Depuis plusieurs années, les institutions libanaises font face à des défis sans précédent. La crise économique, l’instabilité politique et les tensions sociales ont mis à rude épreuve un système déjà affaibli par des décennies de corruption et de mauvaise gestion. Selon Ad Diyar, les administrations publiques peinent à remplir leurs missions de base, notamment en raison d’un manque criant de ressources humaines et financières.
Les services essentiels tels que la délivrance de documents officiels, comme les titres de propriété et les passeports, connaissent des retards significatifs. Al Joumhouria rapporte que de nombreux citoyens attendent plusieurs mois pour obtenir des documents administratifs basiques, ce qui accentue la frustration populaire. Cette paralysie est attribuée à des grèves fréquentes des fonctionnaires, qui protestent contre la dévaluation de leurs salaires et la détérioration de leurs conditions de travail.
Le rôle des élites politiques dans l’effondrement institutionnel
La résilience des institutions libanaises est également entravée par des luttes politiques internes. Selon Al Akhbar, les élites politiques exploitent souvent les crises pour renforcer leur emprise sur les institutions publiques, en plaçant des loyalistes dans des positions stratégiques. Cette politisation exacerbe l’inefficacité administrative et freine les réformes nécessaires.
Al Liwaa souligne que le manque de coordination entre les ministères aggrave la situation. Par exemple, la crise énergétique, qui impacte directement le fonctionnement des administrations publiques, est exacerbée par des conflits de compétence entre le ministère de l’Énergie et la direction générale des Finances. Ce manque de gouvernance rend impossible la mise en œuvre de solutions durables.
La gestion des crises humanitaires et ses défis
L’afflux massif de réfugiés syriens et les déplacements internes dus aux conflits dans le sud du Liban ont ajouté une pression supplémentaire sur les institutions publiques. Selon Al Quds Al Arabi, les administrations locales peinent à gérer cette situation, faute de ressources suffisantes. Les autorités municipales, souvent en première ligne, sont débordées par la demande croissante en logements, en soins médicaux et en services éducatifs.
En parallèle, Al Arabi Al Jadid rapporte que l’aide internationale, bien qu’essentielle, est mal coordonnée avec les institutions locales. Les donateurs internationaux critiquent régulièrement la transparence et l’efficacité de la gestion des fonds alloués aux projets humanitaires.
Des pistes pour renforcer la résilience institutionnelle
Malgré ces défis, des initiatives émergent pour renforcer la résilience des institutions libanaises. Nida Al Watan met en avant des projets de digitalisation des services publics, visant à réduire les délais et à limiter la corruption. Ces efforts, bien qu’encourageants, se heurtent à des résistances internes, notamment de la part de certains fonctionnaires et politiciens qui craignent de perdre leur influence.
Par ailleurs, Al Sharq Al Awsat souligne l’importance de la coopération internationale pour soutenir la réforme des institutions libanaises. Les Nations unies, en partenariat avec des ONG locales, ont lancé plusieurs programmes visant à améliorer les capacités administratives et à renforcer la transparence dans la gestion des fonds publics.
