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Dans un monde où le numérique est devenu un indicateur incontournable du progrès et de l’accessibilité des services, le Liban marque un pas notable mais reste confronté à d’importants défis. Selon le dernier rapport de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO ou ESCWA), le Liban se classe 13e dans le monde arabe en termes de maturité des services électroniques et mobiles gouvernementaux.

L’évaluation, basée sur l’Index de Maturité des Services Électroniques et Mobiles du Gouvernement pour l’année 2022, suggère que malgré une position avancée par rapport à plusieurs de ses voisins, le Liban doit encore faire face à des obstacles significatifs pour atteindre une efficacité et une sophistication comparables aux standards internationaux.

L’index de la CESAO évalue trois piliers principaux : la disponibilité et la sophistication des services, l’utilisation et la satisfaction des utilisateurs, et l’engagement public. Chacun de ces piliers est essentiel pour comprendre l’efficacité et l’impact des services numériques proposés par un gouvernement. Pour le Liban, ces chiffres révèlent des vérités complexes sur l’état actuel de ses services numériques et la voie à suivre.

Disponibilité et Sophistication des Services

Avec un score de 6%, le Liban se trouve en dessous de la moyenne des pays arabes qui est de 39%, et bien en deçà de la moyenne du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui est de 84,2%. Ce résultat met en évidence un retard dans la mise en place de plateformes numériques gouvernementales et souligne la nécessité d’une stratégie de développement numérique plus robuste. Les plateformes existantes doivent être non seulement plus nombreuses mais également plus sophistiquées pour répondre aux besoins des citoyens et entreprises.

Utilisation et Satisfaction des Utilisateurs

Le second pilier, qui traite de l’utilisation et de la satisfaction des utilisateurs, place le Liban à un score de 5%, ce qui est significativement inférieur à la moyenne arabe de 28% et à celle du CCG de 65%. Ce faible score est révélateur d’une adoption numérique limitée par la population, qui peut être attribuée à plusieurs facteurs, tels que le manque de sensibilisation, l’accès limité à l’Internet et possiblement une méfiance envers les services numériques gouvernementaux.

Engagement Public

Le Liban présente un score de 4% dans la catégorie de l’engagement public, ce qui suggère une communication insuffisante des efforts numériques du gouvernement au public. Cela met en lumière l’importance de la transparence et de l’implication citoyenne dans la mise en œuvre des stratégies numériques. Pour bâtir la confiance et encourager l’utilisation des services numériques, le gouvernement libanais doit renforcer ses canaux de communication et s’engager de manière proactive avec ses citoyens.

En comparaison régionale, bien que le Liban surpasse des pays comme la Mauritanie, le Soudan, la Libye et la Somalie, il reste à la traîne derrière des leaders tels que l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Qatar. Cette position relative est un indicateur de la marge de progression disponible pour le pays en termes de services numériques gouvernementaux.

La transition numérique est un processus complexe qui nécessite des investissements conséquents, une planification stratégique et une exécution méticuleuse. Le gouvernement libanais doit non seulement investir dans l’infrastructure technologique mais également dans la formation des ressources humaines et dans la réforme des processus administratifs pour encourager une transformation digitale inclusive et efficace.

Les implications de ces scores vont au-delà de la simple digitalisation des services gouvernementaux. Elles sont représentatives de la capacité du Liban à se moderniser, à s’intégrer dans l’économie mondiale et à offrir une qualité de vie améliorée à ses citoyens. En ce sens, les prochaines étapes pour le Liban devront être orientées vers une amélioration de l’accès aux services numériques, une sensibilisation accrue et une meilleure interaction entre le gouvernement et ses citoyens.

Pour conclure, bien que le Liban ait pris des mesures positives vers la digitalisation, les chiffres parlent d’eux-mêmes : il reste un long chemin à parcourir. L’investissement dans le numérique est essentiel non seulement pour l’efficacité administrative mais aussi pour la prospérité économique et le bien-être social. En poursuivant sur cette voie, le Liban a l’opportunité de remodeler son futur dans un monde de plus en plus gouverné par le numérique.

Newsdesk Libnanews
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