La prise dâotages politique est une pratique courante en Arabie saoudite et Saad Hariri, le chef du gouvernement libanais, avant dâĂȘtre captif des Saoudiens Ă Riyad, aurait mĂȘme participĂ© Ă une opĂ©ration similaire Ă lâencontre dâun jeune prince contestataire, selon les rĂ©vĂ©lations de Moujtahed, le gazouilleur le plus cĂ©lĂšbre du Royaume.
La pratique est ancienne et remonte à la décennie 1970.
En Partenariat avec Manidaya.info – Lâexemple le plus connu est celui de Nasser As SaĂŻd, le chef de lâopposition saoudienne, enlevĂ© Ă Beyrouth, en pleine guerre civile libanaise, par les services saoudiens avec la complicitĂ© de dirigeants palestiniens, notamment Abou Zaim, responsable militaire du Fatah pour le sud Liban, agissant sur ordre dâAbou Iyad, le bras droit de Yasser Arafat. Nasser As SaĂŻd, auteur dâun remarquable ouvrage sur «Le Royaume dâAl Saoud», droguĂ©, a Ă©tĂ© jetĂ© par dessus bord dâun avion militaire saoudien au dessus du Robh Al Khali, le quart dĂ©sertique du royaume.
Que des dirigeants palestiniens se soient prĂȘtĂ©s Ă de telles compromissions morales, quâils aient livrĂ© un opposant politique Ă une dictature, explique une part de leur dĂ©confiture dans le commandement de leur guerre de libĂ©ration nationale.
Le 2eme cas connu est celui du prince Sultan Ben Turki Ben Abdel Aziz, petit fils du fondateur du Royaume.
Sultan a Ă©tĂ© enlevĂ© dans le palais du Roi Fahd Ă GenĂšve, Ă la suite dâun traquenard, droguĂ© et exfiltrĂ© de Suisse via un avion dâĂ©vacuation sanitaire vers lâArabie saoudite oĂč il a Ă©tĂ© maintenu sous contrĂŽle entre hospitalisation et rĂ©sidence surveillĂ©e. Son tort est dâavoir dĂ©noncĂ© un vaste rĂ©seau de corruption entre Rafic Hariri, ancien premier ministre du Liban et pĂšre de Saad et des princes de la famille royale saoudienne. Son rapatriement forcĂ© a Ă©tĂ© alors dĂ©cidĂ©.
Le scĂ©nario de lâenlĂšvement
Les protagonistes ont mis Ă profit la visite en Suisse du prince hĂ©ritier Abdallah, Ă lâĂ©poque chef de la garde nationale pour mettre en Ćuvre leur stratagĂšme, ordonnĂ© dâailleurs par Abdallalh en personne.
Sultan, natif de 1968 et ùgé alors de 35 ans, a été invité au palais royal à GenÚve par Abdel Aziz, fils du Roi Fahd, et Sultan Al Cheikh au prétexte de conclure un arrangement. Au terme du déjeuner, les deux conjurés se sont éclipsés prétextant un coup de fil, leur hÎte a été alors immobilisé par cinq gardes de corps masqués, drogué et expédié vers Riyad, via un Boeing 747 sanitaire appartenant à la famille royale saoudienne.
La totalité du récit de Moujtahed sur ce lien
La 3me tentative, avortĂ©e celle-lĂ , a Ă©tĂ© dirigĂ©e contre Sara Bint Talal, la sĆur de milliardaire Walid Ben Talal, avant sa demande dâasile politique Ă Londres.
Khaled Al Toueidjiry, Ă lâĂ©poque secrĂ©taire particulier du Roi Abdallah , a conviĂ© Ă dĂ©jeuner en vue dâun arrangement la princesse. Flairant un traquenard, la princesse sâest esquivĂ©e. Sarah Ă©tait dĂ©nommĂ©e «princesse Barbie» en raison de sa tendance Ă faire ses emplettes au supermarchĂ© en limousine.
LĂ aussi, quâune princesse de sang royal saoudien quĂȘte lâasile politique auprĂšs de son ancien colonisateur donne la mesure de lâĂ©touffoir saoudien et de lâintolĂ©rance de ses dirigeants.
La liste nâest pas limitative. Pour sâen convaincre, il suffit de mĂ©diter sur le sort rĂ©servĂ© au prĂ©sident nominal du YĂ©men, Abed Rabbo Hadi, en rĂ©sidence surveillĂ©e, en Arabie Saoudite, uniquement autorisĂ© Ă se manifester selon les besoins de la stratĂ©gie saoudienne.