Le 28 avril 2025, l’armée libanaise publie un communiqué, relayé par l’Agence nationale d’information (ANI), détaillant une série d’opérations menées dans plusieurs régions du pays. Ces actions, menées sous la supervision de la Direction du renseignement, ont conduit à l’arrestation de 8 individus pour des infractions graves, incluant la possession d’armes, le trafic de drogue et des tirs illégaux. Parallèlement, une unité de la marine a déjoué une tentative de trafic illégal de 27 ressortissants syriens par mer au large de la plage d’Arida, dans le nord du Liban.
Ces opérations témoignent de l’engagement de l’armée à renforcer la sécurité intérieure et à contrôler les frontières, dans un contexte de crise économique et de pressions migratoires croissantes.
Arrestations ciblées dans plusieurs régions
L’armée a mené des raids coordonnés dans des zones sensibles, ciblant des individus recherchés pour des activités criminelles. Les opérations ont abouti à l’arrestation de 6 citoyens libanais dans deux régions distinctes :
- À Addous et Majdaloun, dans la Békaa, trois individus (A.A.H., Kh.H., A.Kh.H.) ont été arrêtés. Les forces armées ont saisi des armes de guerre et des munitions en leur possession, mettant fin à une menace potentielle pour la sécurité locale.
- À Khaldé, dans le Mont-Liban, trois autres personnes (M.Gh., A.Gh., Y.Gh.) ont été appréhendées pour avoir ouvert le feu illégalement. Des armes et des munitions ont également été confisquées.
Ces raids, appuyés par des unités de renseignement, démontrent la capacité de l’armée à intervenir rapidement dans des zones où les tensions communautaires et les activités illégales sont fréquentes.
Interception au barrage de la vallée des Turkmènes
Dans une autre opération, une unité de l’armée au barrage de Wadi al-Turkman, à Hermel, a arrêté deux individus : un citoyen libanais (M.S.) et un Syrien (Y.Sh.). Lors de la fouille, les forces ont découvert une arme de guerre, des munitions et une quantité de drogue.
Cette saisie met en lumière le problème persistant du trafic de drogue dans les régions frontalières, où les réseaux criminels exploitent la porosité des frontières avec la Syrie. Hermel, située dans la Békaa, est une zone stratégique souvent utilisée pour la contrebande, rendant ces interventions cruciales pour la sécurité nationale.
Déjouement d’un trafic illégal par mer
Au large de la plage d’Arida, dans le nord du Liban, une patrouille des forces navales a intercepté une opération de trafic illégal impliquant 27 ressortissants syriens qui tentaient de quitter le pays par voie maritime. Cette intervention, menée avec précision, a empêché une traversée potentiellement dangereuse vers des destinations comme Chypre ou l’Europe.
Les forces navales ont saisi le matériel utilisé pour l’opération, et les personnes arrêtées ont été remises aux autorités judiciaires compétentes pour enquête. Ce type d’opération reflète les efforts continus de l’armée pour contrer les réseaux de trafic de migrants, qui exploitent la détresse des réfugiés syriens et la crise économique libanaise.
Contexte migratoire et sécuritaire
Le Liban accueille environ 1,5 million de réfugiés syriens, bien que les chiffres officiels varient. Ces réfugiés vivent dans des conditions précaires, exacerbées par la crise économique débutée en 2019, l’explosion du port de Beyrouth en 2020 et les pénuries de carburant, d’électricité et de denrées alimentaires. Cette situation pousse de nombreux Syriens, ainsi que des Libanais, à tenter des migrations illégales par mer, souvent au péril de leur vie.
Depuis 2020, les tentatives de trafic maritime vers Chypre, située à 160 km des côtes libanaises, se sont multipliées. Ces opérations, souvent organisées par des réseaux criminels, impliquent des embarcations précaires, augmentant les risques de naufrage. Les interventions de l’armée, comme celle d’Arida, sont essentielles pour protéger les vies humaines et démanteler ces réseaux.
Le rôle de l’armée dans la sécurité des frontières
L’armée libanaise joue un rôle central dans la lutte contre les activités illégales, notamment le trafic de migrants, la contrebande de drogue et la prolifération d’armes. Ses unités, déployées à travers le pays, opèrent dans des conditions difficiles, marquées par des ressources limitées et des tensions régionales.
À la frontière nord-est, les barrages comme celui de Wadi al-Turkman permettent de contrôler les flux illégaux, tandis que les patrouilles maritimes surveillent les côtes pour prévenir les départs clandestins. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à renforcer la souveraineté de l’État, comme l’a récemment souligné le président Joseph Aoun.
Enjeux judiciaires et suivi des opérations
Les 8 individus arrêtés, ainsi que les 27 Syriens impliqués dans la tentative de trafic, ont été remis aux autorités judiciaires pour enquête. Les saisies, incluant armes, munitions et drogue, ont été confiées aux unités compétentes pour analyse. Ces enquêtes, menées sous la supervision du parquet, visent à identifier les réseaux criminels à l’origine de ces activités.
Les opérations de ce type renforcent la coopération entre l’armée et le pouvoir judiciaire, essentielle pour traduire les responsables en justice. Elles envoient également un message clair aux réseaux de contrebande : l’État libanais intensifie ses efforts pour rétablir l’ordre et la sécurité.
