mais nous sommes en France, le pays des Droits de l’homme certes, mais aussi du Code Noir de l’esclavage et surtout du Code de l’indigĂ©nat. Il nous incombe donc de renvoyer nos dĂ©tracteurs Ă  leurs vilĂ©nies.

D’une maniĂšre rĂ©pĂ©titive, François Burgat, tantĂŽt sur son mur de lamentation Facebook, tantĂŽt par tweeter de ses serviles laudateurs anonymes, qatarologues Ă  la petite semaine, nous gratifie, tour Ă  tour, d’amabilitĂ©s du genre mauvais gĂ©nie du site oumma, souteneur des dictateurs, voire pire, insulte suprĂȘme, un «nationaliste pro Hezbollah (Tahar Houhou), sans compter la pitoyable prestation de son comparse intellectualoide sur le site de MĂ©diapart.

I- Clarifications méthodologiques préalables

La rigueur consiste Ă  procĂ©der Ă  une analyse concrĂšte d’une situation concrĂšte, non Ă  moduler ses prises de position en fonction des sources de sa subsistance ou de sa configuration matrimoniale ou encore des dividendes espĂ©rĂ©es de ses sollicitations empressĂ©es auprĂšs de sa tutelle pour une prolongation de sa durĂ©e d’activitĂ©.

A – A propos de la Syrie

La France, qui a procĂ©dĂ© Ă  l’équarrissage de la Syrie, n’est pas lĂ©gitime pour dĂ©crĂ©ter le systĂšme politique du pays anciennement sous son mandat. De mĂȘme que la Turquie, bĂ©nĂ©ficiaire du dĂ©mantĂšlement de la Syrie (Alexandrette), d’autant plus impĂ©rativement que Place Taqsim a apportĂ© la preuve de la face hideuse de l’autoritarisme nĂ©o-ottoman erdoganien.

Une universitaire syrienne, ayant Ă©margĂ© sur le budget de l’Etat syrien tout au long de sa scolaritĂ© du fait des responsabilitĂ©s de son pĂšre au sein de la haute administration syrienne, et porteuse de la nationalitĂ© française, c’est-Ă -dire de l’ancien pouvoir mandataire, n’a pas qualitĂ© Ă  prendre la tĂȘte de l’opposition Ă  son pays d’origine, sauf Ă  renoncer Ă  sa nationalitĂ© française, Ă  dĂ©missionner de ses fonctions et surtout Ă  son salaire français. Imaginons le tollĂ© qu’aurait suscitĂ© un français boursier de l’Etat français, qui aurait optĂ© pour la nationalitĂ© syrienne et pour prendre depuis Damas la tĂȘte de l’opposition française pour engager une guerre de libĂ©ration de la Corse, de la Bretagne ou du Pays basque.

Et puis ma foi, s’il est impĂ©ratif d’armer l’opposition syrienne, selon les exigences de Laurent Fabius, pour Ă©tablir un Ă©quilibre des forces et exiger le retour immĂ©diat des rĂ©fugiĂ©s syriens, il est non moins impĂ©ratif d’armer les Palestiniens pour rĂ©tablir un Ă©quilibre des forces avec les IsraĂ©liens et exiger le retour des rĂ©fugiĂ©s palestiniens expulsĂ©s depuis un demi-siĂšcle de leur patrie.

Une rĂ©volution qui bĂ©nĂ©ficie du soutien de la totalitĂ© des pĂ©tromonarchies parmi les plus rĂ©trogrades et les plus rĂ©pressives du Monde fait problĂšme. La condamnation de la dictature syrienne doit ĂȘtre aussi ferme que la condamnation des pĂ©tromonarchies toutes aussi autoritaires, nĂ©potiques que le rĂ©gime syrien.

L’Otan, l’adversaire le plus rĂ©solu aux aspirations du Monde arabe, particuliĂšrement les Etats-Unis, le protecteur d’IsraĂ«l, ne sauraient ĂȘtre un partenaire fiable dans l’avĂšnement de la dĂ©mocratie dans le Monde arabe.

B- Souteneur de la dictature syrienne

L’auteur de ces lignes a eu l’honneur de figurer parmi les intervenants majeurs au colloque de l’opposition dĂ©mocratique syrienne Ă  GenĂšve les 29 et 30 janvier 2013. Un honneur ressenti comme un privilĂšge et un devoir en ce que qu’il constituait une forme de reconnaissance de la rigueur intellectuelle et militante Ă  l’unique intervenant d’origine libanaise au titre d’expert. M. Thomas Pierret et son mentor peuvent-il expliquer comment un laudateur du rĂ©gime syrien peut-il ĂȘtre invitĂ© Ă  un congrĂšs de l’opposition dĂ©mocratique, dont le plus grand tort est de ne pas Ă©marger sur le budget du Qatar, ni d’ĂȘtre encadrĂ© par la DGSE et les autres services occidentaux.

Ci-joint le texte de mon intervention. http://www.renenaba.com/la-fabrication-de-la-violence-et-du-sectarisme-dans-les-medias/

Ancien correspondant de guerre au bureau rĂ©gional de l’AFP Ă  Beyrouth, puis responsable du monde arabo musulman au service diplomatique de l’AFP, journaliste de terrain non un bureaucrate de la communication, par ailleurs auteur d’un ouvrage «MĂ©dia et dĂ©mocratie, la captation de l’imaginaire, un enjeu du XXI me siĂšcle (Golias 2012), l’auteur considĂšre de son devoir de dĂ©construire le discours dominant de la pensĂ©e occidentale, particuliĂšrement les manigances de l’ancien pouvoir colonial, parallĂšlement aux dĂ©nonciations des tares du rĂ©gime syrien. De combattre le discours disjonctif occidental en mĂȘme temps que la confusion mentale arabe. Un impĂ©ratif catĂ©gorique.

C- Le Hezbollah

Hezbollah inspire la crainte Ă  IsraĂ«l et a dĂ©barrassĂ© le Liban du chancre aĂ©rien reprĂ©sentĂ© par les raids massifs de l’aviation israĂ©lienne contre le sud Liban. Beaucoup au Liban, pas uniquement de chiites, lui en sont reconnaissant de cet exploit, de les avoir libĂ©rĂ©s de l’enfer.

Invincible Ă  ce jour, artisan de deux dĂ©gagements militaires israĂ©liens du Liban sans nĂ©gociation ni traitĂ© de paix, ferme soutien du Hamas face aux offensive israĂ©liennes, de surcroit, dernier intervenant sur le champ de bataille syrien aprĂšs les escouades de djihadistes de TchĂ©tchĂ©nie Ă  la Tunisie en passant par la Belgique le Kosovo et la France, de mĂȘme que les Moudjahidines Khalq, formation de l’opposition iranienne islamo marxiste, le Hezbollah demeure, n’en dĂ©plaise aux esprits chagrins, le phĂ©nomĂšne majeur politico-militaire de l’histoire arabe contemporaine. Beaucoup lui savent grĂ©. Libre aux autres de le dĂ©plorer.

En comparaison, le Hamas, unique mouvement de libĂ©ration nationale de confession sunnite, a dĂ©sertĂ© la Syrie aprĂšs 16 ans d’hospitalitĂ©, par alignement sectaire, pour installer son QG Ă  Doha Ă  35 kms de la base du Centcom, la plus importante base du tiers monde des Etats-Unis, le protecteur d’IsraĂ«l, la caution de tous les assassinats extrajudiciaires des pĂšres fondateurs du mouvement palestinien.

Beaucoup lui savent gré de ce repositionnement. Mais en juger de la fureur de la branche militaire du mouvement, beaucoup le déplore fortement.

D-Nationalisme

Dans une zone gangrénée par le sectarisme, le nationalisme se présente comme le contraire du chauvinisme, un dépassement des profonds clivages ethnico-religieux.

Il n’est en rien dĂ©shonorant d’appartenir au courant nationaliste arabe qui a permis Ă  l’Egypte sous Nasser de rĂ©cupĂ©rer le canal de Suez, Ă  l’AlgĂ©rie de mener une guerre de libĂ©ration nationale victorieuse contre la France coloniale, aux autres Etats arabes d’accĂ©der Ă  leur indĂ©pendance en mĂȘme temps qu’à leurs richesses pĂ©troliĂšres, aux Palestiniens de propulser sur la scĂšne internationale la lĂ©gitimitĂ© de la revendication nationale palestinienne.  Enfin dernier, et non le moindre, de dĂ©barrasser le Monde arabe des bases Ă©trangĂšres (Bizerte, Mers el KĂ©bir), une comparaison Ă©difiante par rapport avec la dizaine de bases atlantistes qui verrouillent de nos jours le Monde arabe (Abou Dhabi, BahreĂŻn, Qatar, KoweĂŻt, Massirah, etc).

Mais le fait est que je ne suis affiliĂ© Ă  aucun parti, encore moins Ă  une quelconque coterie  microcosmique. Plus simplement, et sans fausse modestie, citoyen français, laĂŻc et dĂ©mocrate, Ă  l’ancrage solidement Ă©tabli Ă  gauche, Ă©prouvant une profonde rĂ©pulsion Ă  l’égard d’une conception communautariste de la vie publique nationale, libre de toute attache partisane ou institutionnelle, ayant effectuĂ© l’essentiel de sa carriĂšre journalistique sur le terrain, je ne suis adossĂ©, de surcroĂźt,­ contrairement Ă  mes censeurs­ Ă  aucune instance communautaire ou bureaucratique, tant pour ma substance intellectuelle que pour ma subsistance matĂ©rielle.

Cela peut paraĂźtre, de prime abord, singulier, mais, n’en dĂ©plaise aux dĂ©tracteurs de la profession, il existe encore en France des journalistes qui ne pratiquent ni le journalisme de rĂ©vĂ©rence ni le journalisme de connivence, mais plus simplement un journalisme d’impertinence, une mission qui consiste parfois, non sans courage, Ă  aller Ă  contre-courant de la pensĂ©e de convenance. Je leur dĂ©nie donc tout rĂŽle prescripteur d’autant plus vigoureusement que sous couvert d’expertise, s’opĂšre par suggestion et insinuation, une dĂ©lation subliminale. Un procĂ©dĂ© abject. Dans une zone gangrĂ©nĂ©e par le sectarisme, le nationalisme se prĂ©sente comme le contraire du chauvinisme, un dĂ©passement des profonds clivages ethnico-religieux.

E- A propos de ma production

Alors que les procĂšs d’intention, de tous bords, en tous genres, fleurissent dans les mĂ©dias français, je souhaite apporter les prĂ©cisions suivantes aux lecteurs du site

Primo: Je suis le propre producteur de mes papiers et le fournisseur exclusif de mon site www.renenaba.com. Beaucoup de mes papiers sont repris, Ă  titre gracieux, dans les grands sites avec mon consentement, particuliĂšrement Mondialisation.ca (Canada), Tlaxcala et rebelion.org (Espagne pour les locuteurs hispaniques d’Europe et du continent latino amĂ©ricain), Oumma.com (pour la France), Al Andalus pour le Maghreb, Izuba.Info, pour l’Afrique, enfin Palestine-SolidaritĂ©.org, ainsi que le site citoyen libanais www.wordpress-826931-2844281.cloudwaysapps.com, Ă©ditĂ© depuis Beyrouth pour le lectorat francophone du Moyen orient, dont je revendique comme un honneur la tĂąche d’accompagner son dĂ©veloppement pour le plus grand bĂ©nĂ©fice du dĂ©bat pluraliste au sein de mon  pays d’origine.

III-Sur le fond de la controverse et ma rĂ©ponse Ă  l’armada de stakhanovistes de l’intoxication

Dans un texte en date du 12 juin 2013 paru sur votre site sous le titre «Oumma.com et la Syrie: quelques chiffres 12 juin 2013 par Thomas Pierret, l’auteur de l’article a pris la libertĂ© de me mettre en cause sans prendre la prĂ©caution de s’informer de la vĂ©racitĂ© de ses informations. Ci-joint le texte en question « Plus d’un tiers des textes adoptant des thĂšses proches du discours officiel syrien sont Ă©crits par un seul et mĂȘme auteur, RenĂ© Naba, dont les critiques mesurĂ©es du systĂšme Assad sont systĂ©matiquement assorties d’une exaltation de ses vertus nationalistes et d’une mise en exergue des complots qataro-israĂ©lo-atlantistes qui le menacent, un effet de contraste qui suggĂšre que le pouvoir syrien ne serait finalement qu’un moindre mal Â».

Primo: Sauf erreur ou omission de ma part, j’ai consacrĂ© Ă  la bataille de Syrie onze (11) papiers en 30 mois de conflit, soit en moyenne un papier par trimestre. Sur ce total, quatre contiennent de robustes critiques contre le rĂ©gime syrien, quatre autres de critiques non moins virulentes Ă  l’opposition off-shore commanditĂ©e par le Qatar, deux papiers aux orientalistes et autres intellectuels mĂ©diatiques; un texte enfin porte sur mon intervention au congrĂšs de l’opposition dĂ©mocratique syrienne, dont je m’honore de partager le combat. Le score, convenons-en, est dĂ©risoire face Ă  l’importance de l’évĂšnement, face Ă  l’imposante armada des stakhanovistes de l’intoxication, les zĂ©lĂ©s laudateurs des libĂ©rateurs de la Syrie sur le modĂšle de la Libye, selon le schĂ©ma atlantiste.

Pour une Ă©tude comparative qui rĂ©ponde aux critĂšres de l’honnĂȘtetĂ©, il importe de comparer ce chiffre avec la production des blogs des faux nez de l’administration française dans la presse de rĂ©fĂ©rence parisienne notamment Ignace Leverrier (pseudonyme d’un ancien diplomate français en poste Ă  Damas, Wladimir Glassman (Al Kazzaz en arabe).

Deuxio: M. Pierret et son mentor seraient avisĂ©s de prendre connaissance de la teneur des papiers suivants, d’une rare virulence critique Ă  l’égard du pouvoir baasiste avant de s’exercer Ă  lancer des anathĂšmes
.En espĂ©rant que ceux dont il se fait le maladroit porte-parole et le dĂ©sastreux avocat aient Ă©tĂ© aussi rigoureux dans leur critique Ă  l’égard de l’alliance rĂ©trograde islamo atlantiste que je ne l’ai Ă©tĂ© avec ceux dont ils m’attribuent Ă  tort des sympathies.

http://www.renenaba.com/syrie-algerie-raison-detat-ou-deraison-detat/http://www.renenaba.com/la-revolution-arabe-par-dela-ses-lignes-narratives/http://www.renenaba.com/la-credibilite-de-lopposition-syrienne-a-lepreuve-du-parrainage-franco-turc/http://www.renenaba.com/assef-chawkat-un-personnage-encombrant-le-boulet-du-regime-alaouite/

Le dĂ©rapage de M. Pierret s’explique sans doute par la critique non moins virulente des supplĂ©tifs de l’administration française, propulsĂ©s aux postes de responsabilitĂ© de l’opposition off-shore syrienne dans une tragique mĂ©prise du profond sentiment nationaliste syrien, qui explique les dĂ©boires de la France en Syrie. Mais lĂ , c’est au tricheur d’ĂȘtre puni pas son pourfendeur.

http://www.renenaba.com/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/http://www.renenaba.com/la-bataille-de-syrie-et-la-capture-par-liran-dun-drone-americain-sophistique/http://www.renenaba.com/syrie-opposition-un-paravent-kurde-a-la-tete-de-lopposition-off-shore/http://www.renenaba.com/un-paravent-kurde-a-la-tete-de-lopposition-off-shore-2/

Papier à propos des orientalistes et des intellectuels médiatiques

http://www.renenaba.com/des-dangers-dune-lecture-occidentaliste-des-soulevements-dans-le-monde-arabe/http://www.renenaba.com/a-propos-des-combats-de-syrie-de-la-passivite-syrienne-face-a-israel-et-de-son-interpretation-academique/

Au-delĂ  de cette comptabilitĂ© se pose la problĂ©matique du devoir des binationaux franco-arabes face aux convulsions du Monde arabe. L’attaque oblique menĂ©e par l’intellectuel français François Burgat contre le site oumma.com, via un journal algĂ©rien, a surpris bon nombre d’observateurs en ce qu’elle a manquĂ© d’élĂ©gance. Par sa violence, elle est apparue comme d’une grande perfidie pour quiconque connait les liens d’amitiĂ© et l’hospitalitĂ© dont l’universitaire a constamment bĂ©nĂ©ficiĂ© dans les colonnes du site. François Burgat aurait Ă©tĂ© plus avisĂ© d’adresser directement une lettre critique Ă  la direction d’oumma avec droit de rĂ©ponse pour ceux qui conteste son analyse. Le principe mĂȘme du dĂ©bat dĂ©mocratique.

http://lequotidienalgerie.org/2013/06/09/oumma-com-un-site-sous-influence

Empruntant le procĂ©dĂ© de l’attaque oblique, la marque des personnes Ă  qui fait dĂ©faut l’élĂ©gance du courage, François Burgat se  dĂ©voie et se dĂ©voile. Il manque aux rĂšgles les plus Ă©lĂ©mentaires de la courtoisie et de la confraternitĂ©, de mĂȘme qu’aux rĂšgles de la loyautĂ© dans le combat politique. Sans doute saisi par la panique qui s’empare des cercles atlantistes devant les revers consĂ©cutifs de ses protĂ©gĂ©s de l’opposition syrienne off-shore, qui s’est distinguĂ©e derniĂšrement par son cannibalisme et sa prĂ©dation sexuelle des pubĂšres syriennes. Un comportement indigne d’un universitaire supposĂ© ĂȘtre de renom. François Burgat reproche Ă  Oumma ce que prĂ©cisĂ©ment il lui est reprochĂ©: son alignement inconditionnel et absolu aux thĂšses islamo atlantistes, sans la moindre tolĂ©rance pour une opinion divergente.

IV – Le devoir des binationaux franco arabes face aux convulsions du monde arabe

Entre François Burgat et nous, il existe toutefois une diffĂ©rence d’échelle, ce que semble ignorer l’universitaire, mais qu’il m’importe de lui prĂ©ciser par l’occasion ainsi offerte. Quand le Liban, l’AlgĂ©rie, la Syrie, l’Irak, la Libye, sont ravagĂ©s par la guerre civile,  l’universitaire se borne Ă  conjecturer, Ă  l’abri du besoin, du gite et du couvert.

A vĂ©rifier dans l’irrĂ©alitĂ© des chiffres et des lettres, la validitĂ© de ses hypothĂšses, quand nous, binationaux d’une double culture, pĂątissons dans  la chair de notre chair, les dĂ©chirures de notre pays  d’origine, le pays de nos ancĂȘtres, de nos familles et de nos amis. De nos souvenirs. Avec en perspective un nouvel exode. Une nouvelle errance.

Trente mois de conflits, 93.000 morts, prĂšs d’un million de dĂ©placĂ©s autant de rĂ©fugiĂ©s, n’ont pas pour autant affectĂ©s le niveau de vie de François Burgat, ni ses rĂ©munĂ©rations, ni celles des bi nationaux franco syriens membres de l’opposition offshore.

Pour François Burgat et son ombre portĂ©e Thomas Pierret, qui pratique Ă  mon Ă©gard une forme pitoyable de dĂ©lation subliminale, le poids des mots c’est le sens de la formule avec le confort matĂ©riel en plus. Pour nous, le poids des mots est le prix du sang.

L’amitiĂ© ne saurait se limiter Ă  du copinage. Elle n’implique pas la complaisance, mais une exigence de qualitĂ© et la loyautĂ© dans le combat et la critique. La dĂ©ontologie le commande. Le libre exercice de l’esprit critique est un des fondements de la dĂ©mocratie et le principe de l’égalitĂ© des armes dans un dĂ©bat, un impĂ©ratif de survie de la dĂ©mocratie.

Dans cet ordre d’idĂ©es, la fonction d’un bi national n’est pas d’ĂȘtre le porte-voix de son pays d’accueil, ni son porte-serviette, mais d’assumer avec vigueur la fonction d’interface exigeant et critique. Un garde-fou Ă  des dĂ©bordements prĂ©judiciables du pays d’origine et du pays d’accueil. Dans l’intĂ©rĂȘt bien compris des deux camps, le partenariat binational se doit de se faire, sur un pied d’égalitĂ© et non sur un rapport de subordination de l’ancien colonisĂ©, le faisant apparaĂźtre comme le supplĂ©tif de son ancien colonisateur. De la mĂȘme maniĂšre, le devoir d’un intellectuel progressiste est de faire conjuguer Islam et progressisme et non de provoquer l’abdication intellectuelle des progressistes devant un islamisme basique, invariablement placĂ© sous les fourches caudines israĂ©lo-amĂ©ricaines.

Le Monde arabe se doit de se libĂ©rer de la tutelle de l’Otan et de l’Islam wahhabite pour gagner le respect des autres partenaires de la scĂšne internationale. Songeons Ă  la piteuse prestation du prĂ©dicateur Youssef Al Qaradawi implorant les Etats Unis d’AmĂ©rique de bombarder la Syrie, un pays qui a soutenu trois guerres contre IsraĂ«l, et le Mufti de l’universitĂ© Al Azhar quĂȘter un blanc-seing du pape François pour dĂ©crĂ©ter « l’Islam une religion de Paix Â», pour mesurer les dĂ©rives mentales qui affligent la classe politico religieuse du monde arabe.

Il appartient aux Musulmans et aux Arabes, leurs dignitaires, leurs dirigeants, leurs amis, y compris les contestataires en leur sein, de faire le mĂ©nage, de purger de leurs rangs les trafiquants de religion et de mettre un terme Ă  cette prolifĂ©ration invraisemblable de mĂ©crĂ©ants. Une tĂąche qui relĂšve de notre devoir et de notre responsabilitĂ© morale, non d’une faveur octroyĂ©e par les occidentalistes paternalistes.

V – Burgat Burka

Oumma n’est pas un site exclusivement algĂ©rien, quand bien mĂȘme son directeur est d’origine algĂ©rienne, mais un site francophone de l’espace europĂ©en de dimension arabo-musulmane. Assigner une personne Ă  ses origines ethnico religieuses est le propre mĂȘme d’un comportement ethniciste et raciste.

Un comble pour un universitaire qui se targue d’ĂȘtre spĂ©cialiste de l’islam. Ainsi donc, selon cette logique, le français Burgat devrait se contenter de fourrer son nez dans les affaires françaises, nombreuses et nausĂ©abondes, et cesser de se mĂȘler des affaires arabes, surtout lorsqu’on songe Ă  sa dĂ©plorable mĂ©prise sur la Libye.

Toute affaire cessante, il lui incombe de nous expliquer notamment en quoi « AprĂšs la chute de Kadhafi, la marche des modĂ©rĂ©s vers le pouvoir Â» a Ă©tĂ© amorcĂ©e, thĂšse identique Ă  celle de BHL, le parrain originel de l’opposition off-shore syrienne- alors que les deux faits majeurs de la Libye post Kadhafi auront Ă©tĂ© deux attentats contre deux pays occidentaux libĂ©rateurs de la Libye (l’assassinat de l’ambassadeur amĂ©ricain Ă  Benghazi et l’attentat contre l’ambassade de France Ă  Tripoli) et la dĂ©stabilisation du Mali par les organisations caritatives du Qatar du type Ansar eddine

http://www.atlantico.fr/decryptage/mouammar-kadhafi-libye-islamistes-167316.html

Son aveuglement lui vaut d’ailleurs dans certains cercles intellectuels le qualificatif de «Burka Burgat», en signe de dĂ©rision Ă  son alignement inconditionnel aux FrĂšres Musulmans, particuliĂšrement son ami Tariq Ramadan, le nĂ©o-prĂ©dicateur du Qatar.

In fine, en 40 ans de carriĂšre professionnelle haut de gamme, nul ne s‘est hasardĂ© Ă  me dicter ma conduite, pas mĂȘme mes employeurs.

L’animositĂ© de François Burgat Ă  mon Ă©gard proviendrait-elle du fait que j’ai dĂ©masquĂ© la supercherie de l’attelage de l’opposition offshore sur la base de binationaux franco syriens, faux nez de l’administration française; une imposture qui a considĂ©rablement affectĂ© le cours de la rĂ©volution syrienne et dont les acteurs en portent une lourde responsabilitĂ©?

Est-il fondĂ© pour autant de baver sur ses contestataires. S’imagine-t-il infaillible?  Omniscient? TrĂšs franchement, François Burgat, rĂ©veillez-vous de votre sommeil dogmatique, dĂ©gagez-vous, et votre basse-cour, de votre posture post coloniale, reprenez vos esprits, prenez enfin conscience du fait le code de l’IndigĂ©nat a Ă©tĂ© aboli depuis un demi-siĂšcle.

Esprit libre, je n’ai de compte Ă  rendre qu’à ma conscience exigeante, en fidĂ©litĂ© Ă  mes convictions, nullement Ă©volutives en fonction de vos vapeurs et de vos humeurs.

Pour sa peine, François Burgat mĂ©riterait le poste d’ambassadeur de France au Qatar, question de pouvoir dĂ©battre, Ă  loisir, thĂ©ologie, avec ses prĂ©dicateurs prĂ©fĂ©rĂ©s. Ou alors, en sus d’un budget de 2 millions d’euros pour une recherche sur la transition dans le monde arabe, lui Ă©pargner sa mise Ă  la retraite immĂ©diate -son cauchemar- en lui octroyant une prolongation de sa pĂ©riode d’activitĂ© de cinq ans.

Chiche Laurent Fabius, vous qui n’ĂȘtes plus Ă  une bourde prĂšs.

Références

Pour aller plus loin sur ce thĂšme : http://www.renenaba.com/voeux-2013-we-shall-never-surrender/

Pour une dĂ©construction du discours de François Burgat http://www.renenaba.com/le-qatar-une-metaphore-de-la-france-en-phase-de-collapsus/

Et de son poulain http://www.renenaba.com/a-propos-des-combats-de-syrie-de-la-passivite-syrienne-face-a-israel-et-de-son-interpretation-academique/

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ReneNaba
RenĂ© Naba | Journaliste, Ecrivain, En partenariat avec https;//www.Madaniya.info Français d’origine libanaise, jouissant d’une double culture franco arabe, natif d’Afrique, juriste de formation et journaliste de profession ayant opĂ©rĂ© pendant 40 ans au Moyen Orient, en Afrique du Nord et en Europe, l’auteur dont l’expĂ©rience internationale s’articule sur trois continents (Afrique Europe Asie) a Ă©tĂ© la premiĂšre personne d’origine arabe Ă  exercer, bien avant la diversitĂ©, des responsabilitĂ©s journalistiques sur le Monde arabo-musulman au sein d’une grande entreprise de presse française de dimension mondiale.

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