Un haut responsable français à Paris a révélé que le dossier présidentiel libanais reste une priorité pour la diplomatie française, malgré les impressions contraires selon lesquelles il ne serait pas résolu avant la fin des affrontements actuels entre le Hezbollah et Israël. « L’ambassade de France à Beyrouth cherche activement une solution », a confié cette source au journal An-Nahar dans des propos publiés ce mercredi.
Le responsable a précisé que si les assassinats d’Ismail Haniyeh, dirigeant du Hamas, et de Fouad Shukur, commandant du Hezbollah, ont détourné l’attention du dossier présidentiel vers la situation sécuritaire et les combats en cours, Paris, ainsi que son ambassadeur au Liban, Hervé Magro, font tout leur possible pour maintenir la question de l’élection présidentielle au premier plan.
Depuis les mois de juin et juillet, il semble qu’il y ait eu des avancées parmi les acteurs politiques concernant ce dossier. « Une liste de noms est actuellement discutée par toutes les parties », a révélé la source, laissant entendre que des négociations sont en cours pour sortir de l’impasse.
Le Liban Sans Président : Un Vide Institutionnel Prolongé
Le Liban est sans président depuis le 31 octobre 2022, date à laquelle le mandat de Michel Aoun a pris fin. Depuis, le pays est plongé dans une crise institutionnelle aggravée par les divisions profondes entre les différents blocs politiques, qui n’ont pas réussi à s’entendre sur un successeur. Cette vacance présidentielle exacerbe l’instabilité du pays, déjà affaibli par une crise économique sévère, une dette publique massive, et des tensions géopolitiques croissantes.
L’élection d’un nouveau président est d’une importance cruciale pour le Liban, car le président joue un rôle clé dans le maintien de l’équilibre confessionnel du pays, en tant que chef de l’État et garant de la Constitution. Cependant, le système politique libanais, basé sur une répartition des pouvoirs entre les différentes communautés religieuses, rend ce processus particulièrement complexe. Le président doit être un chrétien maronite, ce qui complique davantage la tâche en raison des divergences internes au sein de cette communauté et des influences extérieures qui pèsent sur le pays.
Les Difficultés à Élire un Nouveau Président :
Les difficultés à élire un nouveau président résident principalement dans l’absence de consensus entre les principales forces politiques libanaises. Le Hezbollah et ses alliés d’une part, et les partis opposés au Hezbollah d’autre part, ne parviennent pas à s’accorder sur un candidat qui pourrait satisfaire toutes les factions. Les tensions régionales, notamment les rivalités entre l’Arabie saoudite et l’Iran, se reflètent également dans le processus électoral, chaque camp soutenant des candidats différents en fonction de ses propres intérêts géopolitiques.
De plus, la récente escalade des tensions entre Israël et le Hezbollah a relégué le dossier présidentiel au second plan, les priorités des différents acteurs étant momentanément tournées vers les questions de sécurité nationale. Cependant, comme le souligne la source française, les efforts pour résoudre cette crise ne faiblissent pas. Le maintien du dossier présidentiel sur la table des discussions internationales, notamment grâce aux initiatives françaises, laisse espérer une résolution possible dans les mois à venir, même si la situation reste fragile et incertaine.
