La Livre Libanaise s’effondre face au dollar sur fond de difficultés liées à la formation du nouveau gouvernement et d’incertitudes politiques et économiques.

Ainsi, le taux de change au marché noir est désormais de 7 300 LL/USD à l’achat et de 7 400 LL/USD à la vente contre 6 700 LL/USD à l’achat et 6 800 LL/USD à la vente 3 jours plus tôt.

Autre incertitude, le niveau des réserves monétaires disponibles de la Banque du Liban qui devraient être épuisées d’ici à 2 ou 3 semaines. La fin du programme de subvention à l’achat des produits de première nécessité, farine, carburants ou encore médicaments, devrait provoquer une hausse importante des prix et donc une détérioration supplémentaire de la monnaie locale face aux devises étrangères.

La Banque du Liban ferait déjà face à certaines difficultés pour financer l’achat de médicaments et d’équipements médicaux, indiquent les propriétaires d’hôpitaux privés qui ont dû momentanément interrompre l’accueil de patients la semaine dernière en raison des pénuries et cela en dépit des propos des autorités politiques qui se voulaient rassurants. Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé aurait également refusé de recevoir leurs représentants pour discuter des difficultés actuelles face à la circulaire 573 de la Banque Centrale tentant de limiter la masse monétaire.

La Banque du Liban serait également fortement critiquée en interne après son refus de répondre à un certain nombre de questions posées par Alvarez & Marsal en charge de mener l’audit juricomptable de ses comptes. Certains experts jugent que le refus du gouverneur de la Banque du Liban ne serait pas lié au secret bancaire ou aux réglementations régissant le secteur financier mais plutôt viserait à faire échouer cet audit. En effet, celui-ci pourrait montrer un certain nombre d’anomalies qui se seraient produites lors du mandat de Salamé à la tête de la Banque Centrale.

Cependant, sans un audit juricomptable pour chiffrer les pertes de la Banque du Liban, les négociations avec le Fonds Monétaire Internationale, actuellement suspendues, pourraient échouer et avec elles, l’attribution de l’aide économique de la communauté internationale jugée nécessaire pour la relance de l’économie locale.

Sans cette aide, le système financier aussi pourrait s’effondrer, ce qui pourrait amener à un crash des banques locales.

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