Beyrouth, Liban – Le coordinateur général de la Campagne nationale pour le rapatriement des Syriens déplacés, Maroun Al-Khouli, a vivement critiqué la récente lettre envoyée par le représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Liban. Al-Khouli a décrit cette correspondance comme “reflétant une grave détérioration de la légitimité libanaise.”

La controverse a éclaté lorsque le chef du bureau du HCR au Liban a adressé une lettre au ministre de l’Intérieur du gouvernement intérimaire, Bassam Moulawi, demandant la cessation de ce qu’il a qualifié de “pratiques inhumaines” à l’encontre des réfugiés syriens illégaux. Dans cette lettre, le représentant du HCR a exhorté les autorités libanaises à revenir sur certaines mesures prises contre les réfugiés, suscitant une réaction véhémente de la part d’Al-Khouli.

Dans un communiqué, Al-Khouli a exprimé son profond regret face à la situation actuelle : “Il est très regrettable que nous ayons atteint ce niveau, où le chef du bureau du HCR au Liban se permet d’adresser une telle lettre au ministre de l’Intérieur, comme s’il était devenu le propriétaire de la maison et que nous étions ses invités.”

Al-Khouli a fermement rejeté les actions du chef du HCR, affirmant : “Nous n’accepterons pas les actions du chef du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. La terre est notre terre et notre souveraineté appartient à notre peuple et à l’État libanais.”

Al-Khouli a souligné que le protocole d’accord signé entre l’État libanais et les Nations Unies en 2003 est clair et ne laisse pas place à des interprétations humanitaires. Il a rappelé que le Liban est l’un des plus grands donateurs mondiaux pour les Syriens déplacés, avec une contribution de plus de 57 milliards de dollars sur une période de plus de 13 ans.

Il a également appelé le ministre de l’Intérieur à prendre des mesures juridiques contre le chef du HCR pour avoir dépassé les limites légales, notamment par la distribution illégale de cartes d’asile et le traitement des immigrants illégaux comme des réfugiés.

Maroun Al-Khouli a vivement critiqué le ministère libanais des Affaires étrangères, l’accusant de n’avoir demandé que le retrait de la lettre adressée au ministre de l’Intérieur au lieu de prendre une position ferme en faveur de l’expulsion du représentant du HCR. Selon lui, cette réaction faible ne correspond pas à l’ampleur des abus commis.

Il a insisté sur la nécessité d’une réponse forte et immédiate, notamment par l’expulsion du représentant du HCR pour garantir que de tels abus ne se reproduisent pas.

Al-Khouli a conclu en appelant le Secrétaire général des Nations Unies à remplacer immédiatement le chef du bureau du HCR au Liban par un autre fonctionnaire qui respecte la souveraineté et les lois du Liban. Il a également condamné le chef du bureau pour avoir violé les protocoles internationaux de communication.

Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre les autorités libanaises et les organisations internationales concernant la gestion des réfugiés syriens, un problème complexe qui continue de peser lourdement sur le Liban.

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