La situation des réfugiés syriens au Liban reste une préoccupation majeure pour la communauté internationale, avec une visite prévue le 2 mai de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accompagnée du président chypriote Nikos Christodoulides. Cette visite, annoncée par la délégation de l’Union européenne au Liban, inclura des réunions au Grand Sérail avec le Premier ministre par intérim Najib Mikati et avec le président du Parlement, Nabih Berri, à Ain el Tineh.

Le Liban, en proie à une grave crise économique depuis 2019, abrite environ 805 000 réfugiés syriens enregistrés par les Nations Unies, bien que les estimations locales situent ce chiffre entre 1,5 et 2 millions. Ces réfugiés, en grande majorité perçus comme fuyant le conflit civil syrien désormais dans sa quatorzième année, vivent dans des conditions précaires, avec 90 % d’entre eux sous le seuil de pauvreté. Toutefois, selon les déclarations récentes du président Christodoulides, un nombre significatif de ces migrants chercheraient à quitter le Liban pour des raisons économiques plutôt que politiques.

La recrudescence des départs de migrants depuis le Liban, surtout vers Chypre, a suscité une réaction de la part des autorités chypriotes et libanaises qui ont appelé l’Union européenne à soutenir financièrement le Liban pour empêcher ces migrations. Selon le ministère de l’Intérieur chypriote, le nombre d’arrivées par bateau à Chypre a dramatiquement augmenté, passant de 78 entre janvier et avril 2023 à 2 140 sur la même période en 2024, la majorité étant des Syriens partis du Liban.

Face à cette situation, le Premier ministre libanais Mikati a plaidé pour un “accord-cadre” avec l’UE, similaire à ceux en vigueur avec la Tunisie et l’Égypte, pour mieux gérer la migration. Il a également souligné que la plupart des régions en Syrie sont désormais sûres, bien que cette affirmation soit contestée par des agences de l’ONU, des groupes de droits de l’homme et des gouvernements occidentaux, qui maintiennent que la Syrie n’est pas encore sûre pour une repatriation.

En parallèle, Chypre pousse pour que l’UE désigne certaines zones de la Syrie en guerre comme “zones sûres” pour faciliter le retour des réfugiés, bien que cette proposition ne soit pas prévue pour être mise en œuvre à court terme. Le ministre de l’Intérieur chypriote, Constantinos Ioannou, a mentionné que l’idée gagne du terrain au sein du bloc des 27 nations.

Les pourparlers entre les parties syriennes pour trouver une solution politique sont actuellement au point mort, et bien que Damas ait été réintégré dans la Ligue arabe l’année dernière, l’UE a précisé que les conditions pour restaurer les liens n’étaient pas encore remplies.

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