Le siège de l'Association des Banques du Liban (ABL). Crédit Photo: NNA.

L’heure n’est pas à l’accalmie mais plutôt au durcissement des mesures, indiquent des sources proches de l’Association des Banques du Liban, en dépit de l’acceptation du recours présenté par la Fransabank qui a amené à la levée des scellés apposés à certaines de ses agences.

Certains dirigeants de l’ABL craignent en effet les conséquences de l’inculpation pour détournement de fonds du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé et de son frère Raja qui aurait déjà avoué les faits qui lui sont reprochés. De source médiatique, on indique même que ceux déjà mis en examen coordonneraient leurs versions des faits;

Pour rappel, 14 banques et leurs dirigeants de celles-ci sont également nommés dans la procédure dite Forry Associates et certains d’entre eux ont déjà fait l’objet d’une demande du gel de leurs actifs et biens avec interdiction à se rendre à l’étranger. Il s’agit notamment du cas du président de l’ABL lui-même et Pdg de la Bank of Beirut, Salim Sfeir et de ceux de la Banque Audi Samir Hanna, de la SGBL Antoun Sehnaoui propriétaire aussi d’un nouveau site d’information francophone entre autre, de Saad Azhari pour la Blom Bank et de l’ancienne ministre de l’intérieur Raya Hassan, dirigeante de la Bank Med dont la famille de l’ancien premier ministre Rafic Hariri est le principal actionnaire. 

Selon les termes du contrat, Forry Estate recevait ainsi une commission des 3/8ème des 1% commissions sur l’achat des certificats de dépôts de l’état via la Banque du Liban par les banques privées entre 2004 et 2014. Ces montants qui atteignaient ainsi ensuite plusieurs millions de dollars étaient reversés et redistribués, selon les aveux même de Riad Salamé, en connaissance de la commission centrale de la Banque du Liban, d’où le dépôt d’une nouvelle plainte visant les collaborateurs du gouverneur de la Banque du Liban dont son conseil d’administration.

Cependant, le contrat signé par la Banque du Liban avec les banques locales ne stipule pas le nom de Forry Associates, ce qui amène les experts judiciaires à s’interroger sur les versements effectués au bénéfice de cette entreprise et transférés en connaissance de cause par 6 banques locales et leurs dirigeants à l’étranger. 

Si pour l’heure, les établissements bancaires devraient ainsi rouvrir leurs portes, le premier ministre Najib Mikati, par ailleurs lui-même actionnaire d’une des principales banques du pays, aurait promis à l’ABL de tenter à remédier aux plaintes dont ils font l’objet. Les banques libanaises estiment que l’interdiction et les affaires qui les visent pourraient amener à la clôture des comptes de leurs banques auprès de leurs correspondants à l’étranger et induire un effondrement du secteur dans sa totalité. Cependant, les observateurs notent que les banques correspondantes aux banques libanaises ont déjà réduit les lignes de crédit qui leur était auparavant attribuées considérant celles-ci déjà en état de défaut de paiement sélectif depuis la mise en place d’un contrôle informel des capitaux en novembre 2019, comme le soulignent les rapports des agences de notation à l’époque.

Pour rappel, ce lundi, le gouverneur de la Banque du Liban a été inculpé par la procureur du Mont Liban, la juge Ghada Aoun et son dossier a été transféré devant le juge d’instruction Nicolas Mansour suite aux renseignements obtenus par des enquêteurs en France ou en Suisse, pays où il est également visé par des plaintes pour détournement de fonds.

Pour rappel, le site Mediapart a révélé dans un article en date du 18 mars de nouveaux aspects des enquêtes en cours en France dans le cadre du dossier Salamé. Il note ainsi que l’avocat du gouverneur de la Banque du Liban aurait changé la version des faits de son client ou encore que d’importants transferts ont eu lieu suite au dépôt de plaintes à son encontre et à l’encontre de ses proches. Sa fortune fait aussi l’objet d’interrogations: “l’avocat assure que son client disposait d’un patrimoine de 23 millions de dollars lors de sa prise de fonction à la BDL en 1993, en partie le fruit d’un héritage de «la fin des années 1970, composé d’actifs immobiliers au Liban, lesquels ont été évalués en 2015 à 11 millions de dollars», des sommes aujourd’hui très éloignées du patrimoine dont il dispose et qui serait estimé à plus d’un milliard de dollars.

Parmi ces biens, se trouve un appartement loué par la Banque du Liban à à Anna Kozakova, qui a eu une fille adultérine avec le gouverneur qui l’a ensuite reconnu. Cet achat aurait été lui-même effectué suite au versement de sommes conséquentes via la location par la Banque du Liban, sans contrats de biens immobiliers à Paris, eux même achetés via les fonds déjà obtenus via Forry Associates.

Focus

The report published in 2020 by the Foundation for Defense of Democracies and entitled Crisis in Lebanon, Anatomy of a financial Collapse considers all the Lebanese banks studied as insolvent. They are also threatened by legal proceedings, accused of money laundering and because of the link of certain establishments with Hezbollah in the USA.

• Bank Audi SAL
• Bank of Beirut SAL
• Bank of Beirut and the Arab Countries SAL
• Bankmed SAL
• Banque Libano-Française SAL
• BLOM Bank SAL
• Byblos Bank SAL
• Lebanese SAL credit
• Fenicia Bank SAL
• Fransabank SAL
• IBL Bank SAL
• Lebanon and Gulf Bank SAL
• MEAB Bank SAL
• Société Générale de Banque au Liban SAL

Among the banks cited:

In total, the 14 banks taken into account would require an injection of 67 billion dollars, which is far from the maximum sums that Lebanon could obtain in the framework of international aid, that is to say 26 billion dollars (15 billion dollars loans via the IMF and $ 11 billion via CEDRE on the condition of putting in place the economic, monetary and financial reforms necessary to unblock them).

According to calculations made by a foreign expert, all the establishments would require massive injections of funds, going up to 11.9 billion dollars for the BLOM alone, followed by 11 billion dollars for the Bank Audi, amounts today impossible to pay. find in Lebanon itself. The risk of bankruptcy or even complete shutdown is therefore present for these establishments with significant losses for current shareholders.

They could only survive if they merge or haircuts the deposits present.

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