Missak Manouchian est un nom qui résonne avec force dans l’histoire de la Résistance française. Né en 1906 dans l’Empire ottoman, il est devenu une figure emblématique de la lutte contre l’Occupation nazie en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Poète, militant communiste et résistant, Manouchian a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la France et de l’Arménie, son pays d’origine. Son parcours, marqué par l’engagement et le sacrifice, est un témoignage poignant de la lutte pour la liberté et la justice.

L’entrée de Missak Manouchian au Panthéon annoncée par Emmanuel Macron

L’annonce faite par Emmanuel Macron, le Président de la France, indique que Missak Manouchian sera honoré par le transfert de ses restes au Panthéon à Paris. Le Panthéon est un mausolée qui contient les dépouilles de citoyens français éminents et constitue l’une des plus hautes distinctions de la nation. Il symbolise la reconnaissance des contributions significatives d’une personne à l’histoire et à la société françaises.

Cette annonce signifierait que Missak Manouchian est reconnu pour ses efforts héroïques durant la résistance contre l’occupation nazie en France, et que son héritage est commémoré parmi d’autres grandes figures françaises qui ont eu un impact significatif sur la culture, l’histoire et les valeurs du pays.

Les racines arméniennes et le début d’un combat

Missak Manouchian est né dans une famille arménienne en Turquie. Il a été témoin du génocide arménien de 1915, qui a coûté la vie à plus d’un million d’Arméniens, dont ses parents. Orphelin à l’âge de neuf ans, il a survécu grâce à des missionnaires qui l’ont recueilli et envoyé à l’orphelinat de Jounieh, près de Beyrouth. C’est là qu’il a commencé à s’intéresser à la littérature et à la politique, et qu’il a développé un sens aigu de la justice et de la solidarité.

De Beyrouth à Paris : L’itinéraire d’un immigrant engagé

En 1925, Manouchian quitte l’orphelinat pour Marseilles, où il travaille comme ouvrier et continue à se cultiver. Il y découvre le communisme. Licencié de l’usine Citroën pendant la crise économique, il se consacre à sa passion pour la littérature française. Il suit des cours en auditeur libre à la Sorbonne et fonde la revue littéraire Tchank (L’effort), qui paraît une année et sera remplacée par Machagouyt (Culture).
En 1927, il émigre à Paris, où il travaille comme ouvrier métallurgiste et s’engage dans le militantisme syndical. Il adhère au Parti communiste français (PCF) en 1934 et devient un militant actif, défendant les droits des travailleurs et luttant contre le fascisme.

L’adhésion à la Résistance française et la lutte contre l’Occupation

Avec l’Occupation de la France par les nazis en 1940, Manouchian s’engage dans la Résistance. Il rejoint les Francs-Tireurs et Partisans – Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), un groupe de résistants composé principalement d’immigrants. En 1943, il est nommé responsable du groupe parisien des FTP-MOI, qui deviendra plus tard connu sous le nom de “groupe Manouchian”.

Le groupe Manouchian : Des actes de résistance emblématiques

Le groupe Manouchian a mené de nombreuses actions de sabotage et d’assassinat contre les forces d’occupation et les collaborateurs français. Parmi leurs actions les plus célèbres figurent l’assassinat du général SS Julius Ritter, responsable du Service du travail obligatoire en France, et l’attentat contre le siège de la Kriegsmarine à Paris. Ces actions ont contribué à affaiblir l’Occupation et à galvaniser la Résistance.

Pourquoi l’Affiche Rouge ?

L’affiche présente les photos de dix membres du groupe Manouchian, avec leurs noms, leurs visages et leurs origines principalement étrangères. Les textes accompagnant les images les décrivent comme des assassins et des criminels, avec l’intention de susciter la peur et le rejet de la population envers la Résistance et de justifier la répression par les autorités.

L’affiche a eu un effet contre-productif. Au lieu d’effrayer la population, elle a souvent suscité de la sympathie pour les résistants. Les membres du groupe Manouchian exécutés sont devenus des martyrs et des héros de la Résistance. Leur sacrifice a été immortalisé dans la poésie et la chanson, notamment dans “L’Affiche rouge” de Louis Aragon et dans la chanson “L’Affiche rouge” interprétée par Léo Ferré.

En définitive, l'”Affiche Rouge” a marqué les esprits et est devenue un symbole de la lutte contre l’oppression et pour la liberté, rappelant le courage et le sacrifice de ceux qui ont combattu le nazisme et la collaboration.

La trahison et l’arrestation : Le démantèlement de l’Affiche Rouge

En novembre 1943, Manouchian et 22 de ses camarades sont arrêtés par la police française. Ils sont torturés, jugés par un tribunal militaire et condamnés à mort. Leur procès est utilisé par les nazis pour mener une campagne de propagande antisémite et anticommuniste, connue sous le nom de “l’Affiche Rouge”. Malgré la torture et la condamnation, Manouchian et ses camarades n’ont jamais renié leur engagement pour la liberté et la justice.

L’héritage de Missak Manouchian : Martyr et symbole de la Résistance

Exécuté en février 1944, Manouchian est devenu un symbole de la Résistance française. Son courage et son dévouement ont inspiré de nombreux résistants et ont contribué à la libération de la France. Aujourd’hui, son nom est associé à la lutte contre le fascisme et l’oppression, et son héritage continue d’inspirer les luttes pour la justice et la liberté.

Commémoration et mémoire : La postérité de Missak Manouchian à Paris et au-delà

A Paris, une plaque commémorative a été apposée sur le mur du cimetière du Père-Lachaise, où Manouchian et ses camarades ont été fusillés. Une rue de la capitale porte également son nom, tout comme un square dans le 20e arrondissement. En Arménie, un monument a été érigé en son honneur à Erevan, et son nom a été donné à une rue de la capitale. Ainsi, bien que sa vie ait été tragiquement écourtée, l’héritage de Missak Manouchian continue de vivre, à Paris et bien au-delà.

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