Georges Semaan portant son fils, le très regretté Lt Nadim Semaan le jour de la la cérémonie de graduation des élèves officiers à Fiyadiyé, quelques semaines avant son martyr.
Liban, 21 juin 2015. Une date symbolique où l’on célèbre le début d’une saison, la commémoration de celle qui sans elle, la vie serait une erreur, ainsi que la fête de l’auteur des jours. Une date faisant écho au 21 mars, marquée également par le début d’une saison, la fête de la poésie et la fête des mères, mais en sa version masculine.
Aujourd’hui, on chouchoute nos papas, ces héros de la vie de tous les jours, profitant de cette occasion afin de leur exprimer notre amour, notre reconnaissance envers tant d’affection et de bienveillance. Les moins chanceux, se rappellent de leurs pères qui ne sont plus de ce monde, formulent une prière à leur intention, et partagent les beaux souvenir en famille.
En ce dimanche, un message touchant vu par hasard m’a interpellé, et m’a fait penser aux papas que la nations oublient … Je ne serais pas aussi éloquente que l’auteur du message, un papa qui a perdu son fils, mais je me contenterais de dédier ces quelques lignes aux parents des militaires libanais martyrs, ces papas qui ont subi le mal de perdre ceux pour qui ils ont sacrifié leur jeunesse afin qu’ils soient leur fierté, mais qui ont été frappé par la calamité de les perdre, à Deniyé, Nahr el Bared, Aabra, Ersal, Tripoli, Akkar … parce qu’il n’y a plus de Pères de la Nation dans ce pays pour le sauver, et pour faire que ces sacrifices cessent pour qu’on puisse avoir un Etat, une Patrie …
Pour la fête des Pères, voici le message du militaire à la retraite M. Georges Semaan, père du Lieutenant Nadim Semaan, tombés en martyrs durant le guet-apens à Bhenine, au Nord Liban :
“Tout ce que je voudrais te dire papa, à la veille de la fête des pères, c’est que tu me manques, et que personne ne peut imaginer combien « j’ai envie de dormir à tes côtés ce matin dans ton cercueil, mais le cadenas de ta tombe est déjà rouillé et je n’arrive pas à débloquer sa serrure ».
Papa, mon cœur va éclater… 50 années de ma vie, personne n’a pu me vaincre, même Dieu et le diable ont essayé de m’anéantir mais n’ont pas réussi à le faire.
Papa, tu me connais très bien, rien ne peut me mettre à genoux, quoiqu’il arrive, je reste debout et rien ne me courbe l’échine.
Mais papa, lorsqu’ils ont su que mes enfants sont mon unique talon d’Achille, j’ai reçu le coup de grâce avec ton décès et je ne suis plus qu’une épave, un amas de débris …
Qu’ils sachent qu’ils ont pu me vaincre à travers mes enfants, mais ils n’ont pas vaincu ma personne …
Je t’aime papa, mon âme et mon souffle, je t’aime mon fils, mon héros, je t’aime papa …”
Georges Semaan
(message original en arabe libanais)