Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé s’est finalement présenté devant le juge Charbel Abou Samra en présence des enquêteurs européens présents au Liban. Pour rappel, il est accusé de détournements de fond et de blanchiment d’argent. Cette entrevue a eu lieu sous forte présence sécuritaire, avec un déploiement massif de l’armée libanaise et des forces de sécurité intérieure.

Ce mercredi, Riad Salamé s’était abstenu de se rendre à un premier rendez-vous judiciaire au prétexte d’une présence d’enquêteurs étrangers qui violeraient ainsi la souveraineté du Liban. Cette position a été rejetée par le juge d’instruction en charge du dossier côté libanais qui avait fixé un nouveau rendez-vous ce jeudi.

Pour rappel, Riad Salamé s’était aussi abstenu à se présenter lors des différentes audiences judiciaires pour lesquelles il avait été convoqué sur fond d’accusation de spéculation contre la livre libanaise mais aussi de détournements de fonds, au prétexte que l’immunité conférée par sa fonction. Par ailleurs, il a déjà fait l’objet d’une inculpation pour détournement de fonds et fait l’objet d’un mandat d’arrêt publié par la juge Ghada Aoun, sans que celui-ci soit exécuté par les forces de sécurité intérieure, bénéficiant ainsi de la protection d’une partie de la classe politique locale.

Cependant, les procédures en cours à l’étranger semblent aujourd’hui avoir permis le déblocage du dossier même si des interrogations portent sur l’attitude du juge Charbel Abou Samra, certaines sources notant sa proximité avec des personnes impliquées politiquement ou dans les milieux financiers ou encore le fait qu’il avait accordé un non-lieu au premier ministre Najib Mikati également accusé de détournement de fonds de la BdL par la justice monégasque.

Il est attendu que Riad Salamé soit dans l’obligation de répondre à plus de 100 questions concernant le dossier Forry Associates Ltd. Il est ainsi accusé d’avoir détourné plus de 330 millions de dollars de fonds de la Banque du Liban via diverses banques notamment libanaises et ainsi financé l’achat d’un important parc immobilier dans plusieurs pays européens. 120 Millions de dollars auraient ainsi été déjà gelés.

Par ailleurs, plusieurs de ses proches sont également mis en cause dans un dossier qui pourrait s’avérer être explosif pour une grande partie de la classe politique libanaise.

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