Un article publié par le journal araphone Al Akhbar indique le Président des agents de change aurait coordonné sa politique de manipulation du cours de la livre libanaise avec le gouverneur de la Banque du Liban lui-même.

Selon le contenu de l’article disponible en arabe, Mahmoud Mourad aurait indiqué que le gouverneur de la Banque du Liban achetait des dollars sur le marché afin de maintenir une parité élevée du billet vert au lieu d’injecter des liquidités sur les marchés financiers. Ces opérations, selon l’enquête préliminaire, auraient été menées par le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, lui-même, ce qui engagerait sa responsabilité pénale.

Les sources judiciaires citées par le journal indiquent que les bureaux de change ont agi en coordination avec la Banque du Liban. Le directeur des opération de trésorerie de la BDL, Mazen Hamdan, aurait même avoué avoir acheté des dollars afin de maintenir un taux élevé, au lieu d’intervenir pour défendre la monnaie locale.

Aussi, la création d’un marché de change parallèle a provoqué une hausse du taux d’inflation et donc des prix.

Le Procureur Financier, le juge Ali Ibrahim a ouvert une enquête à l’encontre de Mazen Hamdan et aurait demandé à la Banque du Liban des documents en lien avec cette affaire. Ce dernier, aurait avoué entretenir une relation qualifiée de commerciale avec les agents de change.

Pour l’heure, l’implication supposée du gouverneur – qui jouit d’une protection politique de la part de l’ancien premier ministre Saad Hariri et de ses alliés – pourrait constituer “une violation claire des obligations qui lui sont imposées par la loi monétaire et de crédit” qui régit la Banque du Liban”, ce qui confirmerait les propos du Premier Ministre Hassan Diab faisant état de certaines suspicions à son égard.

L’article du journal s’interroge au final sur l’attitude du procureur financier, le juge Ali Ibrahim et sur sa capacité à convoquer le gouverneur de la Banque du Liban et des autorités elles-mêmes qui devraient remplacer Riad Salamé.

Al Akhbar rappelle que la Banque du Liban qui fait face à de nombreuses pertes aurait dissimulé la taille réelle de ses actifs.

Par ailleurs, le journal rappelle que la BDL a adopté une circulaire permettant dernièrement le retrait de montants prélevés sur des comptes dollars au taux dit du marché, soit à 3 200 LL/USD au lieu de la parité du marché noir, constituant ainsi une reconnaissance, de facto, d’une dévaluation de la livre libanaise.

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