Prologue : De la phobie et de lâIslamophobie
Sur fond de surenchĂšres Ă©lectoralistes exacerbĂ©es par la perspective des prochaines Ă©lections europĂ©ennes, en juin 2024, lâaccession au pouvoir en Italie de Mme. Georgia Meloni, prĂ©sidente du parti dâextrĂȘme droite FrĂšres dâItalie (Fratelli dâItalia, FdI) et du sĂ©isme politique provoquĂ© aux Pays Bas par le triomphe du Parti de la libertĂ© de Geert Wilders, souverainiste et islamophobe, lâislamophobie est devenue un fait pregnant du dĂ©bat public europĂ©en, particuliĂšrement en France qui abrite la plus importante communautĂ© musulmane dâEurope.
Troquant leur judĂ©ophobie sĂ©culaire contre une islamophobie Ă forts dividendes Ă©lectoraux, lâalliance entre lâextrĂȘme droite europĂ©enne et IsraĂ«l apparait ainsi comme une imposture morale de lâalliance des descendants des victimes du gĂ©nocide hitlĂ©rien avec les hĂ©ritiers spirituels de leurs anciens bourreaux.
Parmi ces opĂ©rations mĂ©diatiques, Ă dividendes Ă©lectoraux, il importe de signaler le dĂ©placement dâune impressionnante dĂ©lĂ©gation de prĂšs de trente-cinq parlementaires et responsables europĂ©ens dâextrĂȘme droite, effectuĂ©e le 18 dĂ©cembre 2010 en IsraĂ«l, durant les vacances de NoĂ«l. La dĂ©lĂ©gation couvrait toute la gamme des sensibilitĂ©s droitiĂšres europĂ©ennes, des populistes de lâUDC aux fascistes suĂ©dois, dont le lien commun Ă©tait une Ă©gale islamophobie, amplifiĂ©e par le passĂ© nazi ou antisĂ©mite avĂ©rĂ© de certains des participants. La dĂ©lĂ©gation Ă©tait composĂ©e des personnalitĂ©s suivantes: Geert Wilders, fondateur du PVV (Partij voor de Vrijheid, Parti pour la LibertĂ©), parti populiste nĂ©erlandais, Filip Dewinter et Frank Creyelman (responsable de la commission des affaires Ă©trangĂšres, Parlement belge), Heinz-Christian Strache (successeur de Jorg HaĂŻder), RenĂ© Stadtkewitz (prĂ©sident du Parti de la LibertĂ© Wilderien, Allemagne), Kent Ekeroth (responsable du Parti des DĂ©mocrates SuĂ©dois), des Suisses et bien Ă©videmment des Danois, dont lâextrĂȘme-droite est ouvertement atlantiste. Lors de cette tournĂ©e, Geert Wilders aura dâailleurs droit Ă un entretien personnel avec Avigdor Lieberman, ministre xĂ©nophobe israĂ©lien des Affaires Ă©trangĂšres alors que, de son cĂŽtĂ©, la dĂ©lĂ©gation Ă©tait reçue Ă la Knesset en loge dâhonneur, puis par le maire dâAshkelon (jumelĂ©e avec Aix en Provence), Ă lâoccasion dâune confĂ©rence organisĂ©e Ă lâuniversitĂ© locale, David Buskila, Maire de Sederot (jumelĂ©e avec Antony), membre du parti travailliste, ainsi que par le kahaniste Moshe Feiglin, membre important du Likoud, avant une tournĂ©e en «Samarie».
https://www.madaniya.info/ publie un dossier en cinq volets consacrĂ© Ă lâislamophobie Ă lâoccasion de la JournĂ©e internationale de lutte contre lâislamophobie fixĂ© par les Nations Unies au 15 mars de chaque annĂ©e.
Ci joint, le premier volet consacrĂ© Ă lâintervention de RenĂ© Naba Ă lâoccasion dâun colloque tenu Ă GenĂšve, Ă lâinitiative de lâInstitut Scandinave des Droits de lâhomme (SIHR), de lâUnion des Radios et TĂ©lĂ©visions Musulmanes, du Geneva Center for Democracy and Human Rights et de The Organization for Defending Victims of Violence.
De la phobie et de lâIslamophobie
Par René Naba, Directeur du site https://www.madaniya.info/
Membre du groupe consultatif de lâInstitut Scandinave des Droits de lâHomme. (SIHR)
De la haine, de la phobie et de lâislamophobie
La haine est un sentiment violent qui pousse Ă vouloir du mal Ă quelquâun et Ă se rĂ©jouir du mal qui lui arrive. La phobie est, quant Ă elle, une peur dĂ©mesurĂ©e et irrationnelle, dĂ©clenchĂ©e par une circonstance sans danger.
La haine est condamnable en soi. La phobie se soigne quelle quâelle soit. De mĂȘme que lâislamophobie, ainsi que la nĂ©grophobie, lâarabophobie, et naturellement la judĂ©ophobie mais aussi la palestinophobie, la plus rĂ©cente pathologie contemporaine que des puristes de la dĂ©mocratie occidentale cherche Ă Ă©radiquer sous lâinfamante accusation dâantisĂ©mitisme, en application de la Loi IRHA en France
Cf ces liens
- https://www.renenaba.com/de-laccusation-dantisemitisme-comme-arme-de-dissuasion/
- https://www.renenaba.com/ne-exporter-conflit-israelo-palestinien-france/
LâIslamophilie, prĂ©curseur paradoxale de lâIslamophobie
Aussi paradoxal que cela puisse paraĂźtre lâislamophilie a Ă©tĂ© prĂ©curseur de lâIslamophobie.
Il fut un temps pas si lointain, en effet, oĂč le musulman barbu Ă©tait activement courtisĂ© dans la sphĂšre occidentale. Le musulman Ă©tait beau, parĂ© de toutes les vertus et il Ă©tait de bon chic prendre la pose avec un barbu, surtout sâil Ă©tait coiffĂ© dâun turban et armĂ© dâun kalachnikov.
Les djihadistes de la dĂ©cennie 1980 Ă©taient ainsi gratifiĂ©s du glorieux titre de «combattants de la liberté» dans la mesure oĂč leur guerre coĂŻncidait furieusement avec les objectifs de lâOTAN. Ce fut le cas en Afghanistan dans la dĂ©cennie 1980, dans la guerre anti- soviĂ©tique dâAfghanistan, puis en Bosnie, en TchĂ©tchĂ©nie et mĂȘme, dans la dĂ©cennie 2010, en Libye et en Syrie oĂč la France, seul pays au monde se rĂ©clamant de la laĂŻcitĂ©, fera alliance avec la Turquie et le Qatar, parrains de la confrĂ©rie des FrĂšres Musulmans, pour dĂ©truire ces deux pays arabes Ă structure rĂ©publicaine, sans endettement extĂ©rieur.
LâEurope, base arriĂšre aux «combattants de la liberté» de lâĂ©poque afghane
Sous lâaile protectrice amĂ©ricaine, lâArabie saoudite a dĂ©ployĂ© la plus grande ONG caritative du monde Ă des fins prosĂ©lytes, Ă la conquĂȘte de nouvelles terres de mission, dans la dĂ©cennie 1970-1980, particuliĂšrement lâEurope, Ă la faveur du boom pĂ©trolier et de la guerre dâAfghanistan. Ce dĂ©ploiement arachnĂ©en sâest dĂ©veloppĂ© par un usage intensif de la politique du chĂ©quier.
Pour une poignĂ©e de dollars, lâEurope en perdra son Ăąme. Elle succombera aux charmes discrets des pĂ©trodollars pour devenir la principale plate-forme de lâEmpire mĂ©diatique saoudien, le principal refuge des dirigeants islamistes dĂ©signĂ©s depuis Ă la vindicte publique, rĂ©ussissant mĂȘme le tour de force dâabriter davantage de dirigeants islamistes que lâensemble des pays arabes rĂ©unis. Soixante dirigeants islamistes rĂ©sidaient en Europe occidentale depuis la guerre anti soviĂ©tique dâAfghanistan, dans la dĂ©cennie 1980, en sus des deux chefs de file de la confrĂ©rie des FrĂšres Musulmans, SaĂŻd Ramadan (Ăgypte) en Suisse, et Issam Al Attar (Syrie) Ă Aix La Chapelle.
Le Royaume saoudien a ainsi dĂ©pensĂ© 87 milliards de dollars entre 1980 et 2000 pour financer le prosĂ©lytisme religieux selon le rite wahhabite Ă travers le Monde, ciblant en prioritĂ© le Pakistan, la puissance atomique sunnite, officiellement pour contrer lâaccession de lâIran au rang de «puissance du seul nuclĂ©aire», prĂ©cise la revue «Middle East Monitor» dans son Ă©dition de dĂ©cembre 2015, dont la version arabe est publiĂ©e par le journal libanais «Al Akhbar».
Le royaume saoudien a Ă©difiĂ© des centres religieux en Europe pour une superficie de 3.848 m2 Ă Melilla et Madrid (Espagne), Lisbonne, Rome, Londres, Vienne, GenĂšve ainsi que Mantes La Jolie (rĂ©gion parisienne), sans oublier lâacquisition de chaires universitaires dans des Ă©tablissements de renommĂ©e internationale.
Ă lui seul, le Roi Fahd, lâhomme par excellence des AmĂ©ricains, avait allouĂ© une quote-part des royalties pĂ©troliers au financement du prosĂ©lytisme Ă travers le Monde, de lâordre de 1,8 milliards de dollars par an, pendant vingt ans.
Le tropisme des intellectuels pro israĂ©liens Ă lâĂ©gard de lâIslam pĂ©riphĂ©rique.
Les AmĂ©ricains dĂ©testent les Chinois et les Musulmans, mais adorent les OuĂŻghours, pourtant chinois et musulmans, pour la simple raison quâils sont anti chinois
Mais le trait commun aux mouvements indĂ©pendantistes islamistes -leur spĂ©cificitĂ©- est leur hostilitĂ© collective aux ennemis de lâOTAN et leur parrainage par des personnalitĂ©s philo sionistes avec, en corollaire, lâoccultation du fait national palestinien. Cela vaut pour Al QaĂŻda, dans la dĂ©cennie 1980, les Bosniaques, dans la dĂ©cennie 1990, les TchĂ©tchĂšnes, dans la dĂ©cennie 2000, les groupements islamistes de la dĂ©cennie 2010, dans la sĂ©quence dite du «printemps arabe», et les OuĂŻghours, enfin, dans la dĂ©cennie 2020.
Dans une subtile rĂ©partition des rĂŽles, Bernard Henry LĂ©vy, le fer de lance mĂ©diatique pro israĂ©lien sur le thĂ©Ăątre europĂ©en, sâest fait le dĂ©fenseur du commandant Massoud Chah et des Arabes Afghans, Bernard Kouchner, des supplĂ©tifs kurdes des AmĂ©ricains et du Darfour, AndrĂ© Glucksmann, lui, sâest rĂ©servĂ© les TchĂ©tchĂšnes et son fils RaphaĂ«l, les OuĂŻghours. Au point que lâengouement de Gluckman jr pour les OuĂŻghours a suscitĂ© des interrogations pour sa concomitance avec lâattention portĂ©e par les Etats Unis Ă cette minoritĂ© musulmane de Chine. Au point de penser que les AmĂ©ricains adorent les musulmans chinois, en lâoccurrence les OuĂŻghours, proportionnellement Ă leur dĂ©testation des Chinois et des musulmans.
Ce tropisme trompeur conduira en France chaque notabilitĂ© intellectuelle Ă disposer de sa minoritĂ© protĂ©gĂ©e, comme la marque de la bonne conscience chronique de la mauvaise conscience, comme une sorte de compensation Ă son trop grand dĂ©sintĂ©rĂȘt pour les Palestiniens, substituant leur hostilitĂ© aux revendications du noyau central de lâIslam, la Palestine et le Monde arabe, par un soutien Ă lâIslam pĂ©riphĂ©rique. Et faire, par exemple, du Darfour, un contre-feu mĂ©diatique Ă Gaza. La guerre du YĂ©men se dĂ©roule Ă huis clos.
Mais comment expliquer quâaucune voix de la grande conscience humaine, pas plus Bernard Kouchner, fondateur de «MĂ©decins sans frontiĂšres», que Bernard Henry LĂ©vy, pourtant tous deux prompts Ă sâĂ©gosiller lâun pour le pour le Darfour, lâautre pour le Kurdistan irakien, nâont pris la peine de dĂ©noncer ce massacre en circuit fermĂ©. Encore moins la troisiĂšme grande conscience, lâhĂ©ritier RaphaĂ«l Glucksmann, le nouveau venu dans la vocifĂ©ration humanitariste pro OuĂŻghours.
Pour aller plus loin sur ce thĂšme, cf ce lien
Des Islamophilistes
GĂ©nĂ©ration spontanĂ©e surgie lors de la Guerre de Syrie, en 2010, au fonctionnement rĂ©ticulaire, ils feront office de «tontons flingueurs» de la bureaucratie française, les drones tueurs de toute pensĂ©e dissidente, au mĂ©pris de la tradition de rigueur et dâobjectivitĂ© scientifique de la recherche acadĂ©mique française. Le plus en vue de ces islamophilistes nâest autre que François Burgat. FĂ©brile, vibrionnaire, lâancien rĂ©sident de Damas Ă la tĂȘte de lâInstitut Français Pour le Proche Orient (IFPO), sâest arrogĂ©, lui, le rĂŽle de chef de meute des islamophilistes se vivant en Bachagha de lâislamologie nĂ©o-colonialiste. Il a ainsi achevĂ© sa carriĂšre, par sa gratification du sobriquet de «Burka», glanĂ© sur le champ de bataille imaginaire de ses fantasmes, pour ses ĆillĂšres idĂ©ologiques et sa dĂ©confiture intellectuelle dans le dĂ©cryptage des soulĂšvements arabes de lâhiver 2011.
De lâ Arabophobie
Contemporaine des guerres dâindĂ©pendance des pays arabes, dans la foulĂ©e de la fin de la II me Guerre mondiale (1939-1945), lâarabophobie sâest accompagnĂ©e dâun tropisme exarcerbĂ© envers les riches pĂ©tromonarchies, de lâIran, gendarme du Golfe, Ă lâArabie saoudite, ravitailleur du systĂšme Ă©nĂ©rgĂ©tique mondiale, aux Rois du Maroc et de Jordanie, les voltigeurs de pointe de la coopĂ©ration clandestine avec lâEtat HĂ©breu; enfin Ă la Turquie, seul pays musulman membre de lâOtan, quand bien mĂȘme non riverain de lâOcĂ©an atlantique. De Gamal Abdel Nasser (Ăgypte), Ă Hafez Al Assad (Syrie), Ă Houari Boumediene (AlgĂ©rie), en passant par Yasser Arafat (Palestine) et Hassan Nasrallah (Liban), tous ont eu lâhonneur dâassumer la fonction de croquemitaine sans que jamais personne nâait songĂ© Ă Ă©tablir un lien entre lâarrogance occidentale et la radicalisation des contestataires de sa suprĂ©matie.
De lâislamophobie
Lâislamophobie est un terme polysĂ©mique qui se dĂ©finit Ă©tymologiquement comme la peur ou la crainte de lâislam, mais dont le sens peut aussi dĂ©signer la notion dâune hostilitĂ© envers lâislam ou les musulmans.
Certes lâIslam nâest pas incompatible avec les valeurs du capitalisme et de lâĂ©conomie libĂ©rale. Certes, nombreuses sont les minoritĂ©s musulmanes persĂ©cutĂ©es Ă travers le Monde. Quâelles prennent les armes contre leurs tyrans peut paraĂźtre lĂ©gitime pour faire aboutir leurs revendications. Mais les minoritĂ©s musulmanes nâont pas le monopole des persĂ©cutions. Dâautres minoritĂ©s, -chrĂ©tiennes celles-lĂ - sont persĂ©cutĂ©es par des Musulmans comme en tĂ©moignent les exactions de lâĂtat Islamique (Daech) en Irak et en Syrie.
Dâautres minoritĂ©s musulmanes, mais chiites celles-lĂ , sont, elles, persĂ©cutĂ©es par des musulmans, comme câest le cas depuis quinze ans Ă BahreĂŻn sans la moindre protestation occidentale. Pour aller plus loin sur ce thĂšme, cf ce lien: https://www.renenaba.com/golfe-la-revolte-oubliee-du-bahrein/
Et de nombreuses populations musulmanes sunnites sont opprimées par leurs propres gouvernants dans le silence complice des états occidentaux. Pourquoi alors une telle impunité? TrÚs simplement pour la simple raison que la minorité musulmane mise en valeur à un moment donné doit répondre à un objectif stratégique.
La crĂ©ance du Monde musulman Ă lâĂ©gard de lâOccident
Partenaire majeur de lâAlliance atlantique durant la guerre froide soviĂ©to-amĂ©ricaine, le Monde musulman dispose dâune dette dâhonneur Ă lâĂ©gard de lâOccident, avec la Turquie en sentinelle avancĂ©e de lâOtan sur le flanc sud de lâURSS, amplifiĂ©e par la participation de 50.000 arabo-afghans Ă la guerre contre lâarmĂ©e rouge en Afghanistan, avec en surplus la participation de prĂšs de 2 millions dâarabo africains aux deux guerres mondiales contre lâAllemagne.
Mais, paradoxalement, en dĂ©pit de cette contribution, unique dans lâhistoire, lâIslam et les Musulmans constituent une thĂ©matique majeure de la polĂ©mologie contemporaine, dĂ©sormais promus au rĂŽle dâĂ©pouvantail dans la production intellectuelle occidentale, alors que les pays musulmans sont les grands perdants de la coopĂ©ration islamo-occidentale.
La Turquie ne dispose mĂȘme pas dâun strapontin au sein de lâUnion EuropĂ©enne et pas une parcelle de la Palestine nâa Ă©tĂ© restituĂ©e aux Palestiniens, alors que parallĂšlement, lâopĂ©ration française Serval au Mali, en janvier 2013, pour neutraliser le groupement Ansar Eddine du Qatar, de mĂȘme que lâopĂ©ration Sangaris en RCA, ont affranchi la France de sa dette Ă lâĂ©gard des troupes dâoutre mer. En surplomb, les suppliques du Mufti de lâOtan Youssef Qaradawi, pour bombarder des pays arabes (Libye, Syrie), ont libĂ©rĂ© les anciennes puissances coloniales occidentales de leur dette Ă lâĂ©gard des Arabes et des Musulmans.
Le Monde musulman a Ă©tĂ© le dindon de la farce de la stratĂ©gie occidentale et la Palestine, le cadet des soucis des groupements terroristes islamiques. Autrement dit et plus concrĂštement, lâOccident, dans la plus pure tradition du capitalisme sauvage, aime les Arabes riches, les Musulmans riches et les Noirs riches, de mĂȘme que la chair Ă canon islamiste, mais voue une dĂ©testation absolue au reste la population de cette catĂ©gorie humaine.
La publication des caricatures du prophĂšte de lâIslam
La publication de caricatures du prophĂšte de lâIslam, cinq ans aprĂšs le raid du 11 septembre 2001 contre les symboles de lâhyperpuisance amĂ©ricaine, le 30 septembre 2005, dans le journal danois Jyllands Poster, a provoquĂ© dâimportantes manifestations dans le monde arabe et musulman, exacerbant les tensions.
Le basculement consécutif aux attentats du 11 septembre 2001
Le raid du 11 septembre 2001 sur les symboles de la puissance amĂ©ricaine: LâHypotonie du Monde arabe.
Lâattentat du 11 septembre 2001 contre les symboles de lâhyperpuissance amĂ©ricaine, commis par les anciens pupilles des AmĂ©ricains, a constituĂ© un tournant majeur dans lâopinion occidentale, suscitant une islamophobie gĂ©nĂ©ralisĂ©e, amplifiĂ©e par les attentats terroristes commis dans les grandes capitales europĂ©ennes Ă la faveur de la sĂ©quence dite du printemps arabe.
Acte fondateur dâune nouvelle forme de subversion trans nationale anti occidentale tout autant quâun acte de rupture avec lâordre arabe ancien, le «Mardi Noir» -lâimplosion de bombes humaines volantes contre les symboles Ă©conomiques et militaires de la puissance amĂ©ricaine, le Pentagone Ă Washington et les Tours jumelles du Word Trade Center Ă New York,- a modifiĂ© radicalement les formes du combat politicio militaire.
La stratĂ©gie cathartique initiĂ©e entre les anciens partenaires essentiels de lâĂ©poque de la guerre froide soviĂ©to-amĂ©ricaine, -les islamistes de la mouvance saoudienne anti soviĂ©tique et leur parrain amĂ©ricain- a surtout dĂ©montrĂ© la corrosivitĂ© de lâinstrumentalisation abusive de la religion comme arme du combat politique et mis Ă nu la cĂ©citĂ© politique amĂ©ricaine.
De la prĂ©gnance dâune posture proto-fasciste de discrimination : Le cas de la France
Certes, Donald Trump a dĂ©crĂ©tĂ© un «Muslim Ban» Ă usage sĂ©lectif, mĂ©nageant les riches pays musulmans, tels lâArabie saoudite ou les Emirats Arabes Unis, mais frappant dâinterdit des pays tels que le YĂ©men, la Syrie, les Palestiniens etc.. Le message subliminal des pays occidentaux au reste du Monde pourrait se dĂ©crypter ainsi: Oui aux capitaux exotiques, non Ă lâimmigration basanĂ©e, particuliĂšrement musulmane, comme a tendu Ă la dĂ©monter la crise des subprimes, en 2008 et la guerre dâUkraine, en 2022.
Le cas de la France
Au sein des pays occidentaux, la France se distingue particuliĂšrement. Il fut un temps oĂč la France par la voix du MarĂ©chal Hubert Lyautey, «MarĂ©chal de lâIslam», avait prĂ©conisĂ© un «Califat Occidental».
La mal nommĂ©e «Ad Dawla Al Habiba», (lâEtat bien aimĂ©)- se vivait comme la «premiĂšre puissance de lâIslam arabe», face Ă la Grande Bretagne, «premiĂšre puissance musulmane au Monde» avec lâUnion Indienne englobant davantage de musulmans que la totalitĂ© des pays musulmans rĂ©unis, sous lâautoritĂ© française.
La France se vivait, en ces temps-lĂ , vizir Ă la place du vizir, calife Ă la place du calife, survivance dâune islamologie coloniale.
Mais la guerre de Syrie sâest rĂ©percutĂ©e tragiquement sur la France, le chef de file de la coalition islamo-occidentale, avec le double attentat contre Charlie Hebdo et le Bataclan. Ce double carnage a fait lâeffet dâun Ă©lectrochoc tragique en ce que ce crime odieux a Ă©tĂ© la rĂ©sultante dâun tĂ©lescopage tragique dâune double fuite: La fuite de la RĂ©publique et la fuite des paumĂ©s de lâIslam. Et rĂ©vĂ©lĂ© au monde mĂ©dusĂ© la face hideuse de «la patrie de la dĂ©claration des droits de lâhomme.
- Sur la problématique de ce double carnage, cf ce lien https://www.madaniya.info/2016/01/04/charlie-hebdo-un-an-apres/
Cette France lĂ se dĂ©bat dans les remugles de son histoire, Ă lâarriĂšre plan dâun dĂ©bat nausĂ©abond sur le voile, la burqa, le «sĂ©paratisme», «le grand remplacement», «lâĂ©quipe de France black black black risĂ©e de lâEurope» qui propulse nĂ©anmoins Ă lâAcadĂ©mie Française lâauteur de cette saillie raciste, Alain Finkielkraut, des «territoires perdus de la RĂ©publique» du seul pays se rĂ©clamant de la laĂŻcitĂ© mais nĂ©anmoins un des principaux soutiens des groupements terroristes islamistes dans les guerres contre la Libye et la Syrie. Un dĂ©bat cyclique. Un dĂ©bat inĂ©puisable mais si Ă©puisant pour un pays animĂ© dâune vision invraisemblablement Ă©gocentrique, la France, en ce quâil rĂ©vĂšle et sa fragilitĂ© et la friabilitĂ© de sa sociĂ©tĂ©.
LâIslam en Occident, particuliĂšrement en Europe, est le premier groupement ethnico religieux identitaire sĂ©dimentĂ© hors de la sphĂšre grĂ©co romaine et judĂ©o-chrĂ©tienne. Ce nâest pas tant lâIslam qui fait peur, mais son positionnement gĂ©ostratĂ©gique. Religion de dimension planĂ©taire, en phase ascendante, alors que la chrĂ©tientĂ© en Occident est en reflux du fait de la laicisation des sociĂ©tĂ©s, lâIslam se dĂ©ploie sur le flanc sud de lâOTAN, tout au long de la façade mĂ©ridionale de la MĂ©diterranĂ©e, aux confins de la Russie et de la Chine. Une mer humaine musulmane de 1,5 milliards de personnes de Tombouctou Ă Kaboul, dont la continuitĂ© est entravĂ©e par une enclave exogĂšne: le foyer Balfour en Palestine. Ce nâest donc pas tant lâIslam qui est phobique, mais son continium stratĂ©gique. Le Muslim Green Belt. LĂ rĂ©side le danger. VoilĂ le repoussoir.
Pour aller plus loin sur ce thĂšme, cf ce lien