Une déclaration marquante dans un climat incertain
Ahmed Al-Sharaa, nouveau leader transitoire en Syrie, a récemment abordé le rôle des groupes armés dans le pays et l’urgence de stabiliser la situation sécuritaire. Selon Al Sharq Al Awsat (24 janvier 2025), il a exprimé sa volonté de renforcer les institutions étatiques et de limiter l’influence des factions armées sur les processus politiques et économiques. Ces déclarations interviennent dans un contexte où les tensions internes et les influences étrangères continuent de façonner la dynamique syrienne.
Groupes armés et enjeux de sécurité
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, les groupes armés, allant des factions rebelles aux milices soutenues par des puissances étrangères, ont considérablement fragmenté le paysage sécuritaire syrien. Selon Al Quds (24 janvier 2025), Al-Sharaa a mis en avant l’importance d’un dialogue inclusif pour réintégrer les groupes non liés à des actes terroristes dans le tissu social syrien.
Cependant, des organisations comme les Forces démocratiques syriennes (FDS) et des factions soutenues par la Turquie restent des acteurs influents, parfois en opposition directe avec les objectifs de Damas. Ces groupes, selon Al Akhbar (24 janvier 2025), continuent de recevoir des financements extérieurs, rendant la consolidation de l’autorité centrale encore plus complexe.
La position d’Al-Sharaa sur les influences étrangères
Ahmed Al-Sharaa a également critiqué les interventions étrangères, appelant à une coopération internationale pour réduire leur impact sur les affaires syriennes. Selon Al Sharq, il a déclaré que « la souveraineté syrienne ne peut être restaurée sans une réduction significative des ingérences étrangères ». Cela inclut notamment la présence militaire turque dans le nord et les bases iraniennes à proximité des frontières israéliennes.
Cette position souligne les tensions croissantes entre la Turquie, qui soutient certains groupes armés, et le gouvernement central. D’un autre côté, les relations avec l’Iran restent stratégiques, bien qu’Al-Sharaa semble chercher à adopter une approche plus équilibrée pour ne pas aliéner les puissances occidentales.
Les défis de la reconstruction économique et sociale
Selon Al Akhbar, l’un des principaux défis reste la reconstruction économique et la réhabilitation des infrastructures détruites par la guerre. Le rôle des groupes armés dans la gestion des ressources locales, comme les champs pétroliers de l’est, complique les efforts de centralisation. La situation humanitaire, exacerbée par les sanctions internationales, reste une priorité dans les négociations menées par Al-Sharaa.
La participation des pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, pourrait jouer un rôle déterminant dans cette reconstruction. Cependant, Riyad conditionne son soutien à une diminution de l’influence iranienne en Syrie, ce qui place Damas dans une position diplomatique délicate.
Réactions internationales et enjeux régionaux
Sur la scène internationale, les déclarations d’Al-Sharaa ont été accueillies avec prudence. Les États-Unis, selon Nida’ Al Watan (24 janvier 2025), ont exprimé leur soutien à une solution politique en Syrie, tout en maintenant leurs sanctions économiques. L’Union européenne, de son côté, insiste sur la nécessité de respecter les droits humains et de faciliter le retour des réfugiés syriens.
Dans la région, la Jordanie et l’Irak ont appelé à une collaboration accrue pour sécuriser leurs frontières avec la Syrie, qui restent vulnérables aux activités des groupes armés. Selon Al Quds, la stabilité en Syrie est perçue comme un facteur clé pour la sécurité régionale, en particulier dans la lutte contre le terrorisme.
Perspectives pour l’avenir syrien
Le discours d’Ahmed Al-Sharaa met en lumière la complexité de la transition en Syrie. La réintégration des groupes armés, la réduction des influences étrangères, et la reconstruction économique nécessiteront une coopération étroite entre Damas et la communauté internationale. Cependant, les divisions internes et les rivalités géopolitiques rendent cette tâche ardue.
